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Fonds documentaire : Article
Titre Les personnes sropositives sont deux fois plus discrimines, selon AIDES
Source Editions ASH
Date de parution 02/12/2012
Commentaire Les personnes sropositives "restent l'objet d'attitudes et de pratiques discriminatoires qui touchent tous les domaines de leur vie quotidienne : sphre affective, relationnelle et sexuelle, milieu mdical, milieu professionnel, etc.", souligne AIDES, en prambule de son dernier rapport, prsent mercredi 30 novembre - veille de la journe mondiale de lutte contre le sida - et consacr aux discriminations dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. Pour rdiger ce document, auquel le dfenseur des droits a contribu, AIDES s'est appuye sur l'enqute VHV ("VIH, hpatites et vous"), ralise en mars dernier auprs de 1 080 personnes frquentant les accueils de l'association et/ou bnficiant de ses actions. Celle-ci rvle que les personnes touches par le VIH ou une hpatite sont deux fois plus discrimines que la population gnrale : 30 % dclarent avoir t victimes de discriminations au cours des 12 derniers mois, "un taux particulirement lev si on le compare celui observ en population gnrale" (16 % dans l'enqute Eurobaromtre, ralise en 2012). Dans un contexte affectif et sexuel "Pour les personnes vivant avec le VIH, la sropositivit apparat clairement comme le principal motif de discrimination", indique AIDES : 80 % font un lien direct entre leur infection et les discriminations subies. Si celles-ci sont de nature diverse (refus d'un service ou d'un droit, vitement, attitudes humiliantes, propos insultants, jugements moraux...) et "rsultent chaque fois des mmes mcanismes" (mconnaissance de la pathologie, prjugs...), "c'est incontestablement dans la sphre affective et sexuelle" qu'elles sont les plus nombreuses, 49,1 % des personnes sropositives au VIH et 63,6 % des personnes sropositives aux hpatites dclarant "avoir t victimes de rejet dans un contexte sexuel". Ce qui "produit un effet dsastreux sur l'estime de soi et gnre isolement et auto-exclusion", souligne l'association. En outre, cela "dnote une mconnaissance totale du public sur les modes de transmission et en particulier sur l'effet hautement prventif des traitements". AIDES rappelle en effet qu'en France, 86 % des personnes sous traitement VIH sont "en charge virale indtectable" et que le risque de contamination "est donc quasi nul, mme en cas de relations non protges". La sphre familiale ou amicale constitue le deuxime domaine de discrimination le plus important (43,6 % des personnes vivant avec le VIH concernes et 36,4 % des personnes vivant avec une hpatite). Les discriminations psent sur la qualit de vie Autre constat, "paradoxal", selon AIDES : "le milieu de la sant reste l'un des principaux terrains de discriminations", qu'il s'agisse de refus de soins directs ou dguiss, de traitements diffrencis, du non-respect de la confidentialit ou du secret mdical, d'attitudes humiliantes... Prs d'un quart des personnes vivant avec le VIH et 27,3 % des personnes vivant avec une hpatite ayant subi des discriminations ont t victimes de telles pratiques lors des 12 derniers mois. Parmi elles, "les refus de soins constituent la forme la plus grave et la plus dltre" pour leur sant, car ils "gnrent des ruptures dans la continuit de la prise en charge, et sont d'autant plus inacceptables qu'ils touchent des personnes dj vulnrables". Selon les rsultats de l'enqute VHV, 10,2 % des rpondant(e)s dclarent avoir t confront(e)s des refus de soins au cours des 24 derniers mois, un taux "trs proche de celui constat dans l'enqute ANRS-VESPA2 (11,6 %) [enqute de l'Agence nationale de recherches sur le sida qui a pour objectif de dcrire la vie des personnes sropositives], ne laissant gure de doutes sur la relle ampleur de ces pratiques. Sans surprise, ce sont les dentistes les plus frquemment cits dans les cas de refus de soins recenss dans VHV". Autant de discriminations qui "psent sur la qualit de vie des personnes vivant avec le VIH", et dont la rptition peut les conduire " des ractions d'auto-exclusion" : par peur du rejet, nombre d'entre elles "s'empchent d'avoir des relations affectives ou sexuelles, n'osent plus parler de leur pathologie certains-es professionnels-les de sant, vitent de prendre leur traitement en public...". D'ailleurs, " la question 'comment trouvez-vous votre qualit de vie ?', les personnes vivant avec le VIH ont un ressenti nettement infrieur aux autres enqut(e)s. Elles sont par exemple deux fois plus nombreuses que les personnes srongatives considrer leur qualit de vie comme 'trs mauvaise'. Le sentiment d'isolement est galement nettement plus lev parmi les personnes sropositives au VIH". Une vulnrabilit aggrave L'enqute VHV montre galement que les publics srongatifs les plus souvent victimes de discriminations (en raison de leur origine, de leurs pratiques, de leur orientation sexuelle..., mais aussi de leur prcarit sociale) sont les plus exposs au risque d'infection. Par exemple, "80 % des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes interrogs dans VHV dclarent avoir subi des discriminations en raison de leur orientation sexuelle au cours des 12 derniers mois", indique le rapport. Pour nombre de bnficiaires des actions de l'association, "discriminations et ingalits sociales se cumulent : une personne discrimine en raison de son origine peut aussi l'tre en raison de l'absence de couverture maladie ou de sa prcarit". Des combinaisons qui crent un "cocktail explosif pour les personnes concernes : elles les loignent de la prvention et du soin, affectent leur accs aux droits et, in fine, aggravent de faon significative leur vulnrabilit au VIH et aux hpatites". Enfin, AIDES met en lumire une autre "discrimination majeure" : le cot trs lev des traitements efficaces contre l'hpatite C. En France, des milliers de personnes vivant avec cette maladie n'y ont, ce jour, toujours pas accs. "De nouvelles molcules, sur le march europen depuis 2014, offrent pourtant des taux de gurison trs levs (90 %) avec trs peu d'effets indsirables", rappelle le rapport. Ecueil, de taille : il faut compter 41 000 euros pour trois mois de traitement, "le cot d'une cure complte, ncessitant la combinaison de plusieurs molcules, [tant] encore plus lev". Une "aberration en sant publique" dnonce depuis deux ans par un collectif interassociatif dont AIDES fait partie aux cts, notamment, de Mdecins du monde. Leur combat serait en passe d'tre gagn, puisqu'en mai dernier, la ministre de la Sant, Marisol Touraine, a annonc "l'accs imminent de tous(tes) les malades ces nouveaux traitements", se flicite l'association. Avant de souligner que cette victoire n'a cependant "pas rgl l'origine structurelle du problme", savoir des "tarifs ngocis dans la plus grande opacit entre industriels et pouvoirs publics, sans aucun contrle dmocratique".
Mots-clés SIDA / DISCRIMINATION
Langue Français
URL http://www.aides.org/download.php?filepath=/sites/default/files/doc/AIDES_RAPPORT_DISCRIMINATION_WEB-ilovepdf-compressed.pdf

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