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Fonds documentaire : Dossier thématique
Titre Innover en pédagogie, l’apprentissage inversé
Source SOINS Cadres
Auteurs MARTIN Loïc
Date de parution 01/02/2014
Commentaire Résumé Les nouvelles générations d’étudiants et de professionnels de santé maîtrisent en majorité parfaitement les nouvelles technologies. Mais qu’en est-il des cadres de santé formateurs ? Leurs compétences pédagogiques sont solides, fiables et reconnues mais les changements de paradigmes (évolutions universitaire, sociétale, hospitalière) nous interrogent sur les nécessaires innovations pédagogiques à produire. L’apprentissage inversé serait alors une piste d’avenir. Le texte complet de cet article est disponible en PDF. Abstract For the most part, the new generations of students and healthcare professionals fully master new technologies. Can the same be said about healthcare management trainers? Their pedagogical skills are solid, reliable and recognised but the radical changes afoot (within universities, society, hospitals) raise questions as to the pedagogical innovations which need to be created. Flipped learning could therefore be a possible avenue for the future. Le texte complet de cet article est disponible en PDF. Mots clés : Apprentissage inversé, Évolution sociétale, Génération Y, Génération Z, Pédagogie, Technologies de l’information et de la communication Keywords : Flipped learning, generation Y, Generation Z, Information and communication technologies, Pedagogy, Social evolution Plan Masquer le plan L’impact des nouvelles générations d’étudiants La maturité et l’autonomie de l’étudiant L’apprentissage inversé Des recommandations, gages de qualité pédagogique Des bases techniques incontournables Une nouvelle place à prendre pour le formateur Conclusion Déclaration d’intérêts La réforme des études de la profession d’infirmier de 2009 pose le cadre du socio-constructivisme comme base de cette formation. Cette approche se décline dans des méthodes pédagogiques innovantes, actives, en lien avec l’alternance intégrative et l’analyse de pratiques dans le champ de la formation1 professionnelle. D’ailleurs, ces méthodes utilisées antérieurement à 2009, facilitent l’articulation entre théorie et pratique, la construction de l’alternance permettant de relier les deux lieux et les deux temps de formation. Ce sont des méthodes donnant une place prépondérante au travail de groupe, à la pédagogie de la découverte, à l’apprentissage par l’action, « apprendre en faisant » (learning by doing2 ), aux études de cas cliniques ; tous les moyens permettant de rechercher les connaissances nécessaires à la compréhension de la situation. Ces méthodes dites « nouvelles » relevant de la nouvelle éducation3 sont désormais mobilisées de façon officielle dans un référentiel valorisant le travail personnel, les méthodes actives, les capacités réflexives, etc., afin d’« apprendre à apprendre ». Cependant, cette réflexion sur l’apprentissage prend-elle en compte l’impact des nouvelles générations, la particularité des profils ? La maturité des étudiants, souvent très jeunes, est-elle en adéquation avec la philosophie du nouveau référentiel : l’autonomie, la responsabilité, la réflexivité ? L’apprentissage inversé pourrait être une piste répondant favorablement à ces interrogations. Il permettrait aussi d’imaginer une place différente pour le cadre de santé formateur où la créativité, la réactivité et l’exemplarité s’allieront à ses compétences antérieures. Haut de page - Plan de l'article L’impact des nouvelles générations d’étudiants La majorité des adultes en formation sont extrêmement jeunes (environ 20ans d’âge moyen) [1]. Des jeunes adultes de 18ans à peine côtoient des personnes en reconversion professionnelle. Les générations Y (individus nés entre 1980 et 1990) et Z, appelée aussi « génération post Y » ou « Net Génération » ou encore « génération poucettes » [2], (individus nés à partir de 1990), ont des profils spécifiques qui influencent le déroulement de cette formation initiale et la mise en œuvre du dispositif de formation. Comment évolueront-ils face aux attentes du référentiel de formation ? La génération Y émerge en même temps qu’Internet [3] ; c’est l’ère du zapping et de la communication tous azimuts sur le net. Ces jeunes adultes sont des adeptes inconditionnels des ordinateurs et de tous les outils multimédias. Cette génération recherche de la mobilité, de l’efficience et met le travail au service de sa qualité de vie. Elle apprécie la liberté et le changement, une certaine souplesse de vie et s’adapte facilement aux nouvelles situations. Ainsi, cette génération est créative, innovante et communique facilement par tous les moyens mis à sa disposition. Quant à la génération Z, elle développe l’aspect interactif en lien direct avec tous les outils collaboratifs qu’elle adore utiliser : Facebook, Twitter, Youtube et récemment Pearltress4 . Ces nouveaux adultes développent des capacités propres comme l’utilisation simultanée de plusieurs outils