Les violences signalées dans les hôpitaux ont connu une forte hausse en 2009. Le dernier bilan de l’Observatoire national des violences en milieu hospitalier (ONVH)1 révèle une augmentation de 38 % des faits de violence entre 2008 et 2009, avec 4 742 faits signalés. Ces hausses sont surtout liées au fait que les établissements informent davantage sur ce sujet aujourd’hui moins tabou. Par ailleurs, les services de psychiatrie sont toujours les plus touchés par ces faits. Créé en 2005, l’ONVH propose depuis 2007 un bilan annuel concernant les actes de violence en milieu hospitalier lui ayant été déclarés. Depuis 2006, il constate une augmentation des faits signalés, passés de 2 690 à 4 742 en 2009. Cette progression ne reflète cependant pas uniquement une montée de la violence au sein des établissements de soins, mais également une tendance plus affirmée à la déclaration. Ainsi, la hausse de 38 % observée entre 2008 et 2009 est très nettement liée à l’augmentation parallèle des établissements déclarants, qui a atteint 29 %.
Plusieurs autres éléments sont mis en avant par le rapport. Il apparaît tout d’abord que les actes violents dans les hôpitaux ne sont pas nécessairement le reflet de la criminalité locale. Il apparaît par ailleurs que dans 85 % des cas, les faits signalés concernent des atteintes aux personnes (15 % touchent les biens, dont 1 % sont des incendies ou des dégradations graves). Les personnels sont les premières victimes de ces manifestations dans 78 % des cas, mais très peu déposent plainte (12 % des situations en 2009), et les arrêts de travail ou les incapacités de travail qui en découlent demeurent exceptionnels. Si les soignants sont les premières victimes, et les patients auteurs des faits dans 73 % des cas, le personnel auteur des violences signalées représente 7 %. Sont mis en lumière avec ces chiffres des conflits exacerbés entre membres du personnel puisque dans 72 % des cas où le personnel est auteur des violences dénoncées, la victime est un collègue.
