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Fonds documentaire : Article
Titre L'échec du 115 auprès des sans-abri à nouveau mis en évidence par la FNARS
Source Editions ASH
Date de parution 21/10/2013
Commentaire "Le système dans son ensemble démontre son incapacité à sortir les personnes de l'urgence pour les accompagner vers des solutions plus pérennes". Ce constat, sans appel, est issu du rapport d'activité du 115 pour 2012, qui vient d'être rendu public par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS). Ce document, disponible en ligne, révèle en effet, une fois de plus, "les limites de la gestion de l'urgence sociale, prise dans l'étau d'une augmentation de la demande et d'une absence de solutions pour y répondre". Gratuit et accessible 24 h/24, le service téléphonique du 115 représente parfois le dernier recours pour les personnes à la rue, "quand le cercle familial et amical ne peut plus servir d'appui à la personne en souffrance sociale". Gestion au thermomètre Mais ce "maillon essentiel dans la chaîne qui va de l'accueil d'urgence à l'insertion sociale" échoue trop souvent à remplir son rôle, selon les données remontées par l'Observatoire national du 115 de la FNARS, depuis 37 départements constituant un échantillon qui reflète l'activité des 115 hors Paris. "Les chiffres du baromètre témoignent du chemin qui reste à parcourir pour mettre en oeuvre l'engagement du gouvernement de mettre fin à la gestion au thermomètre", alors que, toute l'année, "face à l'absence patente de places disponibles, de nombreuses personnes restent contraintes de vivre à la rue malgré leur appel au 115". D'où "la nécessité de mesures pour l'urgence sociale, portée par une volonté politique forte dans le cadre du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale", rappelle alors la FNARS, et des moyens suffisants pour la soutenir. Un dispositif sous tension Le dispositif, déjà sous tension, fait face en effet, ces dernières années, à une hausse massive (de l'ordre de 30 % sur l'année 2012) des demandes, qui concernent pour l'essentiel (90 %) une solution d'hé*bergement qui fait défaut. Cette augmentation s'est en outre accélérée "à partir de l'automne 2012, pour atteindre 70 000 demandes d'hébergement en novembre, contre 45 000 demandes men*suelles en moyenne de janvier à septembre". Les hommes isolés constituent toujours le public principal des appelants au 115, mais la précarité "change de visage", confirme ce nouveau rapport, en soulignant que, sur les 93 996 personnes qui ont appelé le 115 en 2012 dans les 37 départements étudiés, ils représentaient 45 % du total contre 35 % pour les familles, de plus en plus nombreuses et qui multiplient les demandes dans l'espoir d'avoir une réponse, 11 % pour les femmes seules, 6 % pour les couples sans enfant et 3 % pour les groupes d'adultes sans enfant. Expulsions de familles DALO "Sur certains territoires, les 115 ob*servent une augmentation des demandes de familles expulsées de leur logement pour défaut de paiement de loyers et qui pour certaines sont reconnues au titre du DALO", le droit au logement opposable, rapporte également la FNARS, en ajoutant que "l'absence de ressources suf*fisantes et les arriérés de paiement frei*nent l'accès à un nouveau logement et maintiennent ces familles dans l'urgence". Les jeunes majeurs représentent aussi une proportion non négligeable du public du 115, à hauteur de 17 % des personnes qui y font appel en 2012, le recours au numéro d'appel d'urgence signant souvent une situation de rupture familiale et une fragilité du lien social, analyse la FNARS. "Après avoir été hébergés un temps chez des amis ou en squat, ils contactent le 115 lorsque que ces solutions s'épuisent", étant majoritairement isolés (65 % du total). Mais si, là aussi, les hommes seuls sont les plus nombreux, "les jeunes de 18 à 24 ans comptent une proportion plus élevée de femmes (40 %), comparativement à la population totale qui fait appel au 115 (27 % de femmes)". Une autre évolution notoire en 2012, souligne encore la FNARS, réside dans "l'aug*mentation des demandes au 115 des per*sonnes de nationalité étrangère, qu'elles soient issues de l'Union européenne (+ 26 %) ou hors Union européenne (+ 50 %)". Des demandes au printemps et en été Face à cette demande très soutenue donc, force est alors de constater que "le 115, saturé, ne répond plus", entraînant "un trop grand nombre de demandes d'hébergement non satisfaites faute de places" : c'était le cas de 64 % des sollicitations en 2012, sur les 37 départements de l'échantillon, la majorité de ces non-attributions (68 %) s'expliquant par l'absence de places disponibles. Un manque structurel de places pé*rennes, que la saisonnalité des réponses est bien incapable de pallier, malgré les places temporaires et autres nui*tées hôtelières "fortement mobilisées l'hiver pour mettre les personnes à l'abri, selon une gestion en stop and go", qui répond plus aux fluctuations du mercure qu'aux besoins des personnes. De fait, si "les pourcentages d'attributions ont été les plus élevés au mois de février (62 %) lors du déclenchement des plans grands froids sur les territoires (...), au printemps et en été, les demandes au 115 sont aussi nombreuses, voire plus, du fait de la fermeture des structures". Le 115 ne remplit plus ses missions sociales Au total, sur toute l'année 2012, le nombre de non-attributions de places d'hébergement à la suite d'une demande au 115 a ainsi enregistré une progression considérable de 41 %. Moyennant quoi "le 115 ne peut plus remplir ses missions d'urgence sociale", affirme la FNARS, en évoquant notamment le non-respect du principe d'inconditionnalité de l'accueil et des attributions d'hébergement inadaptées et discontinues, bref un dispositif qui maintient "les personnes dans un système de 'portes tournantes'', en ne leur propo*sant qu'une mise à l'abri ponctuelle" là où elles devraient pouvoir "se poser", dans une logique de ruptures à répétition qui les empêche d'"envisager une solution plus pérenne et adaptée à leur situation et leur permettre ainsi de sortir de la rue". Au final, "de plus en plus de personnes renoncent à solliciter le 115 ponctuellement ou durablement" et "intègrent les limites du 115 en ne le sollicitant qu'à certaine période de l'année, lorsque les capacités d'accueil sont renforcées et ouvrent une chance supplémentaire d'obtenir une réponse".
Mots-clés HEBERGEMENT
Langue Français

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