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Ouvrage
Ado Sexo : quelles infos ? , BORDIER L , INPES , 2009 , 618.92/BOR
Type Ouvrage
Titre Ado Sexo : quelles infos ?
Auteurs BORDIER L
Source INPES
Date de parution 2009
Cote 618.92/BOR
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Ouvrage
Jeu et réalité : L'espace potentiel , Winnicott DW , 15/01/2002 , 150.19/WIN
Type Ouvrage
Titre Jeu et réalité : L'espace potentiel
Auteurs Winnicott DW
Date de parution 15/01/2002
Cote 150.19/WIN
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Ouvrage
L'éducation réinventée , KHAN S , JCLattès , 28/08/2013 , 371.3/KHA
Type Ouvrage
Titre L'éducation réinventée
Auteurs KHAN S
Source JCLattès
Date de parution 28/08/2013
Cote 371.3/KHA
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Ouvrage
Les serious games. Une révolution , 05/2012 , 371.3/KAS
Type Ouvrage
Titre Les serious games. Une révolution
Date de parution 05/2012
Cote 371.3/KAS
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Article
Se former en s'amusant, c'est possible , Revue de l'infirmière , 211 , 05/2015
Type Article
Titre Se former en s'amusant, c'est possible
Source Revue de l'infirmière
211
Date de parution 05/2015
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Article
Le sport est-il encore un jeu ? Entretien avec Georges Vigarello , Sciences humaines , 152 , Vigarello Georges , 09/2004
Type Article
Titre Le sport est-il encore un jeu ? Entretien avec Georges Vigarello
Source Sciences humaines
152
Auteurs Vigarello Georges
Date de parution 09/2004
Commentaire Entre les jeux des sociétés de l'Ancien Régime, fondés sur le pari et le défi, et le sport actuel, quoi de commun? De profonds changements sociaux qui, au XIXe siècle, ont marqué le passage à la modernité. Porteur de valeurs morales, le sport est aussi aujourd'hui traversé par les tensions de nos sociétés contemporaines... Sciences Humaines : Les hommes se sont toujours adonnés à des exercices physiques, sous forme de démonstrations ou de compétitions... Quelles formes prenait ce que vous appelez « le jeu ancien » dans la société de l'Ancien Régime ? Georges Vigarello : Sous l'Ancien Régime, le jeu est l'objet d'une véritable passion. Il prend soit la forme de jeux de paris soit celle de jeux de prix. Les activités de paris peuvent surgir n'importe quand et les modalités en sont réinventées à chaque fois. Par exemple, à la fin du xvie siècle, les habitants d'Amiens peuvent voir un soldat suisse, l'épée au côté, escaladant la flèche de la cathédrale, à la suite d'un pari... On s'affronte ici sur une barque pour traverser la Tamise, là à cheval pour franchir un pont, ou en patin sur un canal gelé l'hiver, dans une partie de paume contre le mur de l'église, à la course ou encore au tir à l'arc... Les paris se font bien évidemment entre gens du même univers social : il y a les jeux des pauvres et les jeux des nobles qui sont, eux, beaucoup plus structurés : parties de paume, de quilles, de mail... Très prisé des aristocrates, le mail, sorte de jeu à mi-chemin entre le golf et le croquet, se passe sur une grande bande de terrain en terre battue et a ses règles bien définies... Les jeux de prix, plus organisés, ont lieu lors des fêtes paroissiales sous l'égide du saint local : cela peut être la lutte en Bretagne, la course ou le saut en Provence, le lancer de pierre... Parfois ce sont les collectivités qui s'affrontent comme à la soule par exemple, très populaire dans les villages. Dans ce jeu de ballon - qui est l'ancêtre du football -, tous les coups sont permis, les affrontements et les chocs des corps peuvent être très violents ; les règles en sont assez floues, les terrains mal délimités et les combats