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Ouvrage
Rite et religions : guide pratique pour accueillir les malades à l'hôpital selon les impératifs de la vie hospitalière en tenant compte des pratiques religieuses , CHIRADE G , Estem , 11/09/1997 , 306.CHI
Type Ouvrage
Titre Rite et religions : guide pratique pour accueillir les malades à l'hôpital selon les impératifs de la vie hospitalière en tenant compte des pratiques religieuses
Auteurs CHIRADE G
Source Estem
Date de parution 11/09/1997
Cote 306.CHI
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Ouvrage
Le guide des acteurs d'urgence face aux pratiques culturelles et religieuses , LEVY I, CADIOU L , Setes , 2012 , 616.88/LEV
Type Ouvrage
Titre Le guide des acteurs d'urgence face aux pratiques culturelles et religieuses
Auteurs LEVY I, CADIOU L
Source Setes
Date de parution 2012
Cote 616.88/LEV
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Article
Dossier / La laïcité à l'hôpital public , Droit déontologie et soin , 01/06/2011
Type Article
Titre Dossier / La laïcité à l'hôpital public
Source Droit déontologie et soin
Date de parution 01/06/2011
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Article
Islam, Laïcité... quelles possibilités ? , Objectif Soins & Management , 196 , Devers G , 01/05/2011
Type Article
Titre Islam, Laïcité... quelles possibilités ?
Source Objectif Soins & Management
196
Auteurs Devers G
Date de parution 01/05/2011
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Article
Soin, bioéthique et islam , Droit déontologie et soin , HEILMANN L , 01/03/2011
Type Article
Titre Soin, bioéthique et islam
Source Droit déontologie et soin
Auteurs HEILMANN L
Date de parution 01/03/2011
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Article
L'islam en France , Sciences humaines , 01/07/2010
Type Article
Titre L'islam en France
Source Sciences humaines
Date de parution 01/07/2010
Commentaire L’islam est, par son nombre de fidèles, la deuxième religion pratiquée en France. Pourtant, les différentes cultures musulmanes françaises restent mal connues. État des lieux… Un islam à la carte Manger halal, boire du Mecca-Cola et s’habiller en muslim classic. On assiste à l’essor d’une ère du «business ethnique» qui interroge sur le sens à donner à l’actuelle expansion de l’islam dans la société française. S’agit-il d’une référence identitaire ou d’un véritable engouement religieux?? À en croire notamment les résultats d’une enquête Ifop parue en 2009, l’aspect identitaire semble prédominer. L’expansion religieuse se serait traduite par la seule hausse des pratiques dites «?collectives?»?: prière à la mosquée, jeûne du ramadan et port du voile. Le taux déclaré de fréquentation des lieux de culte pour la prière du vendredi aurait doublé en quinze ans?: 12?% en 1994 contre 23?% en 2007. Ce sont ici les aînés qui restent les plus concernés?: 41?% des plus de 55 ans contre 23?% des 18-35 ans. Pratique «?sociale?» par excellence, c’est le ramadan qui fait de plus en plus d’émules?: 70?% de personnes interrogées entre 2001 et 2009 affirment le suivre (60?% en 1994). Et ce presqu’autant chez les jeunes que chez les vieux. En revanche, la pratique de la prière individuelle est stable depuis les années 1990, et divise fortement les générations?: 28?% des jeunes disent prier quotidiennement contre 64?% des plus de 55 ans. D’autres éléments étayent la thèse d’une dimension plus identitaire que religieuse de l’expansion de l’islam?: les «?croyants?» et «?croyants pratiquants?» déclarés sont moins nombreux qu’en 2001, alors que ceux se définissant simplement comme «?d’origine musulmane?» le sont plus (16?% en 2001, 25?% en 2007). Par ailleurs, le mariage mixte des femmes (proscrit par l’orthodoxie musulmane) est clairement entré dans les mœurs?: 56?% des «?musulmanes pratiquantes?» l’acceptent, comme 86?% des «?musulmanes non pratiquantes?» et 94?% des femmes affirmant n’être que «?d’origine musulmane?». Selon le politiste Franck Frégosi, ces modes de croire se répartissent ainsi?: «?l’islam visible des croyants pieux et dévots?», fondé sur l’observance soutenue des obligations et interdits (36?%), «?l’islam subjectif des croyants non pratiquants?», qui se reconnaissent dans des valeurs sans affichage de pratiques (42?%), «?un islam minimaliste des personnes d’origine musulmane?», donc réactionnel ou identitaire (16?%) (1). Loin d’une quelconque «?communautarisation?» du fait musulman, les spécialistes témoignent d’une approche de plus en plus individuelle du rapport à l’islam. NOTE (1) Franck Frégosi et Ahmed Boubekeur, L’Exercice du culte musulman en France. Lieux de prière et d’inhumation, La Documentation française, 2006. Polémique sur les chiffres Les spécialistes dénombrent entre 4 et 6 millions de personnes de confession musulmane en France, soit près du tiers des musulmans résidents de l’Union européenne aujourd’hui. Des chiffres qui, au regard des méthodes de comptage employées, peuvent parfois paraître comme «?sortis du chapeau?» de leurs auteurs. La fourchette haute des 6 millions (ou plus) de musulmans en France semble plus l’œuvre de prosélytes musulmans ou d’agitateurs du spectre du «?péril vert?» que d’enquêtes statistiques sérieuses. Celles-ci sont de toute façon contrariées par l’interdiction de retenir les critères ethniques ou religieux dans le cadre du recensement de la population française. En Europe, seule la Grande-Bretagne collecte, depuis 2001, des informations sur les affiliations religieuses de ses résidents. Face à cette interdiction en France, inspirée par le principe de laïcité et en vigueur depuis 1872, chercheurs et démographes s’appuient majoritairement sur les données des recensements relatives aux populations d’origine étrangère pour estimer le nombre de fidèles de l’islam en France. Des «?musulmans sociologiques?», estimés à environ 5 millions d’individus (1), qui se voient imputés le label «?musulman?» sur la seule base de leur origine ethnico-culturelle. Un chiffre auquel il faut ajouter les Français convertis et les étrangers en situation irrégulière, qu’aucune étude fiable ne permet aujourd’hui de chiffrer. Pourtant, à l’heure des troisième et quatrième générations dites «?issues de l’immigration?», la pertinence d’un chiffrage sur la filiation ethnoculturelle – laquelle ne dit strictement rien en matière de rapport à la foi et à la communauté des croyants – pose problème. C’est à ce titre, et pour tenter de corriger ces lacunes, que se multiplient aujourd’hui nombre d’enquêtes d’opinion relatives au sentiment d’appartenance et à la pratique religieuse. NOTE : (1) Bernard Godard et Sylvie Taussig, Les Musulmans en France. Courants, institutions, communautés?: un état des lieux, Hachette, 2007. Des citoyens ordinaires C’est en grande partie sur des clivages générationnels