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Fonds documentaire : Article
Titre Chômeurs : Tranches de vie à Pôle emploi...
Source Sciences humaines
Date de parution 01/05/2012
Commentaire Gaël Guiselin a été chômeur durant plusieurs mois. Quelques jours avant la fin de ses droits, il réussit le concours pour intégrer Pôle emploi. Le voilà donc passé de l’autre côté du bureau?: ce n’est plus lui qui envoie des CV, qui suit les petites annonces, qui se rend aux convocations, qui rentre chez lui dépité, qui suit des stages et des formations. Tout cela c’est du passé?: on n’est pas chômeur à vie (la durée moyenne du chômage est de quatorze mois en 2011). Désormais, le voilà conseiller… Son sort est-il pourtant plus enviable?? Dans Confession d’une taupe à Pôle emploi (Calmann-Lévy, 2010), Gaël fait un témoignage assez accablant de son travail?: la fusion ratée ANPE/Assedic, les files d’attente, l’avalanche de dossiers à traiter, les bugs informatiques, les formalités administratives incompréhensibles (même pour le conseiller), le malaise des agents lié à la «?politique du chiffre?» visant à radier le maximum de chômeurs.? En fait, la politique du chiffre consiste à essayer de faire passer le maximum de chômeurs de la catégorie A (celle où une personne n’a pas du tout travaillé durant un mois) aux autres catégories (B, C, D, E). C’est de là que vient la grande différence entre les 2,9 millions de chômeurs (de la catégorie A) et les 4,3 millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi?: ce dernier chiffre additionne toutes les catégories, incluant ceux qui bénéficient de mesures de formation, ont travaillé quelques heures les semaines précédentes, sont dispensés de recherche (pour cause d’âge ou de maladie)…? L’épée de Damoclès de la «?radiation?» pèse aussi sur tous ceux qui ne se sont pas rendus à une convocation ou n’ont pas recherché d’emploi.? Tout avait été dit sur le sentiment de détresse du chômeur, le manque de ressources, la désocialisation, la perte d’identité, la honte… Il y a aussi désormais une culpabilisation liée au contrôle qui tend à traiter tout chômeur comme un fraudeur potentiel.? Les fraudeurs, à ce propos, existent-ils vraiment?? Honnêtement oui. Ce sont ceux qui profitent du cumul des indemnités de licenciement et des indemnités de chômage pour attendre un peu avant de chercher un travail. Ceux qui travaillent au noir, et touchent les allocations. Ceux qui font semblant de chercher, parce qu’ils préfèrent finalement ne pas travailler. Cela existe aussi?: vivre du chômage, c’est possible. Le problème n° 1 est celui du logement. Mais dès lors que l’on est logé (par son conjoint ou par ses parents), on peut toujours trouver de bons plans pour se nourrir, s’habiller, ou se divertir. C’est en tout cas ce que raconte Olivier, ex-directeur artistique qui a choisi de vivre ainsi, au ralenti, en profitant des allocations comme le rapporte la journaliste Camille Dorival dans Le Travail non merci?! (Les Petits Matins, 2011).? Mais à part ce petit nombre, vivre la galère du chômage n’est pas un choix.
Mots-clés CHOMAGE / SOCIOLOGIE
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Langue Français

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