chaotiques peuvent se finir dans la rivière ou dans la mer, comme à Vologne en 1557 où les joueurs se battent dans les vagues de la Manche ! Les équipes sont constituées par communauté : affrontements entre villages, entre célibataires et mariés... Chez les nobles, les jeux de prix, organisés lors de grandes occasions (naissance d'un dauphin, mariage à la cour), renvoient aux vieilles appartenances militaires : jeux de lance, de bague (qui consiste à faire passer la lance dans un anneau)... D'une manière générale, les qualités valorisées dans les jeux anciens sont la force et l'adresse. Mais ils ont aussi une fonction de sociabilité. La compétition engendre la reconnaissance et permet d'intégrer les joueurs à la communauté. Elle peut valoir, par exemple, pour de jeunes nobles leur reconnaissance à la Cour. Les jeux anciens se déroulent selon des temporalités très différentes de celles qui apparaissent avec la société industrielle lorsque la séparation entre travail et loisir devient clairement orchestrée. Auparavant, le temps du jeu s'infiltrait dans celui du travail sans partition bien définie. D'ailleurs, le mot « loisir » n'existait pas encore. En quoi consiste la rupture du xixe siècle, qui fait naître les formes modernes de loisir et plus particulièrement le sport ? Cette rupture porte sur plusieurs points. Le système sportif commence à s'organiser. D'une part, les jeux de paris vont être évincés au profit de formes plus réglées, hiérarchisées et institutionnalisées. Apparaissent alors les clubs et les fédérations (de natation par exemple) qui établissent des règlements pour tous ceux qui pratiquent ; alors que les règles de la soule par exemple variaient d'un lieu à l'autre. D'autre part, apparaît un principe démocratique selon lequel n'importe qui peut participer. Ce principe n'est en fait que théorique car, dans la réalité, il existe des distinctions sociales qui font que les activités sportives sont au départ réservées à la bourgeoisie. Quoi qu'il en soit, les clubs - qui naissent en Angleterre - organisent des compétitions et des sélections à différents niveaux : local, régional, national... Ils vont très vite chercher à se fédérer et à regrouper les pratiquants de différents sports : le Racing Club, par exemple, prétendait favoriser « la pratique de tous les exercices de plein air, propres à développer les forces physiques, tels que football, lawn-tennis, jeu de paume, escrime, patinage... » Il semble aussi que le sport soit porteur de valeurs morales... Le jeu ancien était prisé car il était l'occasion de moments récréatifs et festifs. Mais il était aussi perçu comme suspect par les moralistes car il comportait des risques de passion, d'excès, de débordements, de cupidité avec les paris ; il renvoyait en fait à ce qui est de l'ordre du désir et de la chair. Le xixe siècle - positiviste - veut rentabiliser le temps et, avec les hygiénistes, l'efficacité physique ; le sport doit servir, il devient éducatif... D'où un discours moral, porté notamment par le baron Pierre de Coubertin, qui voulait par le sport « employer tous les moyens propres à développer nos qualités physiquespour les faire servir au bien collectif ». Pour ce promoteur du sport au xixe siècle, l'activité physique donne du courage, de la volonté, fait vivre les gens ensemble... Dans une société où les repères religieux s'affaiblissent, le sport est vu comme un moyen de tisser le lien social, la solidarité envers la collectivité et même le sacrifice pour elle. En outre, les clubs sont organisés à l'initiative de leurs membres, dont certains sont des adolescents : là encore, on voit pointer l'idée démocratique en même temps que la valorisation des initiatives personnelles. Les