L’universitarisation est un barbarisme un peu flou. Il évoque une dimension institutionnelle, une dimension pédagogique, une dimension professionnelle aussi et sans doute une perspective internationale, qui ne serait pas la moins féconde. Le flou de la notion est peut-être fonctionnel en ce qu’il permet de fédérer les espoirs. Quels avantages peut-on envisager ?
L'universitarisation est un barbarisme un peu flou. Il évoque une dimension institutionnelle, une dimension pédagogique, une dimension professionnelle aussi et sans doute une perspective internationale, qui ne serait pas la moins féconde. Le flou de la notion est peut-être fonctionnel en ce qu’il permet de fédérer les espoirs. Quels avantages peut-on envisager ?
On peut comprendre l’universitarisation, au plan institutionnel, comme le rapprochement des instituts de formation avec l’université. La régionalisation des formations paramédicales exclut pour l’heure une inclusion dans le système universitaire, il s’agirait donc soit de partenariat voire de cohabilitation. Le bénéfice symbolique d’une reconnaissance universitaire de la formation en soins infirmiers serait indéniable. L’inscription dans le système LMD offrirait une perspective, dans la mesure où le L serait comme la promesse d’un M puis d’un D, à venir. Le contexte européen peut être porteur pour un tel projet, on gagne à se mettre à l’école des autres. Au plan pédagogique, on peut attendre d’une inscription universitaire la possibilité de parcours de formation pluriels, avec des éléments optionnels, ouverts à différentes disciplines, avec pour certains un lien avec la recherche. Le développement d’une orientation recherche serait sans doute un acquis important. D’une part, il participerait à enrichir la formation, au bénéfice des usagers et des professionnels. Car le citoyen démocratique est un partenaire qu’il faut former, mais aussi un négociateur, ce qui, si j’ai bien lu les travaux de F. Acker, n’est pas sans difficulté. D’autre part, il permettrait d’enrichir le grand chantier de la santé publique d’un apport infirmier. Au plan du groupe professionnel, l’universitarisation répondrait à une attente de reconnaissance. Il s’agit d’un pari, celui d’un meilleur équilibre des relations de travail entre les professionnels de santé, le pari de la reconnaissance et du respect mutuel. Sans doute peut-on y voir aussi une ouverture des perspectives de mobilité, avec des reprises de cursus de formation, des réorientations, des secondes carrières. L’examen rapide des avantages escomptés ne serait pas complet si l’on n’évoquait pas une meilleure lisibilité internationale, une forme d’harmonisation progressive favorable aux mobilités d’étudiants, ô combien formatrices ! La promotion de stages à l’étranger, voir de sessions de formations fondées sur les ECTS, peut apporter beaucoup en termes de distanciation par rapport au contexte de travail, d’enrichissement au contact d’autres façons de faire, d’autres façons d’être. Ces éléments peuvent aider à forger les aptitudes au changement, stimuler ce qu’on appelle la réflexivité, le questionnement sur l’ordre établi.
Mots-clés
UNIVERSITARISATION / FORMATION INFIRMIERE / IFSI - INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS / RECHERCHE INFIRMIERE
