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Fonds documentaire : Article
Titre 2005, une nouvelle étape dans la prévention ?
Source Quotidien du médecin (Le)
Date de parution 02/02/2005
Commentaire Une étude a été menée sur 460 cas de suicides pris en charge par le service de médecine légale de Saint-Etienne et à l'institut médico-légal de Lyon-I. Les premiers résultats, qui serviront de base pour une analyse médico-sociale plus poussée, donnent au Pr Michel Debout l'occasion d'avancer une idée pour la prévention du suicide : aller au-devant des personnes fragiles. POUR LE Pr MICHEL DEBOUT, président de l'Union nationale de prévention du suicide (Unps), l'histoire de la prévention du suicide a été ponctuée par trois étapes majeures. Sa naissance d'abord, en 1953, avec l'appel du révérend Chad Varah, pasteur anglais qui faisait publier dans la presse londonienne l'annonce suivante : « Avant de vous suicider, appelez Man 2000 », accompagnée de son propre numéro de téléphone. Quarante ans plus tard, en 1993, le suicide est reconnu « grave problème de santé publique » par le Conseil économique et social. L'année 2005 marquerait-elle un nouveau pas dans le mode de prévention du suicide ? Le Pr Debout pose la question et surtout apporte des réponses, du moins émet des propositions. Avec l'un de ses internes, Éric Bonne, au sein de son CHU, à Saint-Etienne, et en collaboration avec le Pr Daniel Malicier, lui aussi professeur de médecine légale à l'université de Lyon, il a mené une étude sur 460 cas de suicides enregistrés dans leurs services (service de médecine légale de Saint-Etienne et l'institut médico-légal de Lyon-I) depuis mai 2003. A l'occasion des 9es Journées nationales de prévention du suicide, ils livrent leurs premiers résultats. Des résultats chiffrés uniquement qui, jusqu'en juillet, feront l'objet d'analyses, eu égard aux antécédents pathologiques, aux hospitalisations, aux traitements éventuels et au contexte socio-médical du patient. « Ces résultats très généraux, fondés essentiellement sur la répartition par âge et par sexe des personnes décédées, permettent d'illustrer et de confirmer les chiffres nationaux très préoccupants donnés par l'Inserm », explique le Pr Debout. Le nombre de suicides chez les 30-60 ans représente plus de 55 % de l'ensemble des suicides, avec une forte prédominance chez les hommes (presque 39 %). « La mort de l'adulte a ceci de préoccupant qu'elle a un impact sur un nombre important de personnes. Beaucoup de "vivants" gravitent en effet autour de l'adulte, dont la mort provoque notamment bien souvent des orphelins. » Aller au devant des suicidaires. « Doit-on attendre que celui qui est en détresse s'adresse à nous, ou plutôt aller à sa rencontre ? » Voilà la question-réponse que pose le Pr Debout et qui sera à l'honneur lors de ces journées. L'idée, novatrice, est d'aller au-devant des personnes fragilisées. Pour cela, il faut d'abord les localiser. « On sait que les personnes en passe de divorcer sont généralement en contact avec des avocats, que les personnes qui ont perdu un emploi sont susceptibles de fréquenter l'Anpe, que les personnes endettées se rendent à la Banque de France », explique le Pr Debout. « A nous de contacter ces institutions, de les informer, voire de les former sur la conduite à tenir face à une personne en situation de fragilité. Elles, pourraient alors nous aider à repérer les personnes susceptibles de flancher. Nous devons les convaincre de ne pas vivre leur problème dans l'isolement. » L'idée de développer des réseaux de proximité sera d'ailleurs reprise dans l'une des interventions prévues lors des Journées par la présidente de l'association Phare Enfants Parents, Thérèse Hannier. « Nous devons sortir la prévention du suicide de son seul champ d'écoutants et l'intégrer désormais dans différents champs de la société », insiste le Pr Debout. D'autres moyens d'action seront évoqués lors des débats. Sera notamment démontrée l'efficacité de la diminution de l'accès aux moyens de suicide à létalité élevée, autrement dit les armes à feu, les médicaments, le métro, le gaz de ville, les gaz d'échappement. Certaines expériences ont montré une régression significative du nombre de suicides, et ce sans transfert vers d'autres moyens létaux, comme en Angleterre ou en Australie où l'on a réduit le nombre d'armes à feu. Une meilleure prise en charge médicale des personnes à risque en améliorant la formation des généralistes a également porté ses fruits dans certains pays d'Europe (Finlande, Suède, Norvège, Danemark, Hongrie et Allemagne). Les organisateurs des Journées nationales de prévention du suicide posent enfin la question suivante : quelles sommes ont été investies dans la campagne pour la prévention du suicide ? Ils attendent la réponse.
Mots-clés PREVENTION / SUICIDE
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

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