Au moins 4 400 enfants âgés de un à six ans sont encore atteints de saturnisme, une maladie grave causée par la présence de plomb dans l'organisme, selon les premiers résultats d'une enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile en France en 2008-2009, publiés jeudi 27 mai par l'Institut national de veille sanitaire (InVS).
Ce nombre a cependant été divisé par 20 depuis le milieu des années 90, où il s'élevait à 84 000 enfants environ. "L'objectif de la loi relative à la politique de santé publique de 2004 qui visait une diminution de la prévalence de moitié est donc largement atteint", se félicitent l'InVS et la direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué commun.
Le saturnisme n'est pas éradiqué
"Ces bons résultats montrent que les actions de prévention menées depuis 15 ans ont été efficaces", poursuivent-ils, en listant la suppression de l'essence au plomb, l'amélioration de l'alimentation et de l'habitat, le traitement des eaux de distribution publique, le contrôle des émissions industrielles...
Mais force est de constater que "le saturnisme n'est toutefois pas éradiqué en France" et que la plupart des enfants qui en souffrent "cumulent certains facteurs : habitat dégradé, suroccupation du logement, environnement social défavorisé..."
Une intoxication même à faible taux
L'étude montre aussi qu'un quart des enfants concernés présente une plombémie supérieure à 25 microgrammes par litre de sang et 5 % une plombémie supérieure à 34 microgrammes/l.
"Ce constat reste préoccupant car le plomb est un toxique pour lequel on ne connaît pas de seuil en dessous duquel il n'y aurait pas d'effet", expliquent alors l'InVS et la DGS, des études récentes ayant montré un impact sur le développement cognitif et moteur des enfants à des niveaux d'imprégnation aussi bas.
Il faut donc continuer d'agir sur les sources de cette intoxication au plomb, préconisent-ils enfin, tout en plaidant pour améliorer le repérage des enfants touchés, une faible partie d'entre eux seulement étant diagnostiquée chaque année, avec 300 nouveaux cas par an, tous âges confondus de la naissance à 17 ans.
"Imprégnation des enfants par le plomb en France en 2008-2009", Bulletin épidémiologique hebdomadaire BEHWeb n° 2, 27 mai 2010, en ligne sur le site de l'InVS.
