En France, l'asthme touche plus de 3,5 millions de personnes et en tue 2 000 chaque année. Une mortalité importante parce que le contrôle de la maladie reste très insuffisant. Et pourtant, « Vivre normalement avec son asthme, c'est possible ! » C'est ce que les actions menées pour la Journée mondiale, demain, s'efforceront de démontrer.
L'ASTHME est l'une des pathologies chroniques les plus répandues dans le monde - de 100 à 150 millions de personnes atteintes - et les coûts qu'il engendre dépassent ceux de la tuberculose et de l'infection à VIH réunis. La fréquence de la maladie est en constante augmentation dans la plupart des pays. En France, ce sont plus de 3,5 millions de personnes, dont un tiers d'enfants, qui sont touchées. Et chaque année, 2 000décès sont enregistrés.
« Une mortalité importante pour une pathologie que l'on sait traiter », souligne l'association Asthme & Allergies*, que préside le Pr Daniel Vervloet, à l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme, célébrée le 3 mai. Et les cas sont de plus en plus graves, comme en témoigne le taux d'hospitalisations, qui a doublé en vingt ans. C'est que le contrôle de la maladie asthmatique « reste encore très insuffisant » : 46 % des asthmatiques ont une gêne respiratoire qui survient au moins une fois par semaine ; trois asthmatiques sur dix ont été hospitalisés ou ont consulté en urgence au cours des douze derniers mois ; 60 % des asthmatiques ont utilisé des médicaments inhalés (bêta 2-mimétiques à courte durée d'action) au cours des quatre semaines précédentes ; 42 % sont limités dans leurs activités sportives ou de loisirs, 32 % dans leurs activités physiques habituelles, 29 % dans leur mode de vie, 22 % dans leurs activités sociales ; et 17 % des adultes et 43 % des enfants ont été absents de leur lieu de travail ou de l'école à cause de leur asthme au cours de l'année écoulée.
Un triste constat que confirme une étude européenne** dont les résultats seront révélés demain : ils montrent l'impact dévastateur de l'asthme sévère sur la qualité de vie et les besoins insatisfaits des patients.
Un partenariat avec le médecin.
Et pourtant, il est possible de vivre normalement avec son asthme. Pour en convaincre les malades, Asthme & Allergies publie, avec le parrainage du ministère de la Santé et le soutien du Laboratoire GlaxoSmithKline, une brochure diffusée à 900 000 exemplaires via les médecins et les pharmaciens. Elle explique que la qualité de vie se mesure (questionnaires et mesure du souffle) et détaille les mesures préventives. Elle souligne aussi l'importance de l'observance scrupuleuse du traitement et de la participation active à la prise en charge. Enfin, elle rappelle qu'il est essentiel d'établir « un partenariat avec son médecin ».
Les médecins, de leur côté, doivent être formés à dépister la maladie. Ils doivent être conscients de la nécessité d'améliorer l'observance du traitement de fond, alors que le recours, pourtant indispensable, aux corticoïdes inhalés est encore mal accepté par les patients. « L'état des lieux de la prise en charge plaide pour une plus grande collaboration des professionnels autour du patient, non seulement pour le prendre en charge, mais aussi pour l'aider à se prendre en charge lui-même », indique Asthme & Allergies.
Pendant la Journée mondiale, de nombreuses manifestations sont organisