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Fonds documentaire : Article
Titre France, ta religion fout le camp !
Source Sciences humaines
Auteurs Molénat X
Date de parution 01/10/2005
Commentaire Historiens réputés de la France religieuse, Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire ont récemment publié un ouvrage qui retrace les évolutions du « fait religieux en France » au cours des trente dernières années (1). Très bien informés, mais visiblement nostalgiques d'un monde où la culture religieuse était mieux partagée, les deux auteurs nous renseignent à la fois sur l'état de la religion chrétienne (et surtout catholique) en France, mais aussi sur les questions, craintes et espoirs qui semblent parcourir les diverses communautés religieuses. Et ce n'est sans doute pas par hasard si l'un des premiers chapitres s'intitule « Les Eglises vont-elles disparaître ? ». En effet, tous les indicateurs confirment le déclin du christianisme. Il y a tout d'abord une crise liturgique : seuls 8 à 10 % des fidèles assistent désormais à la messe du dimanche, contre 30 % en 1960. Les diverses cérémonies ne suscitent plus le même engouement qu'auparavant : le baptême ne concerne « plus que » 52 % des enfants français (91,7 % en 1958), et le rapport entre mariage religieux et mariage civil, de 77,4 % en 1968, est passé à 40 % en 2000. Tout cela alors que le nombre de sans-religion décuplait en quarante ans : en 2000, 13 millions de Français se déclaraient agnostiques ou athées... Mais c'est aussi le maillage paroissial de la France qui s'étiole. On ne comptait en 2002 plus que 19 133 paroisses alors qu'elles étaient près du double (38 000) en 1980. A l'instar des entreprises privées, l'Eglise opère donc des restructurations en réduisant le nombre de paroisses, certaines paroisses à l'abandon se transformant en simples « relais paroissiaux pour que leurs églises puissent continuer à rendre quelques services cultuels et à être entretenues par les municipalités ». Y.-M. Hilaire s'inquiète néanmoins : dans les zones urbaines, ne risque-t-on pas, en agissant ainsi, d'annuler « l'effort d'évangélisation des quartiers poursuivi depuis deux siècles », et d'assister à l'éclosion de « déserts spirituels » de 40 000 à 50 000 habitants ? D'autant que les vocations, on le sait, se font rares. Les effectifs ont fondu : il ne reste plus que 17 205 prêtres séculiers en 2001 (34 600 en 1975). Parmi eux, 53 % ont plus de 70 ans, et seulement 12 % moins de 50 ans. On compte désormais moins de 300 prêtres ouvriers, et seulement 41 000 religieuses apostoliques (68 000 en 1985), la plupart âgées de plus de 65 ans. Le contingent de novices françaises ne s'élevant qu'à 150, les congrégations féminines « sont vouées à la disparition ou survivent grâce à l'apport des religieuses étrangères ». Plus généralement, c'est, selon G. Cholvy et Y.-M. Hilaire, une certaine « mémoire du christianisme » qui s'efface. On ne parle plus des vacances de Pâques mais des vacances de printemps, Halloween concurrence désormais la Toussaint, et la signification de la Pentecôte se perd chez les jeunes, pour qui l'on délaisse les prénoms traditionnels au profit des anglo-saxons : Kimberley, Sullivan, Dylan, Jennifer... Le catéchisme étant lui aussi en souffrance, c'est à une véritable « crise de la transmission » que l'on assiste. Des raisons d'espérer, malgré tout ? Les deux auteurs veulent en trouver, soulignant par exemple que les monastères continuent d'accueillir un nombre important de « retraitants », venant mener, pour un temps, une vie contemplative. D'autres indices sont plus diffus, mais aussi encourageants : regain de l'érémitisme (300 ermites en France actuellement), renouveau des communautés, présence importante de Dieu au théâtre et au cinéma, ou encore succès du rock chrétien, tel le groupe de « pop louange » Glorious qui, fondé en 2001, a vendu 10 000 albums
Mots-clés RELIGION / SCIENCES HUMAINES / FRANCE
Langue Français

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