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Fonds documentaire : Article
Titre Alimentation et santé : Français, encore un effort
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Roy P
Date de parution 01/10/2004
Commentaire Il reste encore beaucoup à faire, dans le cabinet du généraliste notamment, pour que les Français apprennent à manger sans se rendre malades. Selon le deuxième baromètre Santé Nutrition, les attitudes et les comportements n'évoluent dans le bon sens que très lentement, principalement chez les femmes. QUE SAVENT les Français de l'alimentation et du rapport qu'elle a avec certaines maladies ? Se sentent-ils bien informés ? Que signifie pour eux le fait de manger ? Pensent-ils avoir une alimentation équilibrée ? Qu'est-ce qui influence la composition des menus ? Plus de 3 000 personnes âgées de 12 à 75 ans - échantillon national - ont répondu à ces questions au niveau national entre le 2 février et le 29 mars 2002. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) analyse leurs réponses dans le deuxième baromètre Santé Nutrition, rendu publique hier. Manger pour conserver sa santé n'est un objectif que pour 20 % des Français. Quatre sur cinq considèrent que l'alimentation joue un rôle important dans l'apparition de l'obésité, des maladies cardio-vasculaires, du diabète ou de l'ostéoporose. Pour le cancer, ils ne sont que 64 % à faire un lien avec leur façon de se nourrir. Parallèlement, plus des trois quarts se disent bien informés, notamment par les médias (49,8 %), les professionnels de santé (20,5 %) et l'entourage proche (16,8 %). En revanche, si une personne sur deux lit les informations nutritionnelles portées sur les emballages, seulement un peu plus de 50 % de ces lecteurs les comprennent. Les femmes mieux informées. Une minorité de Français connaît les repères de consommation recommandés par le Programme national nutrition santé (Pnns) : 2,6 % citent « au moins cinq fruits et légumes par jour », 17,6 % « trois produits laitiers quotidiens » et 30,4 % « au moins 30 minutes d'activité physique dans la journée ». Les femmes semblent plus intéressées et plus préoccupées que les hommes par l'influence de l'alimentation sur leur santé. Elles sont deux fois plus nombreuses à suivre un régime amaigrissant. Et elles sont plus nombreuses aussi à faire un régime qu'en 1996 (premier baromètre Santé Nutrition, publié en 1998) : 9,4 % contre 6,8 %. Le surpoids et l'obésité affectent davantage les hommes (31,7 % et 9,1 % contre 19,2 % et 5,2 % des femmes) et les personnes économiquement défavorisées. Attitudes, opinions et connaissances changent avec l'âge. Chez les adolescents, passer à table est un acte indispensable pour vivre, tandis que le plaisir prime dans le monde des adultes. Pour un adolescent, manger équilibré signifie plus souvent « éviter certains aliments », « prendre des repas réguliers » ou encore « ne pas grignoter entre les repas », alors que leurs aînés évoquent « manger varié » ou « favoriser des aliments en particulier ». Plus on prend de l'âge, plus l'alimentation devient un sujet de préoccupation. En pratique, un Français sur dix seulement, généralement une femme, mange des fruits et des légumes au moins cinq fois par jour. Un sur quatre consomme des produits laitiers trois fois par jour (plus qu'en 1996) et 48,1 % des 12-17 ans en prennent trois ou quatre fois. Huit sur dix mettent à leur menu, une ou deux fois par jour, de la viande, des produits de la pêche ou des œufs. Les aliments sucrés, les pizzas, les tartes salées et les sandwiches attirent les jeunes et les travailleurs. Au chapitre des boissons, l'eau minérale ou de source et les jus de fruits sont de plus en plus appréciés. La part des Français ayant consommé une boisson alcoolisée au moins une fois dans la journée est passée de 45 % en 1996 à 39 % en 2004. Le vin rouge reste l'alcool le plus bu, bien que la tendance soit à la baisse (de 30 à 23 %). Le sel se retrouve toujours sur la table de trois Français sur cinq, la mayonnaise, le beurre et l'huile d'olive chez un sur cinq. Depuis 1996, quelques changements sont cependant observés. Parmi les matières grasses utilisées pour la vinaigrette et la