Bonjour,

Recherche rapide

Menu recherche

Bienvenue sur Alexandrie !
Fonds documentaire : Article
Titre De plus en plus d'enfants meurent à la rue, alerte une étude
Source Editions ASH
Commentaire "Les SDF venant à décéder sont majoritairement des hommes jeunes qui meurent après un long parcours de rue semé de nombreuses ruptures", pointe l'étude "Dénombrer et décrire" menée par le collectif Les Morts de la rue. Cette enquête, que le collectif mène chaque année depuis 2011 afin de montrer une surmortalité des personnes sans abri par rapport à la population générale, porte sur 517 personnes décédées en France en 2013, signalées par des partenaires institutionnels ou des associations, parfois aussi des 115 et des états civils des hôpitaux. Pour la seule Ile-de-France, le collectif a dénombré 240 décès. 91 % des disparus étaient des hommes. L'âge moyen du décès s'établit à 53,4 ans en Ile-de-France et à 48,4 ans en province – contre 77 ans pour la population générale. Les décès sont survenus tout au long de l'année, avec trois pics (mars, juin et octobre 2013). La moitié des SDF décédés en Ile-de-France sont morts à l'hôpital, contre 20 % en province. La mort est souvent (20 %) due à une agression, un accident ou un suicide. La part des décès causés par des cancers ou des maladies cardio-vasculaires est plus importante en Ile-de-France qu'en province. Concernant l'état de santé général, les personnes disparues souffraient très fréquemment d'une addiction à l'alcool et de troubles dépressifs. On note également un nombre élevé de maladies cardio-vasculaires, de maladies du système nerveux (épilepsie notamment) et de l'appareil digestif. Une minorité sans aucune ressource La moitié des personnes décédées avaient encore des liens sociaux, selon les associations assurant leur suivi social. Elles étaient principalement en contact avec des amis ( (29 %) mais aussi des voisins de l'endroit où ils vivaient (10 %). Leur revenu principal était le revenu de solidarité active, l'allocation aux adultes han­dicapés ou la retraite. Seuls 14 % n'avaient aucune ressource en dehors de la mendicité. Près de 12 % des sans-abri décédés en Ile-de-France avaient récemment entrepris des démarches concernant l'accès au logement et 9 % concernant l'accès aux soins. Le temps passé en situation de rue, renseigné pour 64 personnes, était de 8 ans en moyenne en province et de près de 12 ans et demi en Ile-de-France. Un tiers des personnes décédées en Ile-de-France et un quart de celles décédées en province avait dormi la nuit précédent le décès dans un lieu non prévu pour l'habitation. Par ailleurs, 16 personnes décédées appartenaient à la communauté rom, la plupart basées en Nord-Pas-de-Calais. Au total, 15 enfants de moins de 15 ans décédés ont été signalés aux Morts de la rue. En nette augmentation par rapport à 2012, ce chiffre est néanmoins "cohérent avec l'augmentation du nombre de familles hébergées par le 115 ou vivant dans des bidonvilles en périphérie des agglomérations", note l'association. Cinq enfants vivaient dans de caravanes ou des cabanes sur des terrains non autorisés, l'un d'entre eux vivait dans une usine désaffectée, quatre dans un hôtel sur des places gérées par le 115. Neuf enfants sont décédés de cause accidentelle (incendie, noyade), 4 de cardiopathie congénitale et l'un d'entre eux de pneumopathie non prise en charge médicalement. La nécessité d'une mobilisation urgente L'an dernier déjà, Les Morts de la rue avaient émis des recommandations – la nécessité d'accompagner les personnes SDF après la perte d'un proche, à l'arrivée dans un hébergement stable ou un logement, réfléchir à la prise en charge de ces personnes après l'urgence médicale... Si celles-ci sont toujours valables, le collectif requiert une "mobilisation urgente" pour les nouvelles problématiques qui ont vu le jour en 2013. Pour faire face à la forte augmentation de la part de décès d'enfants de moins de 15 ans, il préconise un meilleur suivi médical et insiste sur la dangerosité de la vie en bidonville. Il est par ailleurs urgent de "faire un état des lieux de la mortalité et de l'état de santé" des personnes issues de la communauté rom. Enfin, le collectif demande des prises en charge adaptées pour les sortants de prison. Plusieurs d'entre eux, qui se retrouvent "à la rue ou hébergés par un tiers" après de longues peines, sont décédés de mort violente – overdose, suicide, meurtre. Enfin, le collectif œuvre pour améliorer l'étude de la mortalité des personnes SDF. Il développera au cours des prochains mois un portail permettant de saisir les données d'enquêtes épidémiologiques, ce qui permettra d'être plus exhaustif. Il souhaite également mener une étude comparative entre les personnes SDF décédées et celles encore en vie afin d'émettre des hypothèses sur les facteurs potentiels de risque de mortalité. Une autre étude comparative pourrait être menée avec les personnes en situation de pauvreté, afin de "définir si les caractéristiques décrites dans ce rapport sont propres aux personnes SDF".
Mots-clés PAUVRETE / ENFANT / ENQUETE / MORTALITE
Langue Français

Connexion

Identifiant
Mot de passe
A la semaine prochaine !