En France, 57 % des accidents de la vie courante qui touchent les enfants de 0 à 16 ans surviennent à l'intérieur de la maison. Le ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille, l'assurance-maladie et l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) lancent une campagne de prévention sur le petit écran.
SI LA MAJORITÉ des accidents de la vie quotidienne sont sans conséquence grave pour les enfants, un certain nombre laissent tout de même des séquelles. Et tous sont évitables, comme le ministère de la Santé, l'assurance-maladie et l'Inpes s'emploient à le démontrer avec une campagne nationale de prévention.
Neuf catégories d'accidents domestiques sont répertoriés : les brûlures, l'empoisonnement (ingestion de médicaments, de produits ménagers ou de produits toxiques), la suffocation (suite à l'avalement de petits objets ou aliments), l'étouffement (sous les draps ou un oreiller), les chutes, l'électrocution (causée essentiellement par des appareils laissés à portée de main), l'écrasement (de doigts coincés dans une porte), la noyade, les chocs et les coups. La maison est le principal lieu de ces accidents : plus de 80 % selon une enquête de l'Institut de veille sanitaire (1999-2001). Pour les enfants de moins de 1 an, les accidents arrivent surtout dans la cuisine, la chambre et la salle de bains (30 cm d'eau suffisent pour qu'un enfant laissé sans surveillance se noie). La tête est la partie du corps la plus touchée : 61 % des accidents des enfants de 0 à 5 ans et 38 % de ceux de 5 à 9 ans. Les chutes de chaise haute, par exemple, ont entraîné 11 hospitalisations sur 133 chutes. Les enfants se blessent également aux membres supérieurs (20 % des 0-5 ans, 33 % des 5-9 ans). Enfin, toujours sur cette même période, 900 enfants de moins de cinq ans se sont brûlés, et 30 % de ces brûlures ont eu lieu dans la cuisine.
À chaque âge, chaque capacité (à reconnaître le risque).
Pour les tout petits, de simples mesures peuvent suffire, au niveau de l'aménagement du domicile par exemple ou de la sécurité des produits. Mais lorsque l'enfant a grandi et qu'il gagne en autonomie, il est nécessaire de bien identifier les risques qu'il encourt et, sans le punir, de lui apprendre à les reconnaître. Et donc, dit la campagne, de connaître les capacités de l'enfant à tenir compte des dangers, celles-ci évoluant avec l'âge.
Les quinze petits films de la campagne télévisée sont programmés chaque samedi (14 heures, TF1). La première vague de diffusion est prévue jusqu'au 9 juillet. La seconde du 3 septembre au 31 décembre. Les conseils donnés « doivent devenir des réflexes », insistent les initiateurs de la campagne. L'Inpes diffuse par ailleurs une brochure gratuite intitulée « Avec l'enfant, vivons la sécurité ».