cuisson, l'huile d'olive est en forte hausse (+ 86 % avec la vinaigrette). Le beurre et la margarine ordinaire, à l'inverse des produits allégés et des huiles mélangées, sont en baisse. Enfin, les activités physiques : 55 % ont pratiqué un sport au cours des quinze derniers jours, avec, bien sûr, une proportion plus grande de jeunes. Quant au modèle alimentaire « à la française », il repose toujours sur la notion de repas structurés en plusieurs plats et partagés avec d'autres convives lors des déjeuner et dîner. Cependant, les modes de vie actuels entraînent une simplification des deux principaux repas. Les quatre plats au déjeuner, encore fréquents en 1996 (25,2 %), perdent de leur importance (19,9 %). Les trois plats (37,7 %) ou deux plats (30,2 %) dominent, pour un repas en 30 minutes chrono et devant la télé pour 33,8 % des Français. Le soir, les deux plats (38,9 %) et trois plats (34,8 %) sont les plus partagés, avec un ordre inversé par rapport à 1996. Le temps consacré au dîner est de 40 minutes en moyenne, face au petit écran pour 49,8 % des personnes interrogées. Au petit déjeuner, 10,2 % des Français respectent les règles du Pnns, à savoir laits ou produits laitiers, pains et céréales et fruits et jus de fruits. Cela prend 16 minutes, en regardant la télévision pour 17,4 %. Le lieu principal des trois repas est le domicile, même lors du déjeuner (67,7 %). Appliqués, avertis, hédonistes ou pratiques. Face à l'alimentation, les Français peuvent être répartis en sept groupes. Les plus nombreux (18 %) sont « les appliqués » ; il s'agit le plus souvent de femmes vivant en couple et avec enfants, aimant cuisiner et jugeant équilibrée leur alimentation standard assez variée. « Les avertis » (17 %) mangent plus que les autres du poisson, des fruits, des légumes, des produits laitiers et des légumes secs ; les Françaises de 50 ans et plus, motivées par des objectifs santé dans la composition de leurs repas, suivant un régime et pratiquant régulièrement une activité sportive, composent ce groupe. « Les petits consommateurs » (15 %) sont en général des divorcées, veuves ou séparées ayant franchi le cap de la cinquantaine ; elles n'utilisent aucune matière grasse pour cuisiner. « Les hédonistes » (14 %) n'aiment pas faire la cuisine, ne cachent pas leur attrait pour les boissons alcoolisées, les plats préparés, la charcuterie et le pain et négligent quelque peu les fruits et les légumes ; la plupart sont des hommes de 30-39 ans, ayant de diplôme supérieur. « Les utilitaires » (14 %), le plus souvent des hommes de 18-29 ans, mangent pour vivre en privilégiant la charcuterie, la viande et les plats tout prêts aux dépens du poisson et des fruits ; négligeant l'aspect santé, ils ne lisent jamais les étiquettes des produits alimentaires et ont conscience que leur nourriture est peu équilibrée. « Les traditionnels » (12 %), aux faibles revenus, ruraux et nordistes de plus de 60 ans, en situation de surpoids pour 56 % d'entre eux, se nourrissent de pommes de terre, de pain, de vin, de charcuterie et de viande. « Les pratiques » (10 %), enfin, recherchent la facilité et reconnaissent avoir une alimentation peu équilibrée ; âgés de 18 à 39 ans, franciliens ou nordistes, ils vont à la cantine ou chez des amis pour des pâtes, du riz, de la semoule ou du blé, ou des plats tout prêts. D'une région à l'autre, les pratiques alimentaires diffèrent toujours. Dans le Nord - Pas-de-Calais, par exemple, les habitants sont plus nombreux que ceux du Languedoc-Roussillon à consommer plus fréquemment de la viande, des pommes de terre, de la charcuterie et des « snacks ». Ils sont par ailleurs davantage portés sur l'eau minérale, la bière, les alcools forts et les boissons gazeuses sucrées. Du côté de Montpellier, fruits, légumes, fromages, légumes secs, produits laitiers, pain, poisson, confiseries, vin rouge, thé et tisanes sont au menu. Il ne fait pas de doute que le « fast-food » et le « junk-food » ont largement altéré le goût des Français pour la bonne cuisine.
Mots-clés COMPORTEMENT ALIMENTAIRE / SANTE PUBLIQUE / COMPORTEMENT
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

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