Le 6e colloque organisé par la Fondation des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, en décembre dernier, s’est intéressé à la prise en charge des adolescents autour de plusieurs thèmes : le repérage des jeunes en difficulté, leur accueil à l’hôpital, les soins en réseau, l’écoute et l’accompagnement des adolescents dans leurs projets de soins.
Le 6e colloque organisé par la Fondation des Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France (FHP-HF) s’est déroulé le 1er décembre 2006, à Paris. Si cette journée était le signe d’un engagement fort de la FHP-HF dans la prise en charge des adolescents, les 500 participants présents ont témoigné du besoin de soins des adolescents et de l’intérêt des équipes soignantes pour mieux les accueillir.
Qui est l’adolescent déprimé ?
Bruno Falissard, praticien hospitalier à la Maison de Solenn (Inserm, Paris xi), a présenté un travail de recherche intitulé « Qui sont les adolescents déprimés ? », réalisé depuis 4 ans en collaboration avec Anne Révah Lévy. Il n’existe pas de véritable consensus sur la définition de la dépression, mais on peut considérer qu’elle relève d’une séméiologie associant certains symptômes tels que la tristesse, la perte d’intérêt, le ralentissement, l’irritabilité, les idées noires ou de mort, les insomnies, etc.
Des entretiens ont été menés auprès de 10 adolescents et 10 psychiatres avant de rédiger un questionnaire regroupant des questions selon trois axes distincts :
manifestations émotionnelles (tristesse, irritabilité, pensées de mort, perceptions négatives de soi) ;
manifestations non émotionnelles (ralentissement, sommeil) ;
manifestations au travers des interactions sociales (école, loisirs, vie relationnelle).
Une enquête menée auprès de 300 adolescents consultants a permis de cerner les facteurs de risque de la dépression. Le premier facteur de risque environnemental mis en exergue a de quoi nous inquiéter tant il est courant : ce sont les plaisanteries faites à partir du poids !
Le questionnaire élaboré pour ce premier travail a été ensuite utilisé pour une étude épidémiologique réalisée par le Conseil général du Val-de-Marne. Il a également constitué le support d’une formation destinée à des infirmières scolaires, montrant bien que « clinique et recherche doivent s’éclairer mutuellement ».
