Des consultations mémoire plus nombreuses mais avec des délais d'attente qui restent longs, une offre contrastée en termes d'accueils de jour mais "stable et constante dans sa diversité" pour ce qui est de l'hébergement, telles sont les grandes lignes du tour d'horizon 2010 de la prise en charge et de l'accompagnement de la maladie d'Alzheimer, que vient de publier la Fondation Médéric Alzheimer.
"En huit ans, le paysage a considérablement changé : fort développement des lieux de diagnostic (200 consultations mémoire en 2003, plus de 500 aujourd'hui) et des accueils de jour (environ 180 en 2003, 1500 en 2010), et nouvelles approches du soutien aux personnes malades et aux aidants familiaux", constate l'organisation au terme de cette septième enquête nationale, menée l'année dernière auprès de 13 400 dispositifs.
De l'attente pour les consultations mémoire
Avec 517 consultations mémoire recensées sur le territoire, dont une majorité de services labellisés (364), soit une consultation pour 15 000 personnes de 75 ans et plus, ce qui correspond au "niveau de couverture souhaité par le plan Alzheimer" 2008-2012, le délai d'attente moyen pour accéder à ces centres de diagnostic et de suivi thérapeutique reste élevé.
Il s'établit en effet à 50 jours en moyenne pour un premier rendez-vous, avec des écarts allant de moins d'un mois pour 23 % des consultations à plus de trois mois pour 26 % d'entre elles, précise la Fondation dans le dernier numéro de sa Lettre de l'observatoire des dispositifs de prise en charge et d'accompagnement de la maladie d'Alzheimer.
Des accueils de jour fermés le week-end
Le nombre de lieux d'information ou de coordination gérontologique approche par ailleurs le millier (990), dont 624 centres locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC) et 17 maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer (MAIA).
En plein essor, quelque 1 497 accueils de jour proposent 9 676 places (contre 5 300 en 2007), la très grande majorité d'entre eux (86 %) étant rattachés à un établissement d'hébergement. Ils sont souvent de petite taille, 61 % des services rattachés à une structure d'hébergement et 19 % des centres autonomes se limitant à moins de six places.
Essentiellement ouverts du lundi au vendredi (70 %), certains, nettement plus rares, le sont aussi le week-end (14 %). Nombre de ces services posent par ailleurs des limites à l'admission des patients : stade avancé de la maladie, comportements agressifs, dépendance physique...
Un hébergement qui pose des limites
Du côté de l'hébergement, 90 % des maisons de retraite pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des unités de soins de longue durée (USLD) accueillent les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, mais beaucoup mettent également des limites à leur admission : risque de fugue, soins techniques lourds...
Seuls 2 % des établissements sont réservés aux malades d'Alzheimer (126), tandis que 30 % disposent d'une unité spécifique.
Quant aux patients hébergés, ils étaient 48 % dans les EHPAD et 64 % dans les USLD à présenter, au moment de l'enquête, des "troubles cognitifs modérés ou sévères".
Dernier chiffre-clef mis en avant par la Fondation Médéric Alzheimer dans cette enquête, 2 000 dispositifs proposent des activités de soutien aux aidants, dont 418 associations ou antennes appartenant au réseau France Alzheimer.
"Etat des lieux 2010 des dispositifs d'accompagnement de la maladie d'Alzheimer : une offre plus large et plus spécifique", Lettre de l'observatoire des dispositifs de prise en charge et d'accompagnement de la maladie d'Alzheimer n° 18, janvier 2011, en ligne sur le site de la Fondation Médéric Alzheimer à partir du 21 janvier.