multimédia. Ils sont capables de regarder la télévision, tout en rédigeant un devoir, le tout en twittant un message après avoir « liké »5 une vidéo sur Facebook issue de Youtube. L’utilisation de ces nouvelles technologies n’est pas sans susciter quelques interrogations, voire poser des problèmes au sein des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) et dans les services de soins. En effet, il n’est pas rare, dans les unités de soins, d’observer des comportements inadaptés quant à l’utilisation des Smartphones dans les chambres des patients. Au sein des Ifsi, les ordinateurs portables ne sont pas toujours utilisés dans le cadre pédagogique, mais plutôt dans une pratique alternative de divertissement (film, jeux, photos, etc.). L’usage du Smartphone prend, quant à lui, une autre dimension. Il n’est plus seulement un outil de communication, il est également utilisé comme outil organisationnel et/ou pédagogique. Quelques exemples : les étudiants utilisent leur téléphone portable en cours pour noter les dates importantes de travaux. Lors d’une évaluation orale, un étudiant n’ayant pas pu imprimer ses notes, son imprimante étant hors-service, a pu utiliser son Smartphone pour lire ses notes lors de ce temps d’évaluation normatif. Peut-on empêcher l’utilisation des nouvelles technologies ? Au contraire, il faut repenser, en partie, nos pratiques de formateurs pour intégrer efficacement ces nouveaux outils dans notre quotidien professionnel, afin d’en tirer un bénéfice et permettre aux étudiants de s’épanouir dans leur formation et garantir ainsi qu’ils deviendront des soignants autonomes, responsables et réflexifs, comme le précise le référentiel de formation, mais aussi créatifs. Haut de page - Plan de l'article La maturité et l’autonomie de l’étudiant Laisser l’étudiant « trop acteur », tout du moins en début de formation, n’est-ce pas une vision inadaptée face à certains comportements d’étudiants parfois très immatures ? Comme le souligne Olivier Reboul, philosophe de l’éducation [4], « le terme d’adulte n’a de sens propre qu’en biologie où il désigne la maturité organique, laquelle ne garantit en rien de son transfert dans le domaine psychologique ». La formation peut alors « apparaître comme un sous-ensemble de l’éducation avec ses spécificités à l’adulte-apprenant » [5]. La question de la responsabilité et de l’autonomie dans l’apprentissage n’apparaît plus aussi simple tant pour les étudiants que pour les formateurs qui les accompagnent, surtout si l’on se réfère aux modèles explicités par Jean-Pierre Boutinet, enseignant chercheur en pyschosociologie et membre du conseil de la revue Savoir [4] : « L’adulte en maturité, l’adulte en maturation, l’adulte immature » , et cela d’autant plus que, pour la même personne, ces modèles peuvent coexister au cours de la formation. Se pose alors la question de la progression dans la formation. L’adulte « serait en continuelle maturation » [4]. Comme le prône le référentiel, l’apprentissage progressif aurait donc tout son sens. « Le référentiel de formation des infirmiers a pour objet de professionnaliser le parcours de l’étudiant, lequel construit progressivement les éléments de sa compétence à travers l’acquisition de savoirs et savoir-faire, attitudes et comportement » [6]. Le déroulé des évaluations et de l’acquisition des compétences se fait par palier. À la fin du cursus, l’étudiant aura acquis les dix compétences nécessaires à sa professionnalisation. L’adaptation pédagogique des formateurs est primordiale pour favoriser l’apprentissage le plus individualisé possible. Le suivi pédagogique est un atout à renforcer pour accompagner les étudiants dans la construction de leur identité professionnelle. Il devrait s’effectuer sur une durée longue (dans l’idéal sur l’ensemble des six semestres) consolidant l’idée d’une équipe de formateurs fixe qui accompagne les étudiants sur un cursus de trois années tant pour les apprentissages théoriques que pratiques et quel que soit le lieu. Haut de page - Plan de l'article L’apprentissage inversé Le formateur qui visite les sites américains de pédagogie constatera l’attrait des enseignants pour « l’apprentissage inversé » ou « flipped learning ». Selon Jonathan Bergmann et Aaron Sams, professeurs de sciences à l’université Northern Colorado, qui utilisent cette méthode depuis 2006, cet apprentissage « tient plus du principe, voire même de l’idéologie que d’une méthode à appliquer mécaniquement » [7]. Autrement dit, elle est plus à qualifier de philosophie que de pédagogie (Tableau 1). Pour avoir un aperçu, un exemple de capsule vidéo peut être visualisé préparant les étudiants à un processus de soins sur le patient traumatisé crânien [8]. Après une période [9] marquée par un intérêt limité porté à cette méthode, l’apprentissage inversé est entré dans une phase de critiques. Apprécié ou rejeté, il suscite questions et débats. Selon les chercheurs et les revues spécialisées américaines, les bénéfices sur les apprenants seraient très positifs et iraient parfois à l’encontre de