que les pratiques religieuses divergent. Les premières générations de musulmans immigrés en France ont vécu leur islam sur un mode communautaire et invisible, et n’aspiraient qu’à «?rentrer au pays, en évitant si possible les effets de contagion de la société d’accueil (1)?». Cette discrétion a également valu sur le plan de l’engagement politique et citoyen. Avec l’apparition de générations de musulmans nés et socialisés en France, les choses ont changé. Et c’est aujourd’hui sans tabou – mais le plus souvent sans bruit – que des milliers de citoyens ordinaires se revendiquent de la double appartenance «?citoyenne et musulmane?» et rendent visible leur identité religieuse dans l’espace public?: port du voile, ramadan, prière, etc. Ces citoyens se retrouvent dans l’ensemble des catégories sociales et des secteurs professionnels, et notamment dans la fonction publique. Par exemple, les jeunes Français musulmans, notamment issus des cités, sont de plus en plus nombreux dans l’armée?: avec ou sans diplôme, elle leur offre une stabilité professionnelle, un statut social et le permis de conduire?! Mais le caractère très majoritaire de cette conciliation harmonieuse entre francité et islamité n’empêche pas que préjugés et caricatures de femmes voilées et de barbus fanatisés persistent dans le paysage national. Ainsi du spectre d’une menace pour la République et la démocratie que des responsables politiques en crise de légitimité n’hésitent pas à agiter à intervalles réguliers, notamment à travers les différentes affaires du voile. Des usages politiques que le sociologue Olivier Roy rapporte au fait qu’«?à travers l’islam, la France vit sa crise d’identité (2)?». NOTE : (1) Vincent Geisser, Nous sommes français et musulmans, Autrement, 2010. (2) Olivier Roy, La Laïcité face à l’islam, Stock, 2005. Quelle est la politique des pouvoirs publics ? Après avoir longtemps «?sous-traité?» la gestion de l’islam en France aux États étrangers (maghrébins en tête), le processus d’institutionnalisation de cette religion a débuté en 1989 sous l’impulsion de Pierre Joxe, alors ministre de l’Intérieur. C’est le contexte de montée de l’islamisme au Maghreb (victoire du Fis en Algérie) et de visibilité croissante de l’islam dans le paysage national qui a induit cette volonté d’organisation de l’islam. Les objectifs sont alors de faire émerger un islam de France modéré?; et de lutter contre la situation de discrimination de fait de l’islam (mauvaises conditions de pratique du culte, absence de représentation institutionnelle, etc.) (1). Ce n’est pourtant qu’en 2003, quand Nicolas Sarkozy est ministre de l’Intérieur, que naît le Conseil du culte musulman au niveau national (CFCM) et régional (CRCM). Cette instance prend en charge toutes les questions liées à la gestion du culte (formation des imams, aumônerie, construction des lieux de culte, commerce halal, carrés musulmans dans les cimetières). Mais l’islam de France peine à émerger et reste la chasse gardée à la fois des politiques et des consulats du Maghreb. En 2003 et 2005, malgré ses mauvais scores électoraux, la Mosquée de Paris (proche d’Alger) a été cooptée à la tête du CFCM par le ministre de l’Intérieur lui-même. Autre exemple?: à Montpellier, les deux grandes mosquées de la ville sont sous statut de salles polyvalentes municipales, ce qui permet au maire de nommer (et limoger) les leaders musulmans de son choix. Des pratiques peu laïques qui s’expliquent au regard des enjeux relatifs au contrôle d’une religion régulièrement présentée comme une menace. Les pouvoirs publics ont aujourd’hui pris acte du manque de lieux de culte (2?000 en France pour 5 millions de musulmans, contre 2?500 en Allemagne pour 3,5 millions de fidèles) et de leur déficit de représentativité. Après des années marquées par l’hésitation, les élus locaux développent des politiques plus volontaristes en matière de construction de mosquées. Pas moins de 150 grandes et moyennes mosquées sont aujourd’hui en projet. Conçus comme de véritables centres cultuels et culturels (bibliothèques, salons de thé, etc.), ces espaces sont en partie financés par les municipalités (pour les aspects culturels). Ce financement permet de maintenir un certain contrôle sur ces lieux et leur personnel d’encadrement. L’enjeu qui se pose aujourd’hui aux élus est de doter les mosquées de cadres religieux représentatifs des évolutions de l’islam en France, et susceptibles de capter l’attention des plus jeunes. Mais aussi de satisfaire des électeurs potentiels pouvant être sensibles aux marques de respect de leur religion. NOTE (1) Claire de Galembert, «?L’islam à l’épreuve de la dérégulation étatique du religieux?», in Rémy Leveau, et al. (dir.), L’Islam en France et en Allemagne, la Documentation française, 2001. Quels sont les grands courants ? Impossible de rendre compte ici de la multiplicité des courants de l’islam en France. Tentons toutefois un tour d’horizon de ceux qui alimentent le plus le débat public. • L’«?islam consulaire?» s’est traditionnellement inscrit dans le paysage national avec les premières générations d’immigrés algériens, marocains et turcs. Il concerne une religiosité développée à partir d’un lien fort avec le pays d’origine, lequel a souvent permis son financement et assuré un contrôle sur ses membres. L’islam algérien, représenté par la Mosquée de Paris et très sensibilisé aux valeurs laïques, a longtemps été coopté par les pouvoirs publics à la tête de l’islam en France, et ce malgré un faible ancrage dans le terrain associatif. L’islam marocain est majoritaire chez les musulmans pratiquants (plus de 40?% des imams et la majorité des gestionnaires des lieux de culte sont marocains). Une réalité qui induit qu’il préside depuis 2008 le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003 afin d’institutionnaliser la présence de cette religion dans le paysage national. Encore largement majoritaire dans la gestion des mosquées et du CFCM, cet islam des consulats est toutefois peu ancré dans les évolutions sociologiques de l’islam en France. • L’islamisme des Frères musulmans a tenté de combler le déficit de représentativité de l’islam consulaire à partir des années 1980. Principalement issue de l’exil d’islamistes tunisiens, syriens et égyptiens, cette mouvance est aujourd’hui incarnée à travers la très structurée Union des organisations islamiques de France (UOIF), et par des collectifs proches de l’islamologue suisse Tariq Ramadan. Très active sur le terrain social, l’UOIF, implantée en France depuis 1983, fédère plus de 200 associations et 60 mosquées. Mais ses postures d’allégeance politique et son entrée au CFCM l’ont coupée de ses adhérents les plus jeunes et revendicatifs. Ces derniers ont parfois rallié l’entourage de T. Ramadan, tels que le Collectif des musulmans de