Recherche rapide

Menu recherche

Bienvenue sur Alexandrie !
Fonds documentaire : Dossier thématique
Titre Le toucher pour lutter contre les douleurs induites par les soins au jeune enfant
Source Soins pédiatrie puériculture
Auteurs DREANO G
Date de parution 01/07/2018
Commentaire Résumé Dès la naissance, le toucher répond à un besoin fondamental pour l’enfant Lors d’un soin, ce dernier est confronté à un “toucher technique” qui peut générer des émotions négatives, telles que l’anxiété qui majore la douleur La puéricultrice doit prévenir cette douleur induite par des moyens médicamenteux ou non Au même titre que la distraction par le jeu ou l’hypnose, le toucher, puissant moyen de communication, constitue une ressource pour la prévention et la lutte contre les douleurs induites par les soins Le Toucher-massage® en particulier est un atout précieux dans la relation soignant-soigné. Le texte complet de cet article est disponible en PDF. Summary From birth, touch meets a fundamental need for the child. During a care procedure, the child is subjected to ‘technical touch’ which can generate negative emotions, such as anxiety which increases the pain. The children's nurse can prevent this pain through pharmacological or non-pharmacological means. Just like distraction through play or hypnosis, touch, a powerful communication tool, constitutes a resource for the prevention and fight against care-induced pain. ‘Toucher-massage®’ is a particularly precious tool in the nurse-patient relationship. Le texte complet de cet article est disponible en PDF. Mots clés : douleur induite par les soins, infirmière puéricultrice, pédiatrie, soin, toucher Keywords : care, children's nurse, carer-induced pain, paediatrics, touch Plan Masquer le plan Le toucher, un élément essentiel La douleur induite par les soins L’enfant et sa douleur Prendre en charge la douleur par le toucher Un moyen de communication et de réassurance Utilisation du toucher Une distraction à part entière Déclaration de liens d’intérêts Lorsqu’il est malade, le jeune enfant se trouve confronté à de multiples expériences psychiques et corporelles négatives, voire douloureuses, notamment lors des soins. La prise en charge de cette douleur induite par les soins est indispensable et doit être adaptée à l’enfant. La puéricultrice, grâce à sa formation et à ses compétences, met en œuvre des stratégies préventives, curatives ou palliatives de la douleur auprès des enfants. Haut de page - Plan de l'article Le toucher, un élément essentiel Le besoin d’être touché est fondamental pour le jeune enfant. John Bowlby, psychiatre et psychanalyste, définit l’attachement comme « un système primaire ». Afin d’accompagner le développement de son bébé, la mère doit « satisfaire l’enfant par ses caresses, accéder par ses soins et ses bercements aux demandes du nourrisson » [1]. Le toucher répond alors au besoin de sécurité affective et physique. Bien avant la naissance, le fœtus développe une grande sensibilité au toucher, premier sens amené à se développer. Comme les autres capacités du bébé, il continuera à se construire tout au long de son développement psychomoteur, sensitivo-affectif et cognitif. Selon Jacqueline Gassier, co-auteur du Guide de la Puéricultrice , le toucher est « souvent considéré comme un véritable organisateur psychique de l’être humain » [4]. Par lui, se définissent et se transforment l’identité de l’enfant et sa relation à l’autre. Tout bébé se différenciera alors par sa singularité et ses besoins propres. Le Toucher-massage® Joël Savatofsky, créateur de du Toucher-massage® définit celui-ci comme « une attention particulière qui prend forme grâce au toucher » [2]. C’est un soin à part entière, avec des objectifs antalgiques, de confort et de détente. Il relève d’un ensemble de techniques accessible à tous les soignants via des formations spécialisées. L’objectif n’est pas de faire disparaître la douleur, mais d’apporter un sentiment de détente et de bien-être, qui va contribuer à amoindrir l’anxiété et à détourner l’attention de l’enfant du soin et de sa douleur, au même titre que l’hypnose ou le jeu. Il s’agit d’un « fabuleux moyen de communication avec les enfants », qui « va aider le soignant, par la