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Fonds documentaire : Article
Titre Accompagnement sexuel des handicapés
Source Quotidien du médecin (Le)
Date de parution 27/03/2015
Commentaire Organisé la semaine dernière dans un hôtel des environs de Strasbourg, le premier « stage de formation à l’accompagnement sexuel des personnes handicapées » a accueilli 13 participants, encadrés par un psychologue sexologue, une avocate et des masseurs. À l’origine de cette formation, un écrivain et conférencier atteint depuis l’enfance d’amyotrophie spinale, Marcel Nuss, infatigable défenseur du droit à l’autonomie des personnes handicapées, y compris en matière sexuelle. Autorisée dans de nombreux pays, mais interdite en France car assimilée à du proxénétisme, la mise en relation, par une association spécialisée, d’accompagnants sexuels et de personnes handicapées est une réponse à l’isolement sexuel de ces dernières. « Nous ne sommes pas des proxénètes mafieux », s’amuse Marcel Nuss qui, au-delà de la sexualité, déplore « le manque de liberté individuelle face à tous les grands sujets de l’existence, de la GPA à la fin de vie ». Loin de se laisser impressionner par d’éventuelles menaces judiciaires, Marcel Nuss et sa jeune épouse, Jill, insistent sur « le droit à l’amour » et sur l’importance de la sensualité, mais aussi sur le caractère « profondément généreux » de l’accompagnement. Ce dernier réclame, selon eux, un fort investissement vers l’autre, une réelle empathie et une parfaite maîtrise de son propre corps et de sa sexualité. Plaidant depuis des années pour de telles formations, Marcel Nuss n’accepte pas n’importe qui parmi ses stagiaires : « il est hors de question de prendre des gens qui pensent solder ainsi leurs dettes ou rencontrer plusieurs personnes par jour, nous les sélectionnons au préalable en fonction de leurs motivations et de leurs compétences », explique-t-il entouré des membres de l’« Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel », qu’il a fondée avec Jill il y a un peu plus d’un an. Éviter des alternatives dramatiques Le stage, qui s’est ouvert sur une matinée juridique, a fait une large part aux sensations et au toucher, tout en aidant les futurs accompagnants à mieux connaître la diversité des handicaps et les attitudes à adopter face à eux. « Je ne dis pas que c’est la solution idéale, reconnaît Marcel Nuss, mais cela répond à une demande réelle, et il est normal que les accompagnants qui s’investissent puissent être rémunérés, même s’il n’est pas question de vivre de cette activité. » Il rappelle que priver les personnes handicapées du droit à la sexualité, c’est laisser se développer des alternatives dramatiques, comme « ces mères qui masturbent leur fils et vivent un véritable inceste par procuration », mais aussi « les personnes handicapées violées en institution par d’autres personnes handicapées, sans même parler des professionnels, autant de sujets tabous que l’on n’aborde jamais ». Selon lui, la rémunération est normale et légitime, et permet aussi de « clarifier » la relation : « nous ne souhaitons pas que les personnes faisant appel à une ou un accompagnant le voient trop souvent et s’investissent trop fortement avec elle ou avec lui. » À ses yeux, l’accompagnement doit être un « tremplin » vers une vie amoureuse intégrant la sexualité, même s’il est clair que, pour certaines personnes handicapées, il sera parfois le seul moyen d’avoir une vie sexuelle. L’accompagnement sexuel doit s’adapter à chaque type de handicaps, aussi bien physiques que mentaux. De plus, souligne l’association, « certains couples handicapés ont besoin d’une tierce personne pour avoir des relations sexuelles : dans ce cas, l’accompagnant doit savoir aider, tout en se rendant invisible, et a besoin d’une formation qui ne s’improvise pas ». L’accompagnement peut aussi comprendre une éducation sexuelle, notamment en matière de contraception. La variété des stagiaires présents a illustré la variété des problématiques : si trois « escorts », deux hommes et une femme, ont participé à ces journées, on y trouvait aussi des professionnels du médico-social et du handicap et de simples personnes concernées par le sujet. De même, le participant le plus jeune avait une vingtaine d’années, et le plus âgé 74 ans.
Mots-clés HANDICAP / SEXUALITE
Langue Français

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