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Fonds documentaire : Article
Titre Roubaix et Saint-Pierre (La Réunion) restent les grandes villes les plus pauvres de France
Source Editions ASH
Date de parution 29/01/2014
Commentaire Les communes de Roubaix (Nord) et de Saint-Pierre (La Réunion) se seraient sans doute passé de cette distinction : elles restent les deux villes en tête du classement établi par le bureau d'étude Compas (Centre d'observation et de mesure des politiques sociales) sur les taux de pauvreté dans les 100 plus grandes villes de France, publié mardi 28 janvier en partenariat avec La Gazette des communes, places qu'elles occupaient déjà lors de la précédente enquête sur ce thème rendue publique à l'été 2012. Ampleur de la pauvreté en outre-mer Dans le tiercé de tête donc, établi sur des données portant sur l'année 2011 : Roubaix avec un taux de pauvreté de 45 %, Saint-Pierre avec 44 %, suivi d'une autre commune de La Réunion, Tampon (43 %). "Le phénomène qui frappe reste l’ampleur de la pauvreté dans les communes d'Outre-mer", relève d'ailleurs le Compas, puisque la moitié des dix communes où le taux de pauvreté est le plus élevé (plus de 32 %) se situent dans ces départements, "des territoires où l’extrême richesse côtoie la plus grande pauvreté". En métropole, la pauvreté est "bien ancrée" autant dans des villes du Sud (Béziers, Perpignan, Avignon, Nîmes) que du Nord et de l'Est (Roubaix, Calais, Mulhouse). "Certaines métropoles importantes comme Marseille, Montpellier ou Lille figurent aussi parmi les territoires où le taux de pauvreté est le plus élevé", précise le Compas, et "bien entendu des communes de la banlieue Nord de Paris" (Aubervilliers, Pantin, Sarcelles, Epinay-sur-Seine…). "Seul l’Ouest, de tradition moins inégalitaire et moins marqué par la crise, est moins représenté". Politiques de logement social Assez logiquement, "le taux de pauvreté est le plus élevé là ou l’emploi manque le plus", notamment dans des villes touchées par le déclin industriel comme Roubaix, Mulhouse ou Nîmes. Cependant, "l'emploi fait aussi défaut dans certains territoires moins sinistrés, mais qui attirent particulièrement la main d’oeuvre", à l'image de Montpellier par exemple. D'autres facteurs entrent en jeu comme le type de peuplement des communes, l’histoire des politiques locales de logement social et l’évolution des prix de l’immobilier ou encore l’existence d’un parc privé accessible à des catégories défavorisées. "L’ampleur de la pauvreté des communes du Nord de Paris est en partie la conséquence de la flamblée des prix dans la capitale, qui repousse les habitants les plus modestes", illustre l'étude. A l'inverse, "neuf des dix communes où le taux de pauvreté est le plus faible (entre 7 et 10 %) sont situées dans l’Ouest parisien, qui compose le coeur aisé du pays" (prix de l’immobilier locatif très élevés et politiques de logement social moins développées qu’ailleurs). Situation spécifique de Marseille Le Compas a par ailleurs, et c'est une nouveauté par rapport à l'enquête précédente, analysé les taux de pauvreté des arrondissements des trois plus grandes villes de France, Paris, Lyon et Marseille. Il s'est d'abord intéressé à la "situation spécifique de Marseille", marquée par des taux de pauvreté supérieurs à 40 % et "qui comprend des arrondissements entiers très populaires au coeur même de la ville" où le prix des logements "n’a pas autant explosé" qu'à Paris et Lyon. Dans le 3e arrondissement par exemple, le taux de pauvreté est évalué à 55 %, soit plus qu'à Roubaix. Dans le 1er et le 2e arrondissements, autour du Vieux port, ce taux atteint 43 et 44 %, juste devant les quartiers Nord (14e et 15e arrondissements), avec 42 et 43 %. "Et encore, notre étude réalisée pour la région PACA montrait que dans certains quartiers, le taux de pauvreté pouvait dépasser 75 %", précise Compas. "A l’ouest de la ville en revanche, les 8e et 12e arrondissements connaissent des taux de pauvreté (9 et 10 %) similaires à ceux des arrondissements les plus riches de Lyon ou Paris". Loyers démesurés A Paris et à Lyon, qui "ont connu un processus de gentrification massif, notamment dans l’Est parisien", le taux de pauvreté par arrondissement ne dépasse pas 25 %, les taux les plus faibles étant enregistrés dans le 7e arrondissement parisien (7 %) et le 4e à Lyon (9 %), "des territoires où le prix des loyers atteint des niveaux démesurés" et où hors habitat social ou très petites surfaces, les plus pauvres ne peuvent avoir les ressources pour se loger. Pour autant, "Lyon et Paris sont loin d’être uniquement peuplées de catégories aisées" : dans cinq arrondissements (8e et 9e de Lyon, 18e, 19e et 20e de Paris), le taux de pauvreté dépasse 20 %, soit largement plus que la moyenne nationale de 14,3 %. Par ailleurs, "l'écart entre Marseille, Paris et Lyon est moins grand qu’il n’y paraît. Il est en partie lié à un phénomène d’échelle d’observation". Ainsi les trois arrondissements parisiens les plus pauvres comptent chacun 200 000 habitants, soit plus que les quatre arrondissements marseillais les plus pauvres regroupés. Nécessité d’une approche détaillée Le taux de pauvreté dépasserait même 40 % dans plus d’une dizaine de quartiers à l'intérieur des 13e, 18, 19 et 20e arrondissements de la capitale, sachant qu'en termes de population, ces quartiers sont l'équivalent d’un arrondissement de Marseille. Même phénomène au sein des 8e et 9e arrondissements lyonnais avec des taux qui dépassent 30 voire 40 %. Au final, "la mixité des grandes métropoles est peut être plus importante qu’on ne le pense quand on s’y penche de plus près", ce qui démontre "la nécessité d’une approche détaillée si l’on veut comprendre la réalité économique et sociale des territoires. (...). A l’échelle de la France, on peut par exemple faire apparaître de vastes territoires marqués par des taux de pauvreté élevés, mais qui, du fait de leur faible densité, ne regroupent qu’une population très réduite". Et dans les grandes villes, "une très forte densité peut faire disparaître des taux de pauvreté très forts localement, qui se cachent derrière des moyennes".
Mots-clés PAUVRETE / FRANCE
Langue Français

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