pères fondateurs du sport ont en fait ajusté les pratiques physiques à un monde où se pensaient autrement l'espace, le temps, le rapport aux autres et à soi. C'est à l'initiative de P. de Coubertin que se créent les jeux Olympiques modernes. Pourtant, en 1900, ceux de Paris ne sont pas vraiment réussis, semble-t-il ? D'une manière générale, après ceux d'Athènes en 1896, les premiers jeux Olympiques connaissent bien des balbutiements et ne se mettent au point que progressivement. P. de Coubertin était un personnage ambigu. Il croyait profondément à l'aspect constructif pour l'individu de l'exercice physique. Il avait une vision d'une démocratie internationale, de valeurs cosmopolites... Mais en même temps, issu de la noblesse, il était porteur d'idées très conservatrices. Il était par exemple radicalement opposé à la participation des femmes dans le sport ; il était aussi très sensible à la notion d'élite sociale, disait par exemple vouloir construire une chevalerie moderne et adorait les oriflammes... En 1900, pour les Jeux de Paris, le projet du baron diffère sensiblement de celui des républicains qui sont au pouvoir. Celui-ci voulait des épreuves restreintes à une élite d'amateurs rigoureusement sélectionnés. Le gouvernement français, lui, veut saisir l'occasion des Jeux pour en faire une fête républicaine et patriotique dans l'esprit de l'Exposition universelle qui a lieu la même année. Les organisateurs veulent présenter le plus grand nombre de pratiques possibles en y incluant le « vélocipède », l'automobile, les machines aéronautiques... On fait défiler 8 000 gymnastes entre la place de l'Hôtel-de-Ville et Vincennes. Les épreuves y sont hétéroclites et certaines n'ont rien à voir avec des jeux Olympiques, comme par exemple une épreuve de tir au canon ! On peut dire que les Jeux de 1900 sont de « faux » jeux Olympiques avec tout un ensemble de ratages. L'espace du Pré-Catelan par exemple est prévu pour les compétitions d'athlétisme. Lors du lancer de disque, il faut aller les rechercher dans les bosquets qui parsèment la pelouse... Des tribunes prévues, on ne peut voir les épreuves, etc. Au début, les jeux Olympiques restent prisonniers de l'esprit des grandes fêtes de l'époque et les premières manifestations sont assez loufoques. En 1904, les Jeux se passent à Saint Louis, aux Etats-Unis, parce que cette ville fait au même moment une exposition internationale. On y trouve un prix de tir à l'arc réservé aux tribus indiennes, une démonstration de Pygmées venus d'Afrique... Cependant, après la guerre de 1914, des règlements s'instaurent, les sportifs professionnels sont exclus, l'organisation progresse. Pour les Jeux de Paris de 1924, on construit le premier grand stade de Colombe. Les rituels s'installent aussi progressivement. Ce n'est qu'à partir de 1920 à Anvers qu'apparaît le serment et ce n'est qu'à Los Angeles, en 1932, qu'est créé le podium pour la remise des médailles. La flamme apparaît en 1936 et le premier trajet fait avec la flamme est donc Athènes-Berlin, lors de ces Jeux totalement orchestrés par les nazis. On s'aperçoit au fil du temps que le sport est souvent instrumentalisé par la politique... En 1936, on voit effectivement comment un régime totalitaire exerce une pression, voire un chantage sur le Comité international d'organisation des Jeux. Malgré les protestations de celui-ci, les Juifs sont exclus de fait des compétitions puisqu'en Allemagne ils ne peuvent appartenir à des clubs. C'est le Reich aussi qui choisit les correspondants (recrutés dans le parti nazi) pour la presse internationale. La fête prend des couleurs nazies, avec la présence massive des drapeaux à croix gammée, le défilé de milliers de membres des