confiance […], à faire passer plus facilement certains soins douloureux » [2]. Le Toucher-massage® a toute sa place en tant que support de distraction. Il peut être utilisé seul, mais également en complémentarité avec des moyens médicamenteux. Soignant et patient doivent s’entendre sur le moment choisi, l’un et l’autre doivent être disponibles. Le temps, la partie du corps choisie, le type de massage doivent être adaptés à l’enfant et à la situation. Enfin, le Toucher-massage® présente des contre-indications : inflammation, fièvre, hématome, lésions dermatologiques [3]. Pour en savoir plus : toucher-massage-dans-les-soins/. Haut de page - Plan de l'article La douleur induite par les soins Chaque soin comme la mesure de la pression artérielle, le retrait d’un pansement adhésif, la pose d’un garrot, une prise de sang, etc., peut générer une douleur sensorielle et une anxiété pour le petit enfant. En effet, la douleur est caractérisée par plusieurs composantes qui influencent sa perception. Parmi elles, se trouve la composante émotionnelle. L’anxiété initiée par le souvenir ou la peur du soin, peut majorer la douleur ressentie par l’enfant dès l’âge de 6 mois. Haut de page - Plan de l'article L’enfant et sa douleur In utero , l’enfant peut déjà percevoir la douleur et la garde en mémoire. Le psychologue Jean Piaget a défini des stades de perception de la douleur en fonction du développement de l’enfant [5]. Cela permet d’adapter les moyens non médicamenteux de prise en charge à l’âge de celui-ci. L’objectif est de prévenir ou de soulager la douleur engendrée tout en détournant l’attention de l’enfant par des méthodes de distraction par le jeu, la musique, l’hypnose ou encore le toucher. Une auto- ou une hétéroévaluation de la douleur de l’enfant avant, pendant et après le soin permet de constater l’efficacité des moyens mis en œuvre. Haut de page - Plan de l'article Prendre en charge la douleur par le toucher Selon Agnès Pasturel [6], infirmière (IDE) et formatrice en Toucher-massage®, ce type de prise en charge de la douleur induite, a toute sa place auprès du jeune enfant qui ne dispose pas encore de la parole, mais également auprès de ceux porteurs de handicap ou hospitalisés avec du matériel invasif à demeure (intubation trachéale, trachéotomie, gastrostomie, etc.). De son côté, l’Institut national du cancer souligne que « lorsqu’un enfant a mal, il se concentre sur cette zone et n’écoute plus qu’elle […]. S’il est massé ou caressé sur une zone éloignée de la “zone douleur”, il pourra entendre un peu plus la caresse et sera moins à l’écoute de la “zone douleur” » [7]. Le toucher contribue à soulager la douleur induite par les soins sur le plan physiologique et psychologique. En premier lieu, la stimulation cutanée permet la libération d’endorphines, hormones de contrôle de la douleur. Puis, intervient la théorie du gate control , par stimulation et inhibition de fibres nerveuses liées à la douleur. Le principe est simple : il s’agit de choisir un type de stimulation cutanée, par exemple le Toucher-massage®, afin de créer une forme de « courant électrique envoyé aux nerfs » qui bloque « le passage de l’information douloureuse vers le cerveau » [8]. Dans le cadre d’un travail de projet professionnel d’études de puéricultrices, une enquête qualitative a été réalisée en septembre 2014 dans un service d’onco-hématologie pédiatrique d’hospitalisation continue et de jour, sur une durée de deux semaines. Sept entretiens ont été menés à partir de questions semi-directives auprès de différents soignants. L’objectif était d’identifier les représentations des professionnelles et l’utilisation du toucher dans les soins. En parallèle, sept situations de soins ont été observées lors de la réalisation de ponction lombaire, pose d’aiguille sur chambre implantable, pansement de cathéter central. L’objectif était de mettre en évidence la place du toucher dans la gestion de la douleur induite. Situation clinique Julia*, 12 ans, doit subir un myélogramme sous protocole kétamine. Cet anesthésiant et antalgique puissant comporte des effets secondaires importants. Le myélogramme induit chez elle une forte anxiété et de la douleur, d’où cette prémédication médicamenteuse, qui