France (CMF) créé en 1993. Peu institutionnalisé, le CMF présente des leaders socialisés en France, qui se légitiment par leur condamnation politique du statut de seconde zone de l’islam et des immigrés en France. Si T. Ramadan reste une référence pour la jeunesse musulmane, il a vieilli (48 ans), à l’image des membres du CMF, qui peine à trouver dans la jeunesse d’aujourd’hui de nouveaux relais à son militantisme politico-religieux. C’est dans cet espace laissé vacant par l’échec de l’islam politique que s’immiscent les fondamentalistes du Tabligh et du salafisme. • Le Tabligh est un mouvement sectaire, apolitique, non violent et de tradition mystique. Il a rencontré un franc succès en France depuis les années 1970, tant auprès d’une jeunesse en déshérence morale que de chanteurs de rap ou de sportifs de haut niveau. Ces «?témoins de Jéhovah de l’islam?» observent un conservatisme moral très poussé, et des rites répétitifs désocialisants et aliénants pouvant susciter de fortes détresses psychologiques. Mais «?leur austérité trop contradictoire par rapport aux valeurs consuméristes qui dominent dans les quartiers (1)?» fait qu’ils sont de plus en plus concurrencés par les salafis cheikhistes. • Les salafis cheikhistes contrôleraient près de 30 lieux de culte sur 2?000 en France. Soit 5?000 à 10?000 fidèles. Un chiffre en augmentation, selon les spécialistes. À la différence des salafis jihadistes, idéologiquement proche d’Al-Qaïda mais ultraminoritaires, les salafis cheikhistes défendent une vision apolitique et non violente de l’islam. Avec une moyenne d’âge de 25 ans, ils forment une minorité active et militante, notamment dans les quartiers difficiles (2). L’idéal salafi est d’aligner sa vie sur les fatwas rigoristes des savants saoudiens, et d’accomplir sa hijra, son installation en terres saintes saoudiennes, loin des impies. Le salafisme se situe à la fois dans la globalisation avec son usage d’Internet et ses contacts avec les théologiens saoudiens (fatwas par téléphone…) et dans le microréseau local (la bande). La vraie menace que présente le salafisme ne réside pas dans une «?communautarisation?» ou l’action violente, mais plutôt d’une volonté de rupture avec la société globale. Mais après quelques années d’évolution en France et la naissance d’une petite bourgeoisie pieuse salafie, le courant apparaît plus pragmatique et prêt au compromis avec la société d’accueil (3). NOTES : (1) Interview d’Ahmed Boubekeur, «?La France face à ses musulmans?: émeutes, jihadisme et dépolitisation?», International Crisis Group, mars 2006, www.conflictprevention.net (2) Samir Amghar (dir.), Islamismes d’Occident. État des lieux et perspectives, Lignes de repères, 2006. (3) Mohamed-Ali Adraoui, «?Être salafiste en France?», in Bernard Rougier, Qu’est-ce que le salafisme??, Puf, 2008. Comment être musulmane et européenne ? Incarnation de la sensualité raffinée ou figure de la soumise recluse, la femme musulmane est historiquement porteuse des fantasmes orientalistes. Dans l’ordre des représentations collectives, les femmes de confession musulmane semblent ne pouvoir appartenir qu’à deux catégories exclusives?: les féministes/modernes sans véritable pratique religieuse?; ou les conservatrices/rétrogrades, tour à tour victimes ou complices d’un archaïsme religieux. Pourtant, au regard des travaux sur l’islam féminin en Europe, ces schèmes réducteurs s’effondrent. Ainsi, en 2008, la sociologue Sarah Silvestri a publié une étude issue d’une cinquantaine d’entretiens effectués auprès de musulmanes européennes (majoritairement âgées entre 20 et 40 ans et résidant en milieu urbain), au cours desquels toutes ont témoigné d’une religiosité fondée sur un choix libre et individuel. L’islam y apparaît comme «?la source d’une moralité personnelle que l’individu est libre d’adopter (1)?». Cette jeune génération rejette l’approche ethnique et coutumière de la foi, fortement discriminante pour la femme. Des pratiques patriarcales et archaïques qui pèsent encore sur l’émancipation interne de ces musulmanes d’Europe. Certaines ont d’ailleurs parfois décidé de s’isoler du type de vie occidental, à l’image de ces quelques centaines de salafies en France qui arborent un niqab (voile intégral). Mais chez la jeune génération, de plus en plus nombreuses sont celles qui se profilent comme des individus indépendants et déterminés. Une autonomie acquise sur un mode inédit?: une instruction scolaire toujours plus poussée, doublée d’un accès indépendant aux connaissances religieuses. Qu’elle porte ou non le hijab, la musulmane d’aujourd’hui travaille, s’intègre harmonieusement dans la société globale, privilégie le mariage d’affinité et une conjugalité fondée sur le partage des responsabilités et des tâches domestiques, voire se réapproprie sa sexualité. Des pratiques qui la distinguent fort de ses aînées, si peu de ses concitoyennes du même âge. NOTE (1) Sarah Silvestri, Europe’s Muslim Women: Potential, aspirations and challenges, King Baudouin Foundation, 2008. Bibliographie Les Musulmans en France Courants, institutions, communautés?: un état des lieux Bernard Godard et Sylvie Taussig, Hachette, 2007. Marianne et Allah Les politiques français face à la question musulmane Vincent Geisser et Aziz Zemouri, La Découverte, 2007. La Laïcité face à l’islam Olivier Roy, Stock, 2005. Les Frères musulmans en Europe Racines et discours Brigitte Maréchal, Puf, 2009.
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Amour, désir et sexualité en islam , Sciences humaines , 194 , DORTIER JF, Chebel Malek , 01/06/2008
Type Article
Titre Amour, désir et sexualité en islam
Source Sciences humaines
194
Auteurs DORTIER JF, Chebel Malek
Date de parution 01/06/2008
Commentaire Pour Malek Chebel, la conception de la sexualité et des rapports entre hommes et femmes selon l'islam est beaucoup moins rigoriste qu'on le croit généralement. Même si certains voudraient « fossiliser » les pratiques autour d'une tradition qu'ils connaissent en fait bien mal... Sciences Humaines : Vous avez écrit de nombreux ouvrages sur l'amour, le désir, la sexualité en islam. Toutes les grandes religions fixent, à l'égard de l'amour, du mariage et de la sexualité, un ensemble de prescriptions et d'interdits. Le christianisme tient, à l'égard de la chair, une position de refus et de rejet. L'hindouisme a une position au contraire très « ouverte », voire libertine en la matière. Qu'en est-il de l'islam ? Malek Chebel : Lorsqu'on parle aujourd'hui de l'islam, on confond souvent monde musulman et monde arabe. Au sein même de l'islam, on confond les différentes tendances, les schismes, les sensibilités. Bien des préceptes que l'on croit être le propre de l'islam ne sont en fait que le reflet de la mentalité arabo-bédouine : l'héritage inégal entre homme et femme est