jeunesses nazies... Le sport est ambigu par cette ferveur quasi religieuse à laquelle la foule est appelée à participer. Parce qu'il devient de plus en plus visible avec le développement des moyens de communication - radio, télévision, etc. -, beaucoup sont tentés de s'en servir. Hitler est le premier à penser à l'exploitation cinématographique des Jeux en commandant à Leni Riefenstahl le film Les Dieux du stade, dans lequel on trouve un hymne à la beauté physique. Le sport est alors utilisé pour promouvoir cet idéal de beauté physique qui habitait l'idéologie nazie. La récupération du sport n'est pas d'ailleurs seulement le fait des régimes totalitaires... Tous ceux qui peuvent exploiter sa visibilité tentent de le faire : on se souvient de ces athlètes noirs brandissant le poing sur le podium à Mexico en 1968. Ou de Denis Banks qui avait créé en 1972 la « Piste des traités violés », un marathon qui traversait tous les Etats de l'Union... Les terroristes s'en sont servis aussi, à Munich en 1972 ou à Atlanta en 1996... De leur côté, les pays de l'Est utilisaient cette visibilité pour promouvoir leur régime, en dopant d'ailleurs massivement leurs athlètes. Le poids médiatique du sport attire le politique tout comme le publicitaire. D'autant qu'aujourd'hui, le « show sportif », séduit des foules entières. Violences dans les stades, dopage, corruption... Le sport aujourd'hui peut-il encore être porteur de ces valeurs morales que ses fondateurs exaltaient ? La pratique compétitive est en effet l'objet de terribles dérives. Outre le dopage, l'entraînement intensif précoce par exemple, qui consiste à entraîner les enfants dès l'âge de 5 ans - en particulier les gymnastes fillettes -, est une manière de porter atteinte à l'intégrité physique des individus. Sur ce point qui touche à un problème de santé publique, il existe une responsabilité du politique. Et je pense que l'Etat devrait prendre davantage en charge ces problèmes. Il y a toujours eu une ambiguïté dans le sport qui, d'un côté, veut exalter certaines valeurs morales (comme la pureté ou l'intégrité) et, de l'autre, est le lieu de pratiques des plus contestables. Mais il faut considérer aussi que la pratique du sport concerne aujourd'hui des millions de personnes (plus de 13 millions inscrits dans les fédérations aujourd'hui). En 1920, la Fédération de natation comptait un millier de nageurs, aujourd'hui, ce sont des centaines de milliers d'adhérents. Dans la même période, on est passé de 30 000 footballeurs dans les clubs à quelque trois millions et demi... Au-delà du sport spectacle, la pratique sportive s'est intensifiée de manière phénoménale. Et il est permis de penser cela comme un fait positif qui apporte plaisir et réalisation de soi aux adultes et aux enfants, mais aussi produit des sociabilités, de l'émulation sociale... L'institutionnalisation du sport n'aurait-elle pas finalement gommé sa dimension de jeu ? Et, alors, n'y aurait-il pas un déplacement du désir des gens vers d'autres pratiques plus ludiques ? Il est vrai qu'aujourd'hui les individus sont plus sensibles aux sensations de leur corps... On voit se promouvoir les sports de glisse, le surf, le roller, le deltaplane ou le parapente... Ils sont plus attirés par des pratiques qui procurent des plaisirs plus intenses, plus immédiats et plus individualisés. Certains, par exemple, refusent de se livrer à la compétition et préfèrent traverser Paris en roller. L'institutionnalisation du sport porte certes atteinte à ce qu'on appellerait aujourd'hui la dimension de fun. Mais elle reste aussi porteuse de plaisir et de jouissance. On le voit bien avec les sportifs, même s'ils doivent endurer de grandes souffrances pour y arriver...
