Le premier hôpital réservé aux détenus souffrant de troubles mentaux, prévu pour accueillir 60 malades dans des conditions de haute sécurité, a été inauguré à Bron (69), le 20 mai dernier, par Michèle Alliot-Marie et Roselyne Bachelot, ministres de la Justice et de la Santé. Cette dernière a souligné : « Les personnes incarcérées qui souffrent de pathologies sont des malades comme les autres et doivent avoir, en santé, les mêmes droits ». Et de poursuivre : « Ces unités sont d’abord et surtout des unités de soins. Elles doivent, à ce titre, assurer un niveau de soin équivalent à celui offert à la population générale ».
Il s’agit d’une structure médicale avec une sécurité périphérique : murs de 6 mètres de haut renforcés de barbelés, douves, poste de garde aux vitres blindées. Cette unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA), est construite dans le parc du Vinatier, complexe hospitalier psychiatrique. Elle est baptisée “Unité Simone Veil”, en hommage au rôle joué par l’ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé dans l’amélioration des soins carcéraux.
Mais l’académicienne a reçu cette semaine une lettre ouverte de médecins, d’infirmiers et de syndicalistes inquiets de cette ouverture. En effet, des psychiatres s’interrogent sur la qualité de soins possibles dans un tel établissement, ainsi que sur la qualité de la relation entre malades et soignants dans cet univers et rappellent que plus de 40 000 places en hôpital psychiatrique général ont été fermées.
Les personnes concernées devraient être essentiellement des psychotiques, des détenus en état de dépression majeure ou souffrant de graves troubles de la personnalité. Certains malades seront soignés avec leur consentement, d’autres hospitalisés d’office. Roselyne Bachelot a annoncé que « d’ici fin 2012, huit autres unités seront ouvertes ».