plus ancien que l'islam, de même que les rapports matrimoniaux, les notions de courage et de bravoure, peut-être aussi une certaine façon de conduire la guerre, etc. De même, bien des attitudes actuelles des musulmans à l'égard de la sexualité - la peur de la mixité, la morale sexuelle rigide et pudibonde - sont souvent en décalage avec l'esprit et la lettre de l'islam, au moins celui des temps classiques, en Andalousie par exemple. Que dit l'islam de la sexualité ? Il faut revenir au Coran et aux hadith (les propos du Prophète), étudier de plus près la pratique des premières dynasties musulmanes, reprendre des textes de Mas'udi ou Jahiz, assez libéraux en cette matière, etc. Dans les premiers temps, la sexualité, la passion amoureuse et le plaisir n'étaient pas des thèmes tabous et on en débattait librement, y compris dans les sphères religieuses. Comme toutes les religions, l'islam dicte une série de préceptes - ensemble de devoirs et d'interdits - qui concernent le lien à l'autre, parent, enfant, conjoint. La codification de l'inceste notamment est rigoureuse et précise, parce que la famille musulmane est une famille nombreuse et la parentèle étendue. Les réseaux d'alliances et les mariages entre cousins, qui sont une caractéristique des sociétés méditerranéennes, rendent la possibilité d'alliances consanguines très fréquente. Telle est la situation qu'il faut éviter à travers les règles de prohibition de l'inceste. Il y a par ailleurs des interdits sévères qui portent sur l'adultère, la pédophilie et l'homosexualité (le procès des cinquante homosexuels égyptiens montre la mesure de cet interdit). De même, la chasteté avant le mariage est une autre restriction sévère, car son non-respect est pratiquement rédhibitoire pour la fille. Ensuite, il faut comprendre que la sexualité est traitée dans un cadre légal, qui est celui de la famille traditionnelle, de type patriarcal. Celle-ci admet l'existence de la polygamie et du concubinage. C'est une famille dominée par les hommes, tandis que le discours sur le sexe porte véritablement l'empreinte masculine. Certes, la femme n'y est pas totalement absente, mais elle apparaît d'abord comme un partenaire de pratique avant d'être l'auteur d'une quelconque idéologie sexuelle. Une fois ce contexte général fixé, l'islam redevient très permissif. Il laisse libre cours à une sexualité de couple, riche et épanouie. A la différence de la chrétienté qui veut limiter l'acte charnel à sa seule dimension de reproduction et refuse tout ce qui est plaisir, niant à la sexualité sa part de jouissance, l'islam classique valorise au contraire le plaisir, la sensualité, l'érotisme ; car, à ses yeux, ils structurent les relations entre les hommes et les femmes. Il faut comprendre qu'au viie siècle, le message coranique lui-même est très libérateur par rapport à la morale bédouine qui prédominait largement. Bien évidemment, la sexualité est essentiellement vue du côté masculin, ce qui a été, au demeurant, le fait de toutes les sociétés anciennes. Mais dès le viiie siècle, une morale chevaleresque constituée va mettre le concept de l'amour courtois au coeur de ses préoccupations. Si la femme est, aujourd'hui encore, dans une position d'infériorité, on peut avancer - on me dira que je suis téméraire - que dans le fond, l'islam n'est pas misogyne. Selon la plupart des juridictions civiles, la femme doit être non seulement respectée, mais son point de vue doit être pris en compte. Prenons le cas de la polygamie. Elle nous apparaît comme un vestige du passé, celui d'une domination masculine qui ne fait pas de place à l'élément féminin, mais il faut comprendre que cela était une limitation par rapport aux pratiques antérieures. S'adressant aux hommes, le Coran leur recommande de n'épouser qu'« une, deux, trois ou quatre femmes », bien que le choix de la monogamie est préférable aux yeux de Dieu. C'est clairement dit dans le Coran. Cette autorisation de la polygamie est, pour l'époque, une limitation. Car il était permis aux puissants négociants de La Mecque et de Médine non seulement d'épouser plusieurs femmes, mais de posséder aussi soit des concubines que l'on répudiait à sa guise, soit, tout simplement, des esclaves. Si le musulman ne peut matériellement subvenir à leurs besoins, le Coran lui suggère fortement de n'en prendre qu'une. Certains interprètent même cette limitation comme une prescription de la monogamie, car il est rare qu'un homme puisse traiter de façon égale et juste plusieurs femmes. De facto, la polygamie a disparu de nombreux pays musulmans. Elle est interdite constitutionnellement en Tunisie et en Turquie, et à des degrés inférieurs dans la plupart des autres pays arabes ou musulmans. Aux premiers temps de l'islam, le Coran et les hadith ne sont pas les seules références de la sexualité. A cette époque va se déployer toute une littérature érotique à la fois profane et religieuse. Vous définissez certains auteurs comme des « théologiens de l'amour ». Effectivement, un siècle et demi après la fondation de l'islam, (entre le viiie et le ixe siècle de l'ère chrétienne) émerge une littérature qui considère la vie sexuelle sous un angle nouveau. La première période de l'islam est une période de conquêtes militaires. Les hommes étaient au combat, et l'on développe alors une éthique guerrière très marquée. Les questions de sexualité et des plaisirs de la chair passent au second plan. Il s'agit au contraire de discipliner les corps, de forger les esprits. Mais dès le moment où l'islam s'est établi, que la conquête est achevée, les moeurs des élites vont changer du tout au tout. C'est entre le ixe et le xe siècle que le monde musulman va connaître son âge d'or, notamment dans le domaine des récits sexuels. Il faut dire que le xie siècle, aussi, sera assez fécond. Dans les centres urbains, les élites - califes, sultans, princes, riches marchands et autres dilettantes - vont inventer les nouvelles conduites, innover dans le domaine de la création et des relations intersexuelles. En inventant de nouvelles règles, c'est toute la civilité qui s'installe, amenant des exigences différentes de confort et de bonheur individuel. Un style de vie nouveau émerge, avec une nouvelle culture, de nouveaux codes de conduites, de nouvelles attentes. C'est une période extraordinaire pour le monde musulman où se déploient simultanément les sciences, les arts, l'architecture, la poésie et la philosophie. C'est le « temps des Lumières » de l'islam. Le raffinement des moeurs devient alors un idéal, presqu'une obligation pour tous ceux qui veulent monter dans l'échelle sociale. Il en va de même pour la poésie érotique et l'amour. On pourrait dire en termes psychanalytiques qu'en ce temps-là, Eros prenait le pas sur Thanatos, que le volume de vie était plus présent que le principe