L’ère du vieillissement, la révolution grise, le temps de la retraite…, ces expressions bien peu amènes sont aujourd’hui en passe de rentrer dans le langage commun. Elles se fondent sur des données statistiques précises. Au cours des 75 années qui vont de 1950 à 2025, la population mondiale des personnes âgées de plus de 60 ans sera passée de 200 millions à 1,2 milliard, soit de 8 % à 14 % de la population totale. Durant la même période, le nombre de personnes de plus de 85 ans sera passé de 13 à 137 millions. Ainsi, entre 1950 et 2025, la population mondiale aura triplé, le nombre des personnes âgées aura sextuplé et celui des plus de 85 ans décuplé.
Depuis quelques décennies, la vieillesse a pris un nouveau visage. Au vétéran loué d’hier, mâle vieillard vigoureux, s’est lentement substituée une personne âgée fragile, dépendante et isolée. Avec cette nouvelle vieillesse, les illusions du “vieillir jeune” ont fondu comme neige au soleil. Si aujourd’hui et dans le futur, la précarité socio-économique des vieillards peut être améliorée par diverses politiques sociales et de santé, la vulnérabilité psychique, à laquelle confronte la vieillesse inéluctablement, ne pourra l’être aussi que par une éducation aux enjeux et défis de la vie longue.