permet d’atténuer ou de faire disparaître la douleur induite par le soin. Ce dernier se déroule et s’achève dans de bonnes conditions. Néanmoins, Julia présente une grande agitation. Elle semble avoir des hallucinations : elle tape dans le vide, crie et pleure. Afin de l’apaiser, la puéricultrice lui propose un moment de détente par un massage des mains. Elle s’installe à ses côtés, met une musique douce et commence par entrer en contact en effleurant la peau de la jeune fille : celle-ci peut avoir une perception de son corps modifiée sous l’effet de la kétamine. Elle pose ses mains sur celles de Julia, et masse par pressions légères, plus ou moins longues. La jeune fille se détend, son corps se relâche, ses paupières s’alourdissent et elle s’endort progressivement. * prénom fictif L’analyse des données a montré l’impact du toucher dans la relation soignant/soigné. Les professionnelles s’accordent à dire que le toucher permet d’entrer en relation, de communiquer avec l’enfant et de transmettre les émotions. L’action co-antalgique du toucher dans le soin est soulignée. Encore peu utilisé comme moyen de distraction, le Toucher-massage® l’est cependant dans la douleur chronique ou en soins palliatifs. Haut de page - Plan de l'article Un moyen de communication et de réassurance Toute approche soignante peut être vécue comme agressive ou angoissante. Utiliser le toucher pour entrer en communication avec un enfant favorise l’intervention de la puéricultrice, d’autant plus lors du premier contact, qui est souvent déterminant pour la suite et qui influence le déroulement du soin. L’enfant a besoin de sécurité affective et physique, alors que l’anxiété et l’appréhension d’un soin peuvent majorer la douleur. Le toucher de réassurance du professionnel répond à ce besoin et diminue l’impact de la douleur. Ainsi, caresses et bercements contribuent à diminuer l’anxiété dès la naissance. Leora Kuttner, psychoclinicienne, ajoute même que « ce mouvement rythmique (la caresse) devient une distraction physique qui éloigne de la présence insistante et importune d’une aiguille ou d’une douleur » [8]. Les parents, partenaires de soins, sont évidemment les mieux placés pour jouer ce rôle de réassurance. Haut de page - Plan de l'article Utilisation du toucher Le toucher est utilisé au quotidien par la puéricultrice et par tout soignant. Dès le premier contact avec l’enfant, il constitue un mode de communication. Il est utilisé lors d’un soin technique mais aussi pour l’installation avant celui-ci, afin d’induire de la réassurance par des caresses ou des effleurements. Il est essentiel que chaque soin, même lorsqu’il ne paraît pas invasif, soit considéré comme potentiellement ressenti négativement pour le jeune patient. Le toucher doit être progressif, discuté et adapté à l’enfant. La disponibilité, l’état de santé ou encore l’environnement et le contexte de présence du patient doivent être pris en compte dans cette adaptation. La disponibilité de l’enfant déterminera la façon dont le toucher sera utilisé dans le soin : un enfant peut refuser d’être touché et ne pas être réceptif à cette proposition. Les compétences de la puéricultrice sont alors sollicitées : observation, évaluation, écoute, adaptation seront les maîtres-mots d’un toucher adapté. Haut de page - Plan de l'article Une distraction à part entière Le toucher constitue, au même titre que l’hypnose ou le jeu, un support précieux dans la gestion de la douleur induite auprès du jeune enfant. Par le Toucher-massage®, il devient une technique à part entière, à laquelle tous les soignants peuvent se former. Il a toute sa place en pédiatrie et peut également être utilisé à des âges différents et pour des prises en charge diverses. Il demande de respecter le ressenti, les besoins et la singularité de chaque enfant. Enfin, utiliser le toucher à bon escient lors d’un soin fait partie des pratiques de bientraitance, valeur soignante essentielle pour tous les professionnels.
Mots-clés DOULEUR INDUITE / SOIN INFIRMIER / PUERICULTRICE / ENFANT / TOUCHER
Langue Français
Origine Téléchargement
URL https://www-em-premium-com.accesdistant.sorbonne-universite.fr/article/1229886/resultatrecherche/3


Connexion

Identifiant
Mot de passe