certaines conceptions. Autrement dit, les étudiants regardent de manière assidue les supports proposés par les enseignants (à la maison, dans les transports en commun, au sein des instituts de formation), mais ils sont aussi plus motivés durant les heures de cours au sein des structures de formation. De plus, cette méthode pédagogique s’adapte aisément aux différents profils d’apprentissages (visuels, auditifs, etc.). Autre point positif, l’apprentissage inversé, comme le souligne Alexandre Roberge, rédacteur pour le site Thot cursus, dédié à la promotion de la formation et de l’utilisation des outils numériques pour l’éducation et la culture [7], « permet aux formateurs de suivre davantage le développement de chaque apprenant et de voir exactement ce qu’il a compris ou pas des supports audiovisuels qu’il a visionnés ». Enfin, des pédagogues estiment que l’apprentissage inversé permet la migration des classes traditionnelles vers l’enseignement hybride ou l’apprentissage mixte, c’est-à-dire 50 % en classe et 50 % en virtuel. Toutefois, il est nécessaire de valoriser les moments de communication entre l’enseignant, qui a enregistré ou proposé les « capsules », et les étudiants. Des feedbacks aussi bien de la part des étudiants que de l’enseignant-formateur permettent d’approfondir les points clés des savoirs à acquérir et donc d’exploiter le plus efficacement possible les vidéos ou podcasts. Haut de page - Plan de l'article Des recommandations, gages de qualité pédagogique Selon Andrew Miller, blogueur spécialiste américain en technologies en éducation, cité par Alexandre Roberge [7], il est nécessaire de respecter des recommandations afin que ce dispositif d’apprentissage inversé présente une plus-value par rapport aux autres méthodes pédagogiques : • l’attractivité des contenus des supports : l’étudiant doit avoir envie de les regarder ; • la clarté et la précision des séquences des cours : cela stimule l’envie d’apprendre ; • les apprenants doivent avoir accès aux contenus proposés, c’est-à-dire disposer au minimum d’un ordinateur et d’un accès à Internet. Dans le cas contraire, l’institut prévoit des solutions alternatives (DVD, ordinateurs disponibles, prêt d’ordinateurs portables ou de tablettes numériques, etc.) ; • les séquences réalisées lors des cours magistraux, travaux dirigés ou travaux pratiques : elles doivent être articulées avec les contenus des capsules ; • il est nécessaire de disposer de temps, de matériels et de lieux adéquats pour réaliser les enregistrements. D’autres auteurs, comme Audrey Miller, rédactrice en chef du site d’information, Infobourg, consacré à l’éducation et tout particulièrement à l’intégration des technologies dans les salles de classe au primaire et au secondaire [10], soulignent également la nécessité de limiter la durée des capsules de 5 à 10minutes. En effet, si un étudiant éprouve des difficultés à se concentrer en cours, il rencontrera les mêmes problèmes si une séquence vidéo dure une heure trente. Cependant, a contrario , un des avantages permettrait à l’étudiant de visionner ou d’écouter la capsule à son rythme, au moment où il le souhaite et dans le lieu qui lui convient le mieux. Haut de page - Plan de l'article Des bases techniques incontournables Le cours magistral est dispensé sous forme de capsules vidéo, de lectures ou visites virtuelles, sur le mode électronique ou multimédia. Toutes les méthodes sont les bienvenues et ne se limitent pas à des vidéos qui seront de courtes séquences6 (10minutes environ). Les méthodes utilisées se complètent. Les séquences sont construites par une équipe de formateurs, ce qui permet de varier les approches et de faire appel aux potentiels de chacun. Cependant, proposer un cours filmé sans apports complémentaires pertinents et innovants ne peut remplacer un cours en présentiel. Il est nécessaire que les étudiants identifient une plus-value pour compenser l’absence des interactions lors des cours au sein des instituts. Le temps en institut est, quant à lui, consacré aux activités d’apprentissages types travaux pratiques, travaux dirigés ou travaux en groupe. Les étudiants travaillent ensemble, sur des projets leur permettant d’améliorer leurs apprentissages, tout en échangeant avec le formateur qui soutient leurs efforts et les encourage afin qu’ils réussissent les travaux demandés [10]. Le temps passé à l’institut est utilisé pour travailler les concepts, améliorer les méthodes et développer le raisonnement clinique. Les interactions avec le groupe favoriseront, entre autres, le conflit socio-cognitif7 car le référentiel souligne que « la place est faite à l’étude des représentations et à l’analyse des conflits socio-cognitifs par la médiation du formateur, aux travaux entre pairs et à l’évaluation formative » [11]. Le « processus inversé » propose des questions motivantes et attrayantes pour les étudiants afin d’approfondir leurs capacités de réflexion et d’analyse. Une plateforme et un forum sont des espaces indispensables où les étudiants posent des questions, partagent leurs