de mort et de destruction. Exit les razzias du passé, l'obscurantisme de certains gouverneurs ou califes, l'heure est à la maîtrise de son univers corporel et l'exaltation par les mots (et parfois par les actes) de la beauté sous quelque forme qu'elle se présente. En matière de moeurs sexuelles, les évolutions sont d'une étonnante modernité. Jahiz (ixe siècle) publie une Eloge des éphèbes et des courtisanes, un dialogue entre deux hommes qui, déjà en ce temps-là, glosaient sur les mérites croisés de l'homosexualité et de l'hétérosexualité. On dissertait sur le duvet soyeux des adolescents. Le grand poète Abu Nuwas (762-vers 812) n'avait-il pas écrit librement plusieurs centaines de poèmes au ton libertin ? Dans Le Vin, le vent, la vie, il compose un hymne aux plaisirs de la vie et de la chair. Ses propos sont sans équivoque : « J'ai quitté les filles pour les garçons, et pour le vin vieux, j'ai laissé l'eau claire. Loin du droit chemin, j'ai pris sans façon celui du péché, car je le préfère. » Personne ne songe à l'époque à censurer ces propos. C'était une époque bénie pour l'islam. Après cet âge d'or, que s'est-il passé ? A partir du xiie siècle vont se succéder des périodes plus sombres. Les conquêtes culturelles de la période antérieure sont remises en cause. Dans une société, quand les contraintes sociales, économiques, politiques se font plus fortes, ce sont les conquêtes culturelles les plus tardives qui disparaissent en premier. Ainsi, un « art de la rose » s'était établi à la fin de la période faste de l'islam, et cet art floral va être le premier atteint. Quoi, un raffinement suprême ! C'est lui qui va disparaître en premier. Par la suite, les arts, sciences, littérature, vont régresser à leur tour. Il n'y certes pas d'évolution linéaire en matière d'histoire des mentalités et de moeurs. Mais on peut cerner des périodes sombres et des périodes fastes. Ainsi, alors que les premiers temps de l'islam marquaient une nette libération de la femme par rapport à la période antérieure, celle de la jahiliah, l'ante-islam, la situation de la femme va se dégrader par la suite (même si, au sein de chaque époque, il faudrait distinguer des évolutions plus précises). Aux premiers temps de l'islam, les femmes avaient acquis une certaine indépendance et autonomie. Elles avaient le droit de participer aux affaires politiques, au commerce. Il y avait des femmes riches et puissantes comme Khadidja, la première femme du Prophète. Les femmes pouvaient aussi participer aux expéditions guerrières, et prier non loin des hommes. Par la suite, sous la pression silencieuse, mais décidée, des hommes, les femmes vont petit à petit quitter l'espace public pour se réfugier dans le harem. Les attentats du 11 septembre ont focalisé l'attention sur l'islam. La plupart des commentateurs insistent sur la nécessité de distinguer l'islam de ses dérives intégristes ou fondamentalistes, sur l'existence d'une variété de formulations de l'islam. Mais il n'empêche qu'aucune autre civilisation ne semble à ce point centrée sur les textes fondateurs, le Coran, les faits et gestes du Prophète... En bref, les sociétés musulmanes sont-elles solubles dans le Coran ? Oui et non. Il y a des lectures littérales qui, en effet, ne veulent pas décoller du Coran. Mais il y a d'autres interprétations du texte sacré dont la vocation ultime est d'en tirer le meilleur pour réviser de fond en comble les conduites fossiles de la majorité actuelle des musulmans. Avec la préface que j'ai rédigée au Coran (traduction Edouard Montet), j'ai essayé de défendre cette alternative, montrer que le Coran pouvait se lire - et s'interpréter - à la lumière de nos préoccupations d'aujourd'hui. Dans votre dernier livre, Le Sujet en islam , vous écrivez : « L'islam doctrinal se fige sur ce qui a fait sa force et son succès, la Ummah, [...] mais néglige la place de l'individu, qui est amené à se fondre en elle pour survivre. » Pouvez-vous définir à quel type de communauté se réfère le mot Ummah , et quelle place elle occupe dans l'imaginaire politique musulman ? La Ummah est le concept utilisé par les écoles théologiques musulmanes pour désigner l'ensemble des croyants dans le monde, unis selon eux dans une même fraternité universelle, un même moule. Or, tant que l'islam continue à rêver - et peut-être à fantasmer - cette Ummah, le sujet restera longtemps hypothétique. Il nous manque encore les grands éveilleurs de conscience que furent, pour l'Occident, Voltaire, Montaigne, Montesquieu, Nietszche, Marx, Freud et même Lacan, Barthes, Foucault, Bourdieu, etc. Est-ce à dire que, dans la tradition musulmane, il n'existe pas de fondements doctrinaux pour penser le sujet individuel ? En effet, j'ai démontré que l'islam, aussi bien dans sa doctrine que dans sa pratique, est encore inapte à penser l'individualité du sujet. Il faudrait sans doute attendre les révolutions internes qui remettront en question ses prédicats collectivistes (le mot était en usage dans la phraséologie communiste !) pour voir émerger une réflexion en profondeur sur le sujet, mais aussi sur la minorité, sur la femme et finalement sur l'homme. Car, au final, il faut bien voir qu'il se joue là un combat homérique, celui qui oppose l'anthropologie à la théologie, l'homme à Dieu. En islam, pour l'instant, c'est Dieu d'abord... A force de présenter l'islam comme un système culturel très homogène et centré sur la tradition, ne risque-t-on pas d'oublier les tensions, contradictions, réorganisations qui touchent les sociétés musulmanes : transformation des moeurs, émergence de l'individualisme, évolution du statut de la femme... Il suffit de voir la différence du statut de la femme en Arabie, en Turquie ou au Maroc. De même, les liens entre religion et politique diffèrent de la Turquie à l'Iran par exemple. Exact. Les prodromes de cette révolution endogène sont tous là. A la fois les thèmes et les acteurs de base - ici, les femmes -, mais il manque le cadre d'ensemble. Sachez que dans le monde musulman d'aujourd'hui, les jeunes sont plus attirés par le modèle occidental et par ses items que par le modèle islamiste, malgré la propagande que l'on nous sert ici, à tous les journaux télévisés. Toutes les chaînes occidentales sont captées dans la moindre petite masure du Sud. Il ne faut pas s'étonner si, peu à peu, ces jeunes commencent à penser à la manière occidentale. Il est donc prévisible que les moeurs puissent évoluer, et qu'à ce rythme, même la politique du sujet en profitera. Personnellement, je reste attentif à toutes ces pulsations sociales, soucieux évidemment de voir émerger un sujet autonome, qui soit à la fois conscient de son être et surtout responsable du destin qui lui échoit. Espérance lente et modérée, mais évolution inéluctable. On en reparlera plus tard, dans quelques années.
