Un lieu commun veut qu’aujourd’hui les institutions soient « en déclin ». Face à l’individualisme ambiant, à la crise de l’autorité, elles ne seraient plus en mesure d’exercer leur emprise sur des individus qu’elles cherchaient à transformer. Les travaux contemporains invitent pourtant à mettre en cause cette idée. Ils montrent en effet des institutions en partie transformées par les nouveaux impératifs de l’action sociale, qui valorisent l’autonomie, la responsabilité, l’implica*tion des individus. Mais, d’une part, qu’il s’agisse de politiques publiques visant à insérer les jeunes des « quartiers » ou de la prison, leurs effets n’en sont pas moins puissants. D’autre part, certaines institutions sont restées à l’écart de ce mouvement et prétendent toujours savoir mieux que l’individu ce qui est bon pour lui. Quel est donc aujourd’hui le pouvoir réel des institutions ?