réflexions, font part de leurs difficultés de façon anonyme ou non. Le pédagogue a également toute sa place dans cet univers virtuel. Il peut être acteur des échanges ou simple spectateur, afin de préparer ses futures interventions. Le formateur évalue le travail des étudiants grâce aux questions posées et aux échanges suscités entre étudiants ou avec lui-même. Il peut ensuite préparer plus spécifiquement sa future intervention. Inévitablement, sa place change, ses compétences évoluent, c’est une chance à saisir pour l’avenir de ce métier. Haut de page - Plan de l'article Une nouvelle place à prendre pour le formateur Le référentiel de formation [12] répond à de nombreuses transformations : « Les besoins de santé évoluent et de nouvelles compétences sont requises pour les infirmiers » [13], mais aussi pour les formateurs. Grâce à une approche par compétences où le raisonnement clinique infirmier est considéré comme un élément central du référentiel, l’étudiant met en avant « un positionnement l’amenant à devenir un praticien autonome, responsable et réflexif » [14]. Cette intention se concrétise dans les moyens que les formateurs mettent en œuvre pour accompagner les étudiants et les méthodes pédagogiques développées dans l’Ifsi, autrement dit l’ensemble du dispositif d’ingénierie faisant appel à la créativité des formateurs mais aussi à celle des étudiants. La posture du formateur change alors considérablement. Il n’est plus exclusivement dans la transmission des savoirs mais plutôt un passeur, un guide et un accompagnateur. Il doit être présent pour les étudiants, répondre rapidement aux courriels, participer aux discussions en ligne, se tenir au fait de l’évolution de sa matière et rester performant, être très flexible en combinant le contenu scolaire et l’apprentissage personnalisé et enfin proposer des activités pertinentes, idéalement en lien avec l’actualité. Il semble que les étudiants apprécient cette méthode grâce à laquelle ils peuvent apprendre à leur rythme, ne pas être dérangés par des collègues qui posent des questions inadaptées et ne pas avoir à rester assis à écouter parler un enseignant. La formation permet l’émergence du futur soignant. Les formateurs et les infirmiers l’aident à s’inscrire dans une culture professionnelle et à accéder à une autonomie qui est la finalité de ses apprentissages. Il est un acteur de santé en devenir qui conquiert progressivement son autonomie grâce à l’accompagnement des tuteurs de stages, des formateurs référents du suivi pédagogique qui croient en ses capacités [15], l’aident à développer ses potentiels, l’amènent à s’affranchir progressivement [16] des professionnels qui l’encadrent. Pour permettre à l’étudiant de s’adapter et de s’épanouir dans le cadre de ce nouveau programme de formation, le formateur doit rapidement comprendre l’impact des nouvelles technologies dans son quotidien professionnel. Une remise en question de ses compétences est nécessaire. En plus de ses compétences pédagogiques, il doit connaître, comprendre et savoir utiliser les nouvelles technologies et les évolutions numériques qui ne cessent de se réinventer : sites internet, réseaux sociaux, logiciels qui sont familiers à la majorité des étudiants. Il devrait même avoir un temps d’avance sur ces derniers. Le PowerPoint n’est plus l’outil moderne de référence pédagogique, il est dépassé par des méthodes plus sophistiquées tels que le partage d’écrans tactiles. Il est temps de penser, proposer et agir différemment car être compétent en pédagogie, c’est bien « savoir agir, vouloir agir et pouvoir agir » [17]. Si le formateur est curieux, l’étudiant le sera sûrement et pas seulement dans le domaine des technologies. Haut de page - Plan de l'article Conclusion N’est-ce pas un retour à quelques principes pédagogiques fondamentaux ? Ainsi Socrate cheminait auprès des ses élèves tout en échangeant avec eux. Aujourd’hui, il surferait sur le Web et aurait ouvert plusieurs forums. Socrate fait référence au guide qui laisse les individus marcher à ses côtés, tout au long d’un parcours dont il connaît l’intérêt. L’apprentissage ou pédagogie inversée serait une philosophie et non une méthodologie. Les enseignants sont des spécialistes de disciplines et non de pédagogie. La pédagogie inversée leur permet donc d’utiliser leurs savoirs dans des vidéos pour les contenus magistraux et de s’engager dans des activités participatives et actives qui comprennent un important volet technologique. En effet, en se référant aux différents styles d’apprentissage, ils sont encouragés à utiliser une variété de médias pour le travail en ligne. Une question se pose alors : peut-on à l’heure actuelle imaginer la pédagogie sans les technologies de l’information et de la communication (TICE) ?
Mots-clés PEDAGOGIE INVERSEE / TIC (Technologie de l'Information et de la Communication) / INNOVATION
Origine Téléchargement
URL https://www-em-premium-com.accesdistant.sorbonne-universite.fr/article/869518/resultatrecherche/14


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