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Fonds documentaire : Article
Titre La campagne "La pauvreté n'est pas un crime" s'intensifie à l'approche des municipales
Source Editions ASH
Date de parution 11/04/2013
Commentaire Moins d'un an avant la prochaine échéance électorale, la campagne europénne "La pauvreté n'est pas un crime" ("Poverty is not a crime"), initiée l'an dernier par la Feantsa, passe à la vitesse supérieure en France - sous l'impulsion d'Emmaüs France, d'Emmaüs Solidarité et de la Fondation Abbé-Pierre -, afin de mobiliser les citoyens contre la criminalisation des plus pauvres et d'inciter les maires à mettre en oeuvre une politique non-stigmatisante à leur égard. Un bilan de cette campagne sera réalisé deux mois avant les élections municipales de mars 2014, et les candidats invités à prendre officiellement position contre la pénalisation de la pauvreté. Mobiliser via les réseaux sociaux "La criminalisation ne résoud rien", a en effet rappelé le directeur de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa), Freek Spinnewijn, jeudi 11 avril à Paris, en écartant d'emblée un possible "malentendu" : "protéger les plus démunis de la criminalisation ne signifie pas que l'on crée un droit à vivre dans la rue, qui reste inacceptable". Mais il est tout aussi inacceptable de verbaliser ou de pourchasser les personnes contraintes par nécessité à faire la manche, à fouiller dans les poubelles ou à vivre dans la rue. C'est d'ailleurs le message transmis par deux vidéos mettant en scène de telles situations pénalisantes, diffusées sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, You Tube, Pinterest...) et sur le site Internet de cette campagne de sensibilisation, qui passe aussi par voie d'affichage. Les droits des personnes en détresse Outil central de la mobilisation citoyenne que les associations espèrent susciter, le site www.lapauvretenestpasuncrime.fr est destiné à informer autant qu'à agir, en invitant les internautes à signaler les mesures pénalisantes appliquées dans leur ville et à signer la charte municipale des droits des personnes en détresse, qui existait déjà dans le cadre de la campagne "Poverty is not a crime", mais qui gagne ainsi en visibilité. C'est permettre aux habitants de s'inscrire en faux contre "le discours que tiennent, parfois à outrance, certains hommes politiques sur la responsabilité des gens à être dans la misère", alors que le niveau actuel de non-recours aux droits sociaux, à l'instar du revenu de solidarité active (RSA), n'a jamais été aussi élevé, a notamment rappelé le président d'Emmaüs France, Christophe Deltombe, en avançant le chiffre de six milliards d'euros, "c'est-à-dire le double de ce que représente la fraude aux allocations". Des arrêtés discriminatoires Et pourtant, se multiplient ici et là - à Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Marseille, Cannes, Quimper, etc. -, des arrêtés "anti-mendicité", "anti-glanage", "anti-bivouac", et autres, pris par les municipalités voire, le cas échéant, par les préfets comme ce fut le cas à Paris fin 2011. Ces textes contournent l'abrogation en 1992 des délits de mendicité et de vagabondage, en visant, de manière discriminatoire, des comportements spécifiques tels que le maintien prolongé, en position allongée ou assise, à certains endroits, de personnes ou d'animaux, la consommation d'alcool en dehors des cafés ou restaurants, la dégradation des conditions d'hygiène de l'espace public, le regroupement, la présence ou la circulation de chiens même tenus en laisse ou accompagnés de leur maître... "Le mouvement Emmaüs ne peut pas accepter de telles dérives", a tempêté Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre, jeudi devant la presse, en soulignant que si certains de ces arrêtés ont été retoqués par les tribunaux administratifs, c'est en général pour des questions de procédure. "Souvent ils ne sont pas légaux car ils doivent être circonscrts dans le temps et dans l'espace", et ce n'est pas toujours le cas, ce qui permet de les attaquer en justice, mais sans rien obtenir sur le fond, alors que "notre volonté est de mettre un coup d'arrêt à toutes ces pratiques". "Une autre politique est possible de la part des mairies", a encore affirmé Christophe Robert, en évoquant notamment l'action des CCAS (centres communaux et intercommunaux d'action sociale) pour l'accès aux droits des personnes ou la présence de places d'hébergement adaptées aux besoins, et en nombre suffisant. Les solutions apportées par les associations A cet égard, cette campagne a aussi pour objectif de changer le regard sur le rôle des associations "qui apportent des solutions", là où les politiques répressives de certaines municipalités ne font que créer des troubles à l'ordre public, a renchéri le président d'Emmaüs solidarité, Marc Prévot. Il a d'ailleurs vivement défendu la qualité des structures d'hébergement, "qui n'ont plus rien à voir avec les dortoirs d'hier, contrairement à ce que pensent encore beaucoup de personnes, y compris vivant à la rue et qui refusent parfois une place parce qu'elles craignent la promiscuité ou les vols". Une image qui ne correspond plus à la réalité, selon lui, depuis que la plupart des associations ont mené à bien des plans d'humanisation de leurs lieux d'accueil, qui permettent non seulement aux personnes en déshérence de se poser mais aussi de bénéficier d'un accompagnement social et, à terme, d'accéder au droit commun, à un logement, à l'autonomie enfin. Enfin, "les solutions d'hébergement proposées ne se font au détriment du voisinage, comme le craignent nombre de mairies, mais au contraire règlent souvent plus de problèmes qu'elles n'en créent", selon lui, pour peu que l'on se donne la peine de sensibiliser, voire d'associer l'environnement de ces centres à leur action
Mots-clés PAUVRETE
Langue Français

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