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Les joueurs pathologiques souffrent d’un biais d’optimisme , Quotidien du médecin (Le) , Archimède L , 25/04/2013
Type Article
Titre Les joueurs pathologiques souffrent d’un biais d’optimisme
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Archimède L
Date de parution 25/04/2013
Commentaire Pourquoi les joueurs pathologiques persistent-ils à miser en dépit de pertes financières importantes ? La question n’est pas neuve et a été étudiée dans le champ de l’économie expérimentale pour expliquer pourquoi les individus se comportaient à l’encontre d’une maximisation de leurs intérêts. Des travaux pionniers à la fin des années 1970 avaient montré que face aux situations probabilistes comportant des risques ou des incertitudes, les individus avaient tendance à surestimer les faibles probabilités et à sous-estimer les plus élevées (biais de distorsion des probabilités). On sait aussi que l’aptitude à raisonner en termes probabilistes n’apparaît qu’à un stade avancé du développement intellectuel humain (la notion même de probabilité n’est saisie qu’à partir de l’âge de 11 ou 12 ans). Représentation subjective des probabilités Dans l’étude qu’ils ont menée au Centre de neurosciences cognitives de Lyon (CNRS/Université Claude-Bernard), Jean-Claude Dreher et coll. montrent qu’il existe bien une altération du raisonnement probabiliste mais que l’attraction irrépressible pour les jeux d’argent ne s’explique pas par une distorsion exagérée des probabilités mais par « un biais d’optimisme augmenté ». Autrement dit, « quelle que soit la probabilité objective de gagner sur un pari risqué, les joueurs ont tendance à agir comme si cette probabilité était supérieure à ce qu’elle est réellement ». Les résultats publiés dans la revue « Psychological medicine » montrent également que l’intensité de ce biais est significativement corrélée à la sévérité des symptômes. Un outil pour les psychiatres ? Les auteurs ont inclus 18 joueurs pathologiques et 20 contrôles, tous des hommes ne souffrant pas de troubles neurologiques. L’épreuve consistait à réaliser une succession de tâches dans laquelle les joueurs devaient faire le choix entre un gain modéré mais sûr et un gain plus important mais risqué. La simplicité de la procédure employée représente, selon les auteurs, un avantage pour les psychiatres cliniciens qui pourront y trouver « un moyen rapide et fiable de mesurer les représentations des probabilités, ce qui pourrait leur permettre d’affiner à la fois leur diagnostic et leurs choix thérapeutiques ». Le jeu pathologique est aujourd’hui – notamment avec le développement des jeux en ligne – une maladie psychiatrique de plus en plus répandue (1 à 2 % de la population aux États-Unis). Ses conséquences financières, professionnelles ou familiales peuvent être dramatiques pour les patients et leur entourage. Les mécanismes responsables de son apparition sont en voie d’exploration et sont encore mal connus, ce qui limite la prise en charge.
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Sensibiliser et former par le jeu , Quotidien du médecin (Le) , Quarante O , 22/05/2012
Type Article
Titre Sensibiliser et former par le jeu
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Quarante O
Date de parution 22/05/2012
Commentaire Proposée par le Collège des hautes études en médecine (CHEM) (1), une formation pluridisciplinaire vient de se tenir à Rennes sur l’éducation thérapeutique des patients atteints de maladies chroniques. Originalité : des saynètes ont été jouées par deux comédiennes, dont une infirmière, devant une trentaine de médecins et d’autres professionnels. L’idée est d’interpeller les participants et de les faire réagir pour les renvoyer à leur propre pratique. Efficace semble-t-il. IL Y A D’ABORD « Monsieur Max » qui a bien du mal à comprendre l’enjeu de sa surveillance glycémique. Et puis, « Madame Polichinelle », très contente d’avoir désormais sous la main un semainier pour l’aider à suivre sérieusement son traitement ... mais qui a supprimé sa prise du midi sur les