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Article
Les religions, terre promise de la misogynie , Sciences humaines , Testot L , 01/09/2007
Type Article
Titre Les religions, terre promise de la misogynie
Source Sciences humaines
Auteurs Testot L
Date de parution 01/09/2007
Commentaire Judaïsme, christianisme et islam, les trois grands monothéismes contemporains reposent sur des préjugés fortement défavorables aux femmes. Une analyse des textes fondateurs s'impose. Dans l'une de ses prières quotidiennes, l'homme juif pratiquant remercie Dieu de ne pas l'avoir fait femme. La femme juive, quant à elle, loue l'Eternel de l'avoir faite à sa volonté ! Bien sûr, l'interprétation de ce rituel diffère sensiblement si le fidèle se situe dans une mouvance ultraorthodoxe ou libérale. Des controverses contemporaines existent sur le sens que l'on doit accorder à cette prière... Cependant, le ton semble donné. La première des grandes religions monothéistes, née dans une société très patriarcale, a marqué fermement la coupure, la séparation, la fracture entre les sexes... La femme, un os surnuméraire Tout s'oppose : le sacré au profane. Le pur à l'impur. Le cascher (autorisé) au taref (interdit). L'homme à la femme ! La langue latine nous le confirme d'ailleurs, « sexe » et « section » appartiennent à la même famille de mots. Le christianisme et l'islam, issus du tronc commun du judaïsme, ont repris, chacun à sa façon, cette longue tradition de séparer, d'occulter, de réduire les femmes ; de les louer en tant que mères ou épouses vertueuses, mais surtout d'en faire des servantes obéissantes... Lorsqu'on parcourt la Bible, on constate que le Livre retentit des exploits du peuple de Dieu, surmontant toujours l'adversité, grâce à des héros virils qui font triompher le nom de Yahvé dans le grand fracas du combat et des armes. Ainsi, si l'on effectue une simple comptabilité, on ne trouve que 2 livres sur 24 consacrés aux femmes dans la Bible hébraïque. Par ailleurs, qu'il s'agisse du Livre d'Esther, cette jeune et belle Juive déportée à Babylone et qui, devenue femme de Xerxès Ier, permit à son peuple d'échapper à l'extermination, ou bien du Livre de Ruth, veuve modèle et soumise, l'image de la femme oscille entre servilité et héroïsme, entre docilité et artifice. Mais il y avait eu la première femme, Eve, la mère des vivants ! Dans le récit initial de la création, Dieu, appelé Elohim, façonne un Adam à son image, mâle et femelle, accréditant ainsi la thèse possible d'un androgyne originel. Mais dans le second récit de la Genèse (1) ? le plus célèbre car repris par le christianisme et l'islam ? la femme fut seconde, en création, extraite d'une côte de l'Adam mâle. Notons que les controverses sont infinies, la traduction de l'hébreu posant un problème insoluble, puisque le terme utilisé peut aussi bien désigner la côte que le côté ! Cependant la tradition de l'os prélevé, de l'os surnuméraire, a prévalu. Si l'homme fut créé pour contempler Dieu le Père, la femme fut seconde, maîtresse auxiliaire de la création, destinée à servir de compagne et d'aide à l'homme premier. Ainsi, un midrash (interprétation) sur la Genèse explique que Dieu se prend à réfléchir, en songeant à la première femme : « "Je ne la créerai pas à partir du crâne (d'Adam) pour qu'elle ne soit pas vaniteuse, ni de l'œil, pour qu'elle ne soit pas épieuse (...), ni à partir du cœur parce qu'elle serait jalouse (...) mais à partir d'une partie du corps qui est cachée, à partir du membre le plus modeste", et pour chacun des membres qu'Il créa, Il dit à la femme : "Sois pudique, sois pudique !" et malgré cela, elle ne l'a pas été. » Certes, on doit rendre justice au judaïsme de n'avoir ni développé de théorie du péché originel (Adam et Eve se sont livrés à la transgression de la Loi, mais la grâce et le pardon de Dieu restent possibles) ni diabolisé la sexualité. Le tout premier des 613 commandements est d'obéir à l'ordre de l'Eternel : « Croissez et multipliez ! » Notons que le mariage est appelé qiddouchin (sanctification) en hébreu. Cependant, la femme juive a été reléguée au second plan. Alors que toutes les religions antiques connaissaient des prêtresses, il n'y en eut pas en Israël. Dans le Grand Temple de Jérusalem, les femmes n'avaient pas accès au « parvis d'Israël ». Seule leur était réservée la cour des femmes, « ezrat nashim », d'où, vraisemblablement, la tradition dans les synagogues de limiter un secteur particulier, confiné, généralement un balcon, une galerie pour les femmes, ou un espace séparé par un rideau ou une cloison : la mehitsah. Notons encore que l'étude de la Loi ? la Torah ? ne constitue pas une obligation pour une femme. Elle ne porte pas non plus le taleth, ce long châle de prière noir et blanc avec des franges. « S'y enrouler au moment des prières, c'est aussi s'envelopper dans la puissance du verbe, la transcendance des mots, et tendre à inscrire son existence entière dans la réalité divine (2). » Il n'est pas innocent de constater que les femmes juives contemporaines revendiquent le droit de porter le taleth. Si le jeune homme juif de 13 ans fait son entrée dans la communauté, porte les tefillin(3) et lit la Torah à la synagogue lors de la très importante cérémonie de la bar mitzvah (littéralement, il devient le « fils du commandement »), il a fallu attendre le XIXe siècle pour qu'un pâle pendant de cette cérémonie fût organisé pour les filles : la bat mitzvah (fille du commandement). Mais cette dernière n'est pas généralisée et n'a pas la même portée symbolique et religieuse. Quant au Talmud (Recueil de la Loi, regroupant les commentaires des grands rabbins), il prétend même que les femmes constituent un « peuple » en elles-mêmes. Un peuple qui transmet la foi et les valeurs aux enfants (on est juif par sa mère), mais un peuple en quelque sorte subordonné, à protéger. Par ailleurs, le Dieu des Hébreux est une divinité masculine, souvent invoqué sous le nom de Yahvé sabaot (Yahvé des armées). Le traité de Niddah (« impureté ») glose sur le statut de la femme pendant et après le flux menstruel. Durant la période du cycle et jusqu'à sept jours après, le mari ne peut avoir de relations sexuelles avec son épouse : elle est marquée du sceau de l'impureté. Cet état d'impureté rituelle s'étend lors de la naissance d'un enfant : sept jours, s'il s'agit d'un garçon, quatorze, s'il s'agit d'une fille... « Que les femmes se taisent dans les assemblées » Vivant dans une société juive soumise à de fortes tensions, Jésus est présenté dans les Evangiles comme bravant les mentalités et la culture de son temps, allant vers les pauvres, les femmes, les veuves, les damnés de la terre. Dans ces récits, la Vierge Marie, Marie de Béthanie et Marie Madeleine jouent un rôle essentiel dans la vie du Christ, l'accompagnant jusqu'au lieu de son Calvaire sur le mont Golgotha, alors que les apôtres ? des hommes ! ? avaient tous fui, hormis Jean. Marie Madeleine connaît le privilège d'être le premier témoin de la résurrection du Christ (4). Pourtant, les apôtres seront des hommes. « Dans le christianisme officiel, celui des Evangiles canoniques, il n'y a pas de disciples féminines de Jésus. Il est censé n'avoir enseigné qu'à des mâles. Cette fiction permet à l'Eglise catholique d'écarter les femmes de la prêtrise : si Jésus n'a trouvé digne d'enseigner qu'à des hommes, comment le pape, simple successeur d'un apôtre, pourrait-il modifier cet ordre des choses (5) ? » On sait l'importance considérable pour la construction de l'Eglise d'un saint Paul, voyageur, théologien, écrivain infatigable (dont l'œuvre fut aussi enrichie par des rédacteurs qui signèrent de son nom pour revêtir leurs écrits de son