Issue du monde antique (“collège de gens de métier”), l’organisation professionnelle ordinale est empreinte d’une paradoxale modernité. La création de l’Ordre des infirmiers s’inscrit dans les évolutions majeures de notre société et de son système de santé.
De bonnes pratiques, garantes de soins de qualité. Face aux évolutions techniques, le capital de sympathie dont bénéficient les infirmiers ne peut assurer à lui seul la qualité des pratiques professionnelles et la confiance que le public leur accorde. L’organisation de la profession est essentielle pour proposer à chacun, en toute situation, des repères de bonnes pratiques cliniques. L’Ordre se pose en garant de la responsabilité collective de la profession dans les choix qu’elle fait et les conseils qu’elle donne à ses mandants.
Des repères professionnels face à la mondialisation. Dans un monde en mouvement, où les techniques et les cadres d’exercice s’élargissent, où les frontières s’effacent devant des enjeux partagés – santé, vieillissement de la population, épidémies modernes… –, les infirmiers se découvrent de nombreux points communs. Comment apporter la même qualité de soins à Bucarest, à Sofia, à Lisbonne et dans les campagnes française les plus reculées ? L’Ordre devient le relais indispensable de la profession face aux évolutions internationales des pratiques cliniques, de l’enseignement et de la recherche.
Une déontologie à l’écoute des enjeux de société. Dans une société en évolution, à la gouvernance complexe, alliant éthique et économie, les infirmiers sont individuellement confrontés à des situations inédites. Comment éclairer des choix professionnels et personnels raisonnés, en connaissance de cause ? L’Ordre doit avant tout permettre, par l’expression d’une déontologie active, un partage des pratiques pour mieux les adapter, de façon responsable et éclairée, aux évolutions et aux demandes de notre société.
Le Parlement européen réaffirmait dans une résolution de 2003 l’importance de la déontologie, estimant que « […] l’éthique, la confidentialité à l’égard de la clientèle et un niveau élevé de connaissances spécialisées requièrent l’organisation de systèmes d’autorégulation, tels ceux qu’établissent actuellement les Ordres professionnels »1. Pour tous les infirmiers, ce qui se joue en ce moment est donc essentiel. L’Ordre des infirmiers devrait permettre d’apporter « un ordre, des repères, une seule voix » pour le plus grand profit des patients.
Mots-clés
ASSOCIATION / ORDRE INFIRMIER / REFORME / SYNDICALISME / DEONTOLOGIE / ETHIQUE / FORMATION / QUALITE DES SOINS