conseils de son pharmacien. « Monsieur Dujardin », lui, prend peur quand il découvre qu’il est un candidat potentiel à l’AVC et que l’accident vasculaire pourrait bien arriver lorsqu’il est au volant de son camion. Quant à « Madame Briguela », c’est une patiente en permanence d’accord. D’accord ... mais pas du tout impliquée dans la prise en charge de sa santé. Au milieu de ces personnages fictifs mais très inspirés de l’expérience de Françoise Annezo, infirmière, vingt en libéral et dix ans comme coordinatrice du réseau diabète d’Ille-et-Vilaine, et comédienne, la pauvre « Madame Chantal ». Une infirmière déstabilisée face à des patients peu ou pas coopérants. Esseulée même, comme quand le « Docteur Champion », médecin de famille de « Madame Polichinelle », lui téléphone et se défausse complètement du suivi de sa patiente : « Mme Chantal, j’en ai 30 dans la salle d’attente, 30 en visites et j’ai une réunion à l’ordre ce soir ... Je vous laisse. Vous êtes ma dernière cartouche ! » Derrière leurs masques en cuir, se cachent deux comédiennes - une infirmière et une professionnelle spécialisées dans ce type d’interprétation. À travers ces quatre saynètes, elles ont réussi à interpeller près de trente personnes : médecins généralistes, pharmaciens, diététiciennes et infirmières. « Quelles impasses relationnelles pouvez-vous pointer dans chacune de ces histoires ? », a interrogé l’animatrice de cette sixième session organisée par le CHEM autour de la sensibilisation à l’éducation thérapeutique. Globalement, les participants ont tout de suite tendance à juger les patients. Pour les uns, par exemple, « Madame Polichinelle est une hystérique ». Pour les autres, « si on n’est pas capable de prendre au sérieux les recommandations faites par le médecin pour sa santé, mieux vaut ne pas aller voir le médecin. Pas de double jeu ! ». Concernant le rôle du professionnel ici mis en scène, les regards sont ambigus. L’un constate que l’infirmière n’est pas dévalorisante avec sa patiente, mais qu’elle n’est pas non plus valorisante. « Sans doute, est-elle dans ce rôle de gendarme », remarque un médecin. Une fonction revendiquée même par un autre médecin participant : « beaucoup de mes patients disent qu’ils ont besoin d’un gendarme pour avoir à rendre des comptes et pour se sentir obligé… » Identifier les obstacles. Les participants ont à plusieurs reprises exprimé cette position forcément inconfortable du professionnel qui souhaite, naturellement pourrait-on dire, que le patient s’implique dans sa santé, mais qui se rend compte que la seule définition d’objectifs de soins ne signifie pas adhésion. Devoir de soigner versus « prise de distance », selon Françoise Annezo. « Quand on voit qu’environ 50 % des malades chroniques ne sont pas observants et que de ce fait, ils démultiplient les risques de complication, on peut estimer à juste titre que la position du professionnel de santé n’est pas simple, souligne cette infirmière aujourd’hui salariée de l’Association française pour le développement de l’éducation thérapeutique (AFDET). Mais, on peut aussi retenir que le choix de ne pas se soigner correctement cache quelque chose. Chercher ensemble et identifier les obstacles permettent une meilleure adhésion. Très souvent, les patients qui ne nous disent pas qu’ils ne prennent pas leur traitement ne nous mentent pas. » Dans ce sens, l’expérience racontée par une jeune médecin est intéressante : « À force de discussion avec un de mes patients, j’ai appris qu’il ne prenait pas son traitement le midi. Il est ouvrier et travaille à cette heure. Il ne mange donc pas. Il a fallu des mois pour qu’on en arrive là. J’ai adapté le traitement pour supprimer cette prise du midi, simplement grâce au fait que je lui ai posé la question. »
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Tabac, alcool, drogues, jeux de hasard et d'argent : à l'heure de l'intégration des pratiques , GUYON L , Presses Universitaires de Laval (PUL) , 01/09/2009 , 616.86/GUY
Type Ouvrage
Titre Tabac, alcool, drogues, jeux de hasard et d'argent : à l'heure de l'intégration des pratiques