autorité). Paul, l'Apôtre des gentils, véhicule dans les épîtres qui lui sont attribuées une misogynie mordante. Certes, lorsqu'il écrit aux Galates, il rappelle qu'il n'y a ni Juif, ni Grec, ni homme libre, ni esclave, ni mâle, ni femelle, mais une seule humanité dans le Christ et l'eau du baptême (6) : belle déclaration d'égalité devant le Dieu fait homme ! Cependant, comment oublier ses « Que les femmes se taisent dans les assemblées », « Qu'elles se tiennent dans la soumission », « Si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent leur mari à la maison »(7)... Paul, pour légitimer l'autorité de l'homme, rappelle qu'Adam fut créé en premier et que c'est la femme, Eve, qui fut séduite et amenée à transgresser la Loi (8). Il proclame la nécessaire soumission de la femme à son mari : « Le mari est chef de sa femme, comme le Christ est chef de l'Eglise (9) », formule à peine tempérée par un contestable : « Les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Aimer sa femme, c'est s'aimer soi-même (10). » Avant de marteler : « Je ne permets pas à la femme d'enseigner ni de faire la loi à l'homme. Qu'elle garde le silence (11). » Le ton est donné. La doctrine du péché originel que le christianisme a développée va de pair avec une hantise de la sexualité. Une véritable culture du soupçon, du scrupule, de la faute, du repentir s'instaure, avec pour cible la femme infériorisée, culpabilisée, gravement tentatrice (12). Un des premiers grands écrivains chrétiens, Tertullien (v. 155-v. 225), explique, dans son traité sur La Toilette des femmes : « Tu enfantes dans les douleurs et les angoisses, femme ; tu subis l'attirance de ton mari et il est ton maître. Et tu ignores qu'Eve c'est toi ? Elle vit encore en ce monde, la sentence de Dieu contre ton sexe. Vis donc, il le faut, en accusée. C'est toi la part du diable (...). C'est toi qui as circonvenu celui auquel le diable n'a pas pu s'attaquer (...). C'est ton salaire, la mort qui a valu la mort même au fils de Dieu. » Si, de nos jours, certaines Eglises protestantes acceptent d'ordonner des femmes pasteurs ou évêques, les Luther et Calvin ne furent guère tendres avec les femmes. Luther, invoquant souvent saint Paul, considère qu'il faut limiter l'accès des femmes au sacerdoce car les « filles d'Eve » ont moins de discernement que les hommes. Il rappelle aussi que la femme doit se soumettre à son mari, comme Sarah obéissait à Abraham, qu'elle appelait son seigneur. Coquette, futile, avide de colifichets Les religions ont été fixées par des hommes et pour des hommes. Les textes sacrés, transcrits, étudiés, commentés, le furent aussi par ces mêmes hommes qui durant des siècles eurent le monopole de l'accès à la culture. Le Coran ne fait pas exception. Sur ses 114 sourates, une seule ? longue il est vrai ? est consacrée aux femmes, plus une à la Vierge Marie. L'islam synthétise les deux précédents monothéismes, intégrant Abraham, Jacob, Joseph, David, Salomon et Jésus. Mohamed (v. 570-632), le « sceau des prophètes », accomplit, avec son message d'homme, l'ultime révélation. L'Arabie du VIIe siècle de notre ère était constituée de sociétés classiques où dominaient les chefs de guerre. Comment s'étonner que l'islam ait cantonné la femme dans un rôle marginal ? « Dans ce système, qui privilégie l'ascendance mâle, le père est, pour chaque individu (...), le personnage fondamental de référence. La femme, en revanche, qu'elle soit soeur, mère ou épouse, n'a d'autre importance que celle que lui confèrent sa place et son autorité morale au sein du groupe, sa fécondité aussi : en dehors de quoi et notamment pour ce qui concerne les décisions du groupe, sa vie culturelle, son histoire, elle reste un personnage de seconde zone (13). » Certes, on a souligné la différence entre la période où Mohamed vit à La Mecque avec sa première épouse plus âgée, la riche veuve Khadîja, qui lui apporte un grand soutien lorsqu'il reçoit sa révélation, et celle à Médine où il passe à la polygamie après son veuvage... D'un point de vue strictement religieux et, en ce sens, comme dans le judaïsme et le christianisme, homme et femme participent de la même humanité en tant que créatures de Dieu. Cette égalité ontologique posée, le message coranique qu'Allah livre à Mohamed par l'intermédiaire de l'archange Gabriel (Jibraïl en arabe) place la femme dans un statut de dépendance et de soumission marquées. La polygamie se voit encouragée, puisqu'on peut lire : « Epousez comme il vous plaira, deux, trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de n'être pas équitables, prenez une seule épouse ou des concubines (14). » Le mâle domine puisque la même sourate proclame : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elles, et à cause des dépenses qu'ils font pour assurer leur entretien (15). » Par ailleurs, un hadith(16) précise que la femme est coquette, futile, « avide de colifichets ». Ainsi, non seulement la femme n'a pas d'indépendance économique, mais elle appartient à son mari qui doit subvenir à ses dépenses. Le Coran proclame : « Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations, et conformément à l'usage. Les hommes ont cependant une prééminence sur elles (17). » L'infériorité féminine se voit même quantifiée par cette sentence : « Dieu vous ordonne d'attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles (18). » Attention aux femmes infidèles ! Comme dans la tradition hébraïque, la femme musulmane est impure lors du flux menstruel : « C'est un mal. Tenez-vous à l'écart des femmes durant leur menstruation ; ne les approchez pas tant qu'elles ne sont pas pures (19). » Cependant, dès le cycle terminé, le corps de l'épouse appartient à nouveau à son mari qui peut en jouir à satiété et à son unique volonté, car le Coran proclame dans le verset suivant : « Vos femmes sont pour vous un champ de labour : allez à votre champ comme vous le voudrez (20). » Et attention aux femmes infidèles ! « Admonestez celles dont vous craignez l'infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent (21). » Il existe donc une violence légitime pour soumettre l'épouse rebelle ! Même si, au tout début de la sourate IV ? celle consacrée aux femmes ?, il est dit : « Respectez les entrailles qui vous ont portés. Dieu vous observe (22). » Par ailleurs ? et c'est sans doute ce qui semble le plus emblématique pour les sociétés occidentales laïques ?, une lecture restrictive du Coran prescrit le voile pour les femmes : « Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles, aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles ; sûr moyen qu'elles soient reconnues et qu'elles échappent à toute offense (23). » Il s'agit bien de protéger la pudeur (le voile marquant le statut de femme « libre », c'est-à-dire non esclave), et de marquer la distance. Etoile confinée dans l'espace interdit de l'intimité, la femme vertueuse ne doit pas laisser voir ses atours. Certes, le voile ne constitue pas une invention spécifiquement musulmane. L'historien des religions Odon Vallet a émis une belle et juste formule : « Le voile des femmes n'est pas plus islamique que le béret basque n'est catholique (24). » Les Assyriennes sortaient la tête couverte. Certaines Juives devaient avoir un couvre-chef. Les Romaines, et surtout les vestales, étaient voilées. Paul disait que « si donc une femme ne met pas de voile, alors, qu'elle se coupe les cheveux (25) ! », et que « toute femme qui prie ou prophétise le chef découvert fait affront à son chef (26) ». « Une jeune fille sans voile n'est plus vierge », prétendait Tertullien. Mais la spécificité de l'islam reste d'avoir institutionnalisé une pratique vestimentaire ancestrale. Les étymologies révèlent avec une clarté extrême la volonté de séparer la femme de la sphère publique, véritable océan de tentations. « Un homme, une femme et Satan est au milieu des deux ! », prétend la sunna (tradition). Le terme « harem », qualifiant une sorte de gynécée arabo-musulman, ce royaume des femmes circonscrit à l'intérieur de l'espace de la maison, vient de haram (interdit) (27). Souvenons-nous de ces emblématiques et souvent magnifiques moucharabiehs, ces balcons fermés, grillagés, des maisons qui permettent aux femmes de voir la rue sans être vues. Quant au mot le plus communément utilisé pour désigner le voile islamique, hidjab, il vient directement du verbe hadjaba qui signifie dissimuler, cacher. Ainsi, la femme musulmane traditionnelle vit pour son groupe familial mais reste séparée du corps social. Enfin, si l'on suit certains penseurs islamistes ? même modérés ? considérant, dans la tradition du Prophète, que le monde entier est une mosquée, rappelons alors que la mosquée réserve un espace spécifique pour les femmes qui ne sont pas conviées à prier avec les hommes. Par ailleurs, si la grande prière collective du vendredi est un devoir fondamental pour l'homme, la femme ? son complément en humanité ? n'y est pas obligée... Religions : quelle place pour les femmes aujourd'hui ? Les religions sont aujourd'hui confrontées à une exigence croissante des femmes pour une meilleure représentativité, et y réagissent différemment. Chez les catholiques, même si la prêtrise des femmes reste exclue (elle est passible de l'excommunication), le deuxième sexe opère une entrée en force par la petite porte : les congrégations féminines se montrent de plus en plus dynamiques (notamment en matière sociale et caritative), et les femmes laïques acquièrent de plus en plus de visibilité, les vocations sacerdotales (par essence masculines) connaissant une forte désaffection, au moins en Europe. Les protestants acceptent des femmes pasteurs dans la plupart des Eglises. En islam, même si les femmes ne peuvent accéder à des fonctions comme celles d'ouléma ou de docteur de la Loi, certaines n'hésitent plus à revendiquer une modernisation des textes et une adaptation des pratiques qui tendraient vers une égalité des droits. Dans le judaïsme, il existe aujourd'hui des femmes rabbins, reconnues seulement par les courants libéraux. Les nouvelles religions l'emportent haut la main au petit jeu qui consiste à exploiter les acquis de la modernité. Le bahâ'isme (syncrétisme né de l'islam iranien au XIXe siècle, environ 6 millions de croyants) et le caodaïsme (syncrétisme né des religions vietnamiennes dans les années 1920, entre 3 et 4 millions d'adeptes) ouvrent ainsi le leadership religieux à tous et à toutes... A une nuance près, car les fonctions les plus élevées sont obligatoirement assumées par des hommes : les 9 membres exécutifs et législatifs du bahâ'isme ou le pape caodaï. Mais cette égalité presque parfaite a beaucoup compté pour assurer la pérennité de ces nouvelles religions. De même, les nouveaux mouvements religieux (NMR) ont bien perçu l'avantage qu'ils pourraient tirer des attentes féminines sur le marché du religieux. Que ce soit en Amérique latine, en Afrique ou en Asie, la plupart des études soulignent le rôle important des femmes dans la diffusion des Eglises protestantes (organisations évangélistes et pentecôtistes), des traditions indigènes (candomblé brésilien) ou des nouveaux cultes japonais (Sôka Gakkai, Mahikari...). Ces mouvements permettent aux femmes des pays en voie de développement de se constituer un univers qui les valorise et les autorise à prendre des initiatives, se protégeant de sociétés souvent très machistes.
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Ouvrage
Naître : christianisme, islam, judaïsme , Lepic Paul , Bréal , 01/02/2006 , 306.LEP
Type Ouvrage
Titre Naître : christianisme, islam, judaïsme
Auteurs Lepic Paul
Source Bréal
Date de parution 01/02/2006
Cote 306.LEP
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Article
Plus d'un tiers des prisons en France sont touchées par le prosélytisme islamiste , Le Monde , 14/01/2006
Type Article
Titre Plus d'un tiers des prisons en France sont touchées par le prosélytisme islamiste
Source Le Monde
Date de parution 14/01/2006
Commentaire Plus d'un tiers des prisons en France sont touchées par le prosélytisme islamiste, selon un rapport des services de renseignements de la police française. Les renseignements généraux (RG) ont recensé en 2005 175 islamistes se livrant dans 68 prisons (sur 188) à des activités prosélytes, dans un rapport dont des extraits ont été publiés, vendredi 13 janvier, par le journal Le Figaro. Quelques mois après l'avoir qualifié de "bombe à retardement" dans un autre document, les RG confirment la réalité du problème, avec quelque 200 actions prosélytes repérées : incitations à prier en groupe (30 % des cas), pressions sur les codétenus (20 %), demandes de locaux de culte ou d'acquisition de tapis de prière. Parmi les 175 détenus, une trentaine de musulmans écroués dans des dossiers de terrorisme et une vingtaine de convertis à l'islam radical inquiètent particulièrement les services de renseignement. Mais le rapport permet aussi de relativiser le problème : les RG jugent que le risque de basculement dans le terrorisme ne concerne qu'une demi-douzaine de personnes. Par ailleurs, l'influence en prison de la mouvance Tabligh ("le message", mouvement rigoriste et fondamentaliste indo-pakistanais installé en France depuis 1972, plutôt modéré) reste prépondérante, même si la percée du salafisme, qui prône la violence et le rejet de l'Occident, est "de plus en plus forte". "Les islamistes ont un prestige énorme en prison. Ils ont mis en danger leur vie. Ce sont des héros et en cela ils ont une audience, assure Farhad Khosrokhavar, sociologue, auteur du livre L'Islam dans les prisons. Même les non-pratiquants y sont sensibles car c'est aussi une façon de vous venger d'une société qui vous a humilié, rabaissé." AUMÔNIERS MUSULMANS L'organisation de l'islam en détention, préoccupation majeure de l'administration pénitentiaire depuis plusieurs mois, est notamment du ressort du premier aumônier national musulman des prisons, Moulay El-Hassan El-Alaoui Talibi. A sa nomination en septembre par le Conseil français du culte musulman, ce religieux, imam de la prison de Loos (Nord) depuis plusieurs années, avait dit sa volonté d'"enseigner une interprétation correcte de l'islam", de "compléter la formation" des imams en poste dans les établissements pénitentiaires et de doubler leur nombre. Ils étaient 66 en mai (contre 482 représentants du culte catholique). Il convient d'"asseoir leur légitimité pour les protéger d'imams extrémistes autoproclamés et incontrôlables", relève un spécialiste du renseignement. Cette source raconte comment un islamiste algérien condamné en 2003 pour avoir alimenté en armes les maquis du GIA (Groupe islamique armé) s'était imposé dans sa prison de la banlieue parisienne, attirant "en très peu de temps" les fidèles par des prêches enflammés tandis que ceux de l'aumônier officiel étaient désertés. Plusieurs affaires récentes ont également illustré le risque de voir des détenus de droit commun sombrer dans l'islamisme le plus radical par la fréquentation d'activistes emprisonnés. Aussi les autorités gardent-elles un œil sur les islamistes qui sortent de prison, n'hésitant pas à les éloigner du territoire quand ils sont étrangers. Sur la cinquantaine d'islamistes expulsés depuis 2003 ou susceptibles de l'être, la moitié a connu la prison. Mais, relèvent les RG, 70 % des 175 prédicateurs repérés sont français.
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