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Fonds documentaire : Article
Titre La cocaïne se démocratise en France et gagne du terrain sur le cannabis
Source Le Monde
Date de parution 18/10/2006
Commentaire Les saisies de drogue ont globalement connu un léger tassement en 2005 (- 2,19 %), mais toutes les drogues ne sont pas logées à la même enseigne : le cannabis, longtemps le favori des trafiquants, perd du terrain (- 20 %), et la cocaïne poursuit son expansion en France. Selon le rapport de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), rendu public mercredi 18 octobre, si les saisies sont en diminution, c'est grâce à une baisse du "deal de rue", où s'échange traditionnellement le cannabis. Une baisse que l'OCRTIS lie aux violences urbaines de novembre 2005 : les services de police et de gendarmerie étaient alors mobilisés dans les quartiers sensibles et ont ainsi "compliqué l'accès à certains lieux de transaction", souligne le rapport de l'OCRTIS. La "démocratisation" de la cocaïne est au centre de leurs préoccupations. Avec 5,185 tonnes, les saisies sont en progression de 16 % par rapport à 2004, qui constituait déjà un record. "Des réseaux de proximité sont maintenant 'au pied de l'immeuble' et cassent les prix", a expliqué le directeur de l'OCRTIS, Bernard Petit, lors d'une conférence de presse. "Il y a une pénétration plus profonde dans la société française qu'auparavant", a-t-il souligné. "DÉMOCRATISATION" Ce phénomène s'explique d'une part par l'intérêt accru des trafiquants des pays producteurs pour l'Union européenne, en raison de la saturation du marché américain, qui reçoit 600 des 900 à 1 000 tonnes produites chaque année. "Dans la zone euro, le prix – de 26 000 à 28 000 euros le kilo – est attractif", avance Bernard Petit. D'autre part, à partir de 2005, les bandes de moyenne envergure spécialisées dans le trafic de cannabis produit au Moyen-Orient et transitant par l'Espagne se sont réorientées vers la cocaïne, qui bénéficie d'un "effet de mode". Jusque-là, des petits trafiquants prenaient de gros risques en faisant acheminer le cannabis du sud de l'Espagne à bord de voitures puissantes selon la méthode du "go fast" – convoi de plusieurs voitures puissantes roulant à grande vitesse sur l'autoroute et forçant le passage aux péages. Désormais, ces trafiquants, à la tête de "réseaux de proximité" tissés initialement pour la revente de cannabis, se tournent vers la cocaïne, qui n'est plus seulement une drogue pour la jet-set. Pour s'approvisionner, ils paient des "mules", en provenance d'Amérique du Sud, qui dissimulent la drogue dans des valises ou ingèrent des préservatifs contenant de la cocaïne. Au printemps, vingt-deux Vénézuéliens qui avaient ainsi ingéré de la cocaïne ont été arrêtés par les douanes à leur descente d'avion à Roissy.
Mots-clés TOXICOMANIE / SANTE PUBLIQUE / COCAINE / CANNABIS
Langue Français
URL http://www.lemonde.fr

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