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Titre Depuis plus de 10 ans, des parents de victimes nous alertent sur l’existence de pratiques dangereuses perçues comme ludiques par leurs jeunes auteurs. Un état des lieux des connaissances s’impose pour mener à bien les démarches préventives. Généralités Ce sujet suscite une inquiétude des parents et des professionnels de l’enfance comme autrefois la mort subite du nourrisson. Repéré dans la littérature générale depuis plus de deux siècles, et en médecine légale au XIX° siècle, l’époque actuelle est propice à son expansion. La recherche scientifique s’active. La bibliographie s’étoffe. Des très jeunes pratiquent - dès 4 ans, premier décès connu à 6 ans, et pic de mortalité à 12 ans -, souv
Source Quotidien du médecin (Le)
Date de parution 27/04/2011
Commentaire Depuis plus de 10 ans, des parents de victimes nous alertent sur l’existence de pratiques dangereuses perçues comme ludiques par leurs jeunes auteurs. Un état des lieux des connaissances s’impose pour mener à bien les démarches préventives. Généralités Ce sujet suscite une inquiétude des parents et des professionnels de l’enfance comme autrefois la mort subite du nourrisson. Repéré dans la littérature générale depuis plus de deux siècles, et en médecine légale au XIX° siècle, l’époque actuelle est propice à son expansion. La recherche scientifique s’active. La bibliographie s’étoffe. Des très jeunes pratiquent - dès 4 ans, premier décès connu à 6 ans, et pic de mortalité à 12 ans -, souvent en méconnaissance totale des risques. Dépistage et prévention ont buté sur la difficile prise de conscience du phénomène. Ses noms sont trop nombreux. Bien le nommer est indispensable pour ensuite mieux le connaître, nous sentir concernés et envisager plus sereinement la prévention. Lexique « Jeu du foulard » : un des nombreux termes employés par les jeunes (1) à valeur historique (mobilisa l’opinion publique). Le danger existe aussi sans foulard ni lien. Lui sont préférables : « Pratiques d’évanouissement/ hypoxie/ non-oxygénation » ou « Chocking/fainting game ». Appartenant aux « Jeux dangereux » ils se font généralement sans agression tangible (2), ni risque clairement identifié (3), ni intention lésionnelle. Leur repérage en est plus difficile. D’où la focalisation ici sur ce type spécifique de jeux dangereux. Complications par « accidents ». Diagnostic différentiel : suicide ou meurtre. Physiopathologie Diverses manœuvres corporelles (± associées suivant les « jeux ») mènent au chaos la régulation cardio-circulatoire : - pression des barorécepteurs carotidiens / vaisseaux du cou (semi-strangulation), - pression abdomen/ thorax/ globes oculaires /manœuvre de Valsalva, - alternance hyperventilation/ blocage respiratoire, - et ± en association : exercice physique (série de flexions)?; passage soudain du décubitus à l’orthostatisme. Les variations brutales de pression artérielle, rythme cardiaque, oxémie et capnie affolent les perfusions cérébrale et cardiaque. Se succèdent alors lipothymie, syncope voire issue fatale (par anoxie cérébrale, arrêt cardiaque, chute avec hématome sous-dural ou strangulation secondaire par le poids du corps après la syncope). Pourquoi?? Les motivations varient (âges, sujets). Elles relèvent des fonctions structurantes des jeux dans les rapports sociaux, de la découverte de soi ou des expériences extrêmes, voire de la transgression d’interdits ou de la prise de risque s’ils sont connus : - Impressionner l’autre, - rire (voir l’autre s’évanouir, avoir des myoclonies sans réaliser que ce sont des convulsions par souffrance cérébrale), - faire comme un grand, - faire partie du groupe, partager un secret, - éprouver des sensations (appropriation corporelle, ivresse, pseudo-hallucinations ischémiques voire érotisation), - relever des défis (tenir le plus longtemps sans respirer, sans s’évanouir), - se dépasser, rechercher ses limites, - s’évader, se relaxer (dans les formes addictives, ne serait-ce que par l’effet bêtabloquant, considérer cela comme une drogue « naturelle » supposée « sans danger »). Épidémiologie Les recherches princeps font distinguer 3 niveaux. Pratiques internationalement repérées. Connues de 68 % des jeunes, 45 % connaissent un joueur, essayées par 7 % (sex-ratio proche de 1) et 2 % de façon répétitive (A.J. Macnab 2009)*. Morbidité : - séquelles post- traumatiques en cas de chute (fractures, traumatisme crânien…), - séquelles ischémiques cérébrales [neuromotrices, neurosensorielles (cécité), neurocognitives (confusion, baisse de la concentration, du rendement scolaire), céphalées inexpliquées, crise convulsive et épilepsie symptomatique], - addictions. Mortalité : Estimée actuellement à plus de 20 décès/an en France. Les facteurs de risque de mortalité sont : sexe masculin (5 pour 1 fille) pratique répétée et solitaire (4). Des traits de tempérament sont peut-être surreprésentés (impulsivité, curiosité, goût de la compétition, de la découverte??) ± de probables facteurs physiologiques indécelables (vulnérabilité cardiaque, hypersensibilité aux variations de PA/gaz du sang). Prévention Primaire : campagnes générales d’information, veille internet, inclusion dans les formations (professionnels de l’enfance) et les programmes scolaires (SVT : physiologie respiratoire et circulatoire?; éducation civique : notions de « jeu » et d’assistance à personne en danger?; santé scolaire). Secondaire : connaissance par tous des signes d’alerte pour assurer le dépistage. Si aucun signe n’est spécifique, un seul suffit à instaurer un dialogue avec le jeune : - jeune parlant de ces pratiques, - trace sur le cou, - col roulé, - microhémorragies conjonctivales, - pétéchies faciales, - perte visuelle inexpliquée, - myiodopsies, - acouphènes, - bruits de chute dans un espace clos +/- confusion, - céphalées, - malaise, - vertiges, - crise convulsive, - problèmes de concentration/ vigilance, - lien (ceinture, cordon…) traînant dans la chambre, - support de compression du cou (barre de musculation…), - sachet plastique. Découvrir un caspermettra une prévention auprès de l’entourage. Les bonnes pratiquesde prévention (non incitatives) existent : - choisir des locuteurs, - s’adapter aux professionnels, aux parents et aux enfants, - s’adapter à l’âge, aux connaissances préalables de l’auditoire, - assurer une interactivité, - amener à devenir acteurs de la prévention, - bien choisir les contenus : physiologie, description des risques/séquelles (éviter discours moralisateurs, simples interdits. Sans lister aux jeunes les sensations supposées agréables, ni leur montrer les pratiques). Tertiaire : une pratique itérative voire addictive relève d’un suivi personnalisé spécialisé : modifier la perception bénéfices/risques ± soins psychiques d’une éventuelle co-morbidité (comme l’asphyxiophilie). Conclusion Ces pratiques entraînent une mortalité et des morbidités sévères. Tout jeune quel que soit le milieu ou l’âge peut être concerné, souvent hors du cadre des conduites à risque de l’adolescence ou des pathologies mentales. La physiopathologie est surtout cardiocirculatoire (plus que respiratoire). La démarche préventive est globale (professionnels, parents et enfants). Nul n’est sensé ignorer les signes d’alerte.
Mots-clés SANTE PUBLIQUE / JEU / RISQUE / MORT / ENFANT / ADOLESCENCE
Langue Français

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