Trois jours avant la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, le Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté a rendu publiques, mardi 14 octobre, les premières données du tableau de bord de suivi de la pauvreté, promis en 2007 par le chef de l'Etat, mais dont l'association ATD quart monde conteste la pertinence.
Cet outil doit permettre de mesurer le niveau de réalisation de l'objectif, fixé par Nicolas Sarkozy, de réduction d'un tiers de la pauvreté d'ici à 2012, ce qui porterait de sept millions actuellement à moins de cinq le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (817 euros par mois).
Ce tableau de bord comprend 11 objectifs, 18 indicateurs principaux, associés à une cible à atteindre en cinq ans, et 21 indicateurs complémentaires, selon le communiqué des services de Martin Hirch. Le gouvernement en avait présenté une première version au Conseil national des politiques de lutte contre l'exclusion (CNLE) au printemps dernier.
"L'objectif de baisse d'un tiers annoncé par le président de la République est rapporté au taux de pauvreté ancré dans le temps", à une date donnée, précise le Haut Commissariat aux solidarités actives. Un choix critiqué par ATD quart monde, dont le délégué national, Bruno Tardieu, estime, selon l'AFP, que "ce mode de calcul plus favorable fera baisser facilement le taux de pauvreté", par le simple jeu de la croissance économique.
L'Etat vise par ailleurs une baisse de 20 % du taux de travailleurs pauvres, alors qu'il a augmenté de 21 % de 2000 à 2005, indique cependant le communiqué de Martin Hirsch.
"De même, une baisse de 5 % du taux de pauvreté au seuil de 40 % du revenu médian est visée alors que cet indicateur stagne depuis plusieurs années", poursuit-il, en affirmant donc que "l'ambition gouvernementale de baisse de la pauvreté concerne aussi bien les personnes en situation de grande pauvreté".
"Ces cibles ont été discutées avec les partenaires sociaux et les associations", affirme encore ce texte, répondant implicitement à ATD quart monde qui a, néanmoins, à nouveau demandé au gouvernement, mercredi 15 octobre, "de rendre publiques chaque année, à l'occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, les valeurs de ce tableau de bord et d'indiquer le chemin parcouru par rapport aux objectifs qu'il s'est lui-même fixés".
