En 2012, la Ligue contre le cancer a aidé directement 20 000 personnes, malades ou proches de malades, pour un montant total de 6,5 millions d'euros, révèle le deuxième rapport de l'Observatoire sociétal des cancers, rendu public le 19 mars dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre le cancer.
Le premier rapport de l'Observatoire, publié en mars 2012, pointait déjà les difficultés de la vie quotidienne des personnes atteintes de cancer, notamment sur le plan du maintien ou du retour à la vie professionnelle et des droits sociaux en général et insistait sur le fait le caractère paupérisant de cette maladie.
Aggravation des difficultés
Cependant, en un an, "dans un contexte économique et budgétaire défavorable, les difficultés financières des personnes des personnes atteintes de cancer se sont aggravées", souligne ce deuxième rapport, en témoigne "l'augmentation du nombre de demandeurs d'aides financières qui s'adressent à la Ligue", sachant par ailleurs qu'aux difficultés des malades s'ajoutent celles des associations qui leur viennent en aide.
De fait, alors que le nombre de demandes acceptées par les commissions sociales des comités départementaux de la Ligue augmente chaque année (de 3 567 en 2010 à 4 631 en 2011 puis 5 231 en 2012), le montant moyen de l'aide accordée par demandeur est lui en baisse constante (387 euros en 2009, 367 euros en 2010, 362 euros en 2011 et 357 euros en 2012).
Réduction des dépenses
D'après les informations recueillies par l'Observatoire, près d'une personne sur deux doit ainsi modifier son mode de vie pour des raisons économiques liées à la maladie et parmi elles, trois sur quatre réduisent toutes leurs dépenses quotidiennes, y compris les dépenses alimentaires et énergétiques.
Et en dépit d'une prise en charge à 100 %, "la précarisation de la maladie touche les plus vulnérables", insiste la Ligue, qui constate par ailleurs que si le profil des demandeurs sollicitant ses aides financières "est sensiblement identique à l’année précédente" (65 % de femmes, 59 % des actifs 30 – 60 ans), on note néanmoins une augmentation des besoins pour les personnes vivant seules (+ 10 %) et des ouvriers (+ 6 %).
Relations avec les proches
Plus de la moitié des demandes d'aides financières directes (52 %) concerne la vie quotidienne, qu'il s'agisse de l'alimentaire (19 %), du paiement des factures EDF (15 %), voire le paiement des impôts (3 %).
Un autre quart (23 %) a trait aux dépenses liées à la maladie (forfait hospitalier, financement des prothèses capillaires et mammaires, prises en charge des dépassements d'honoraires…) et 17 % concernent l'assistance personnalisée (financement d'aides ménagères, d'assistantes maternelles permettant le maintien de l'enfant dans la cellule familiale…).
A travers ce second rapport, l'Observatoire sociétal des cancers a également cherché à "explorer les conséquences de la maladie sur les relations [des malades et de leurs proches], du point de vue d'une personne atteinte de cancer, de proches de malades atteints de cancer, mais aussi de la population en général à travers une étude sur la perception des Français sur la place accordée à l'entourage d'une personne gravement malade".
Rapport 2012 de l'Observatoire sociétal des cancers, mars 2013, en ligne sur le site de la Ligue contre le cancer
