Un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé (Opeps) du 22 juin 2006, présenté par Maryvonne Briot, député de Haute-Saône, sur “Le bon usage des médicaments psychotropes” revèle qu’au sein de l’Union européenne, c’est en France que l’on consomme le plus de psychotropes.
Ces médicaments sont prescrits dans 80% des cas par les médecins généralistes. Or cela pose plusieurs types de problèmes. Les médecins généralistes ne sont pas suffisamment formés en ce qui concerne le diagnostic et le traitement. De plus, le diagnostic d’une maladie mentale est très complexe et relève vraiment du champ de la psychiatrie. Selon le rapport : « La moitié des personnes consommant des antidépresseurs et plus des deux tiers de celles consommant des anxiolytiques et des hypnotiques ne présentent pas de trouble psychiatrique relevant d’une indication reconnue. Inversement, moins d’une personne sur trois souffrant de dépression en France bénéficie d’un traitement approprié ».
Les prescriptions ne seraient donc pas toujours justifiées et la durée des traitements pas toujours adéquate : dans 43% des cas, ce sont même plusieurs psychotropes qui sont prescrits à un seul patient.
Par ailleurs, on relève souvent un manque de compliance à ces traitements. En outre, ce rapport met en garde contre des dérives, notamment d’idées suicidaires ou de traitement chronique avec les psychotropes.
Il préconise une meilleure formation des médecins généralistes et une meilleure concertation entre généralistes et psychiatres. Et parce que les psychotropes n’agissent pas sur les causes d’une maladie mentale ou d’un mal-être, mais atténuent les symptômes, il faudrait associer la prise de psychotropes à une psychothérapie