Auteurs GUYON L
Source Presses Universitaires de Laval (PUL)
Date de parution 01/09/2009
Cote 616.86/GUY
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Depuis plus de 10 ans, des parents de victimes nous alertent sur l’existence de pratiques dangereuses perçues comme ludiques par leurs jeunes auteurs. Un état des lieux des connaissances s’impose pour mener à bien les démarches préventives. Généralités Ce sujet suscite une inquiétude des parents et des professionnels de l’enfance comme autrefois la mort subite du nourrisson. Repéré dans la littérature générale depuis plus de deux siècles, et en médecine légale au XIX° siècle, l’époque actuelle est propice à son expansion. La recherche scientifique s’active. La bibliographie s’étoffe. Des très jeunes pratiquent - dès 4 ans, premier décès connu à 6 ans, et pic de mortalité à 12 ans -, souv , Quotidien du médecin (Le) , 27/04/2011
Type Article
Titre Depuis plus de 10 ans, des parents de victimes nous alertent sur l’existence de pratiques dangereuses perçues comme ludiques par leurs jeunes auteurs. Un état des lieux des connaissances s’impose pour mener à bien les démarches préventives. Généralités Ce sujet suscite une inquiétude des parents et des professionnels de l’enfance comme autrefois la mort subite du nourrisson. Repéré dans la littérature générale depuis plus de deux siècles, et en médecine légale au XIX° siècle, l’époque actuelle est propice à son expansion. La recherche scientifique s’active. La bibliographie s’étoffe. Des très jeunes pratiquent - dès 4 ans, premier décès connu à 6 ans, et pic de mortalité à 12 ans -, souv
Source Quotidien du médecin (Le)
Date de parution 27/04/2011
Commentaire Depuis plus de 10 ans, des parents de victimes nous alertent sur l’existence de pratiques dangereuses perçues comme ludiques par leurs jeunes auteurs. Un état des lieux des connaissances s’impose pour mener à bien les démarches préventives. Généralités Ce sujet suscite une inquiétude des parents et des professionnels de l’enfance comme autrefois la mort subite du nourrisson. Repéré dans la littérature générale depuis plus de deux siècles, et en médecine légale au XIX° siècle, l’époque actuelle est propice à son expansion. La recherche scientifique s’active. La bibliographie s’étoffe. Des très jeunes pratiquent - dès 4 ans, premier décès connu à 6 ans, et pic de mortalité à 12 ans -, souvent en méconnaissance totale des risques. Dépistage et prévention ont buté sur la difficile prise de conscience du phénomène. Ses noms sont trop nombreux. Bien le nommer est indispensable pour ensuite mieux le connaître, nous sentir concernés et envisager plus sereinement la prévention. Lexique « Jeu du foulard » : un des nombreux termes employés par les jeunes (1) à valeur historique (mobilisa l’opinion publique). Le danger existe aussi sans foulard ni lien. Lui sont préférables : « Pratiques d’évanouissement/ hypoxie/ non-oxygénation » ou « Chocking/fainting game ». Appartenant aux « Jeux dangereux » ils se font généralement sans agression tangible (2), ni risque clairement identifié (3), ni intention lésionnelle. Leur repérage en est plus difficile. D’où la focalisation ici sur ce type spécifique de jeux dangereux. Complications par « accidents ». Diagnostic différentiel : suicide ou meurtre. Physiopathologie Diverses manœuvres corporelles (± associées suivant les « jeux ») mènent au chaos la régulation cardio-circulatoire : - pression des barorécepteurs carotidiens / vaisseaux du cou (semi-strangulation), - pression abdomen/ thorax/ globes oculaires /manœuvre de Valsalva, - alternance hyperventilation/ blocage respiratoire, - et ± en association : exercice physique (série de flexions)?; passage soudain du décubitus à l’orthostatisme. Les variations brutales de pression artérielle, rythme cardiaque, oxémie et capnie affolent les perfusions cérébrale et cardiaque. Se succèdent alors lipothymie, syncope voire issue fatale (par anoxie cérébrale, arrêt cardiaque, chute avec hématome sous-dural ou strangulation secondaire par le poids du corps après la syncope). Pourquoi?? Les motivations varient (âges, sujets). Elles relèvent des fonctions structurantes des jeux dans les rapports sociaux, de la découverte de soi ou des expériences extrêmes, voire de la transgression d’interdits ou de la prise de risque s’ils sont connus : - Impressionner l’autre, - rire (voir l’autre s’évanouir, avoir des myoclonies sans réaliser que ce sont des convulsions par souffrance cérébrale), - faire comme un grand, - faire partie du groupe, partager un secret, - éprouver des sensations (appropriation corporelle, ivresse, pseudo-hallucinations ischémiques voire érotisation), - relever des défis (tenir le plus longtemps sans respirer, sans s’évanouir), - se dépasser, rechercher ses limites, - s’évader, se relaxer (dans les formes addictives, ne serait-ce que par l’effet bêtabloquant, considérer cela comme une drogue « naturelle » supposée « sans danger »). Épidémiologie Les recherches princeps font distinguer 3 niveaux. Pratiques internationalement repérées. Connues de 68 % des jeunes, 45 % connaissent un joueur, essayées par 7 % (sex-ratio proche de 1) et 2 % de façon répétitive (A.J. Macnab 2009)*. Morbidité : - séquelles post- traumatiques en cas de chute (fractures, traumatisme crânien…), - séquelles ischémiques cérébrales [neuromotrices, neurosensorielles (cécité), neurocognitives (confusion, baisse de la concentration, du rendement scolaire), céphalées inexpliquées, crise convulsive et épilepsie symptomatique], - addictions. Mortalité : Estimée actuellement à plus de 20 décès/an en France. Les facteurs de risque de mortalité sont : sexe masculin (5 pour 1 fille) pratique répétée et solitaire (4). Des traits de tempérament sont peut-être surreprésentés (impulsivité, curiosité, goût de la compétition, de la découverte??) ± de probables facteurs physiologiques indécelables (vulnérabilité cardiaque, hypersensibilité aux variations de PA/gaz du sang). Prévention Primaire : campagnes générales d’information, veille internet, inclusion dans les formations (professionnels de l’enfance) et les programmes scolaires (SVT : physiologie respiratoire et circulatoire?; éducation civique : notions de « jeu » et d’assistance à personne en danger?; santé scolaire). Secondaire : connaissance par tous des signes d’alerte pour assurer le dépistage. Si aucun signe n’est spécifique, un seul suffit à instaurer un dialogue avec le jeune : - jeune parlant de ces pratiques, - trace sur le cou, - col roulé, - microhémorragies conjonctivales, - pétéchies faciales, - perte visuelle inexpliquée, - myiodopsies, - acouphènes, - bruits de chute dans un espace clos +/- confusion, - céphalées, - malaise, - vertiges, - crise convulsive, - problèmes de concentration/ vigilance, - lien (ceinture, cordon…) traînant dans la chambre, - support de compression du cou (barre de musculation…), - sachet plastique. Découvrir un caspermettra une prévention auprès de l’entourage. Les bonnes pratiquesde prévention (non incitatives) existent : - choisir des locuteurs, - s’adapter aux professionnels, aux parents et aux enfants, - s’adapter à l’âge, aux connaissances préalables de l’auditoire, - assurer une interactivité, - amener à devenir acteurs de la prévention, - bien choisir les contenus : physiologie, description des risques/séquelles (éviter discours moralisateurs, simples interdits. Sans lister aux jeunes les sensations supposées agréables, ni leur montrer les pratiques). Tertiaire : une pratique itérative voire addictive relève d’un suivi personnalisé spécialisé : modifier la perception bénéfices/risques ± soins psychiques d’une éventuelle co-morbidité (comme l’asphyxiophilie). Conclusion Ces pratiques entraînent une mortalité et des morbidités sévères. Tout jeune quel que soit le milieu ou l’âge peut être concerné, souvent hors du cadre des conduites à risque de l’adolescence ou des pathologies mentales. La physiopathologie est surtout cardiocirculatoire (plus que respiratoire). La démarche préventive est globale (professionnels, parents et enfants). Nul n’est sensé ignorer les signes d’alerte.
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