La 13e Journée de l’Unesco organisée par l’Association pour le traitement de la douleur de l’enfant (ATDE), le 8 décembre dernier, a concerné quatre thèmes forts autour de la douleur de l’enfant : les stratégies de changement pour soulager la douleur, la diffusion de l’information, l’utilisation des recommandations et les études cliniques.
Le 8 décembre 2006, près de 1 300 soignants étaient réunis pour la 13e Journée de l’Unesco sur la douleur de l’enfant, organisée par l’Association pour le traitement de la douleur de l’enfant (ATDE). De grands thèmes ont été abordés : les stratégies de changement, l’utilisation des recommandations officielles et de la bibliographie, la diffusion de l’information, les résultats d’études cliniques et épidémiologiques, et leur impact sur la pratique.
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Malgré des progrès indéniables, nous ne pouvons ignorer les résistances qui demeurent au sein des équipes pour soulager la douleur de l’enfant.
Le bilan de trois séminaires de formation réunissant médecins, cadres et infirmiers de plusieurs services a été présenté par Madame Lopez, formatrice en ressources humaines. Lors de ces sessions, les participants ont pu identifier les freins au changement, les enjeux de la prise en charge de la douleur de l’enfant ainsi que les stratégies à mettre en œuvre pour répondre aux freins énoncés.
Cette communication a été suivie d’un film permettant d’illustrer comment les soignants peuvent convaincre leurs collègues d’utiliser les bonnes pratiques en matière de prévention et prise en charge de la douleur.
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La diffusion de l’information constitue une étape importante dans le domaine du traitement de la douleur et les équipes font preuve à la fois de créativité, de conviction et de rigueur lorsqu’elles décident de transmettre ou rappeler les messages essentiels. Ainsi, Françoise Charrazac, infirmière, place régulièrement des affichettes transmettant des messages clefs. Ces documents sont placés dans des endroits stratégiques pour que les soignants aient le temps de les regarder. Les slogans sont accrocheurs et changent au cours de l’année. Un exemple à suivre car il semble porter ses fruits…
À Strasbourg (67), un autre type d’affichage a été mis en place. Dans chaque chambre du service de réanimation pédiatrique, un tableau récapitule les soins douloureux et les moyens de les soulager. Deux avantages : un moyen sûr pour tous les soignants de disposer rapidement des protocoles du service et une information clairement affichée pour tous, en particulier les parents.
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Les premiers résultats de l’étude Epippain1 ont été communiqués. Il s’agit d’une étude épidémiologique de la douleur des gestes pratiqués aux nouveau-nés hospitalisés en réanimation dans les 14 premiers jours de vie. 60 000 gestes ont été colligés. Ces soins, réalisés dans 13 centres de la région Île-de-France, font l’objet d’une analyse détaillée sur le niveau de douleur ainsi que sur la mise en place d’un traitement antalgique. Des travaux complémentaires sont attendus à la suite de cette enquête et feront l’objet de recommandations pratiques pour l’avenir.
Une étude multicentrique2 a mis en évidence que le mélange Emla®/Mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote (Méopa) avait une efficacité supérieure à l’utilisation de l’Emla® ou du Méopa seul pour soulager la douleur des injections de palivizumab (Synagis®, un inhibiteur du virus respiratoire syncitial (VRS), virus responsable de la bronchiolite du nourrisson) chez les nourrissons. Ce produit est en effet très douloureux et des solutions plus satisfaisantes demeurent à trouver pour une efficacité optimale. Il faut noter que cette étude est la première montrant l’efficacité du Méopa chez des enfants aussi jeunes.
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Pour améliorer le soulagement de la douleur, l’évaluation de celle-ci constitue une étape essentielle. Pour faciliter le travail des équipes, l’échelle Evendol3, utilisable dans le contexte de l’urgence, a été validée et est maintenant disponible.
Un livret intitulé “La douleur de l’enfant : stratégies soignantes de prévention et de prise en charge” (qui remplace le livret “Stratégies infirmières pour la prise en charge de la douleur de l’enfant”) a été conçu par des soignants pour mieux prévenir la douleur des soins à l’enfant. Il est enrichi de photos, contient des recommandations, des références, des protocoles et les questions les plus fréquemment posées. Le livret comprend désormais, en plus des soins infirmiers, des actes de kinésithérapie, des situations spécifiques comme la néonatologie, ainsi qu’une description détaillée des moyens non pharmacologiques. Il sera téléchargeable sur les sites de Pediadol4 et du Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD)5.
Innovation importante : pour la première fois, l’ATDE a organisé un concours pour récompenser la meilleure affiche ou le meilleur slogan pour la prise en charge de la douleur de l’enfant. Pour cette première expérience, les propositions ont été nombreuses et le jury a eu parfois du mal à effectuer son choix. Les résultats de ce concours et le contenu complet des actes sont disponibles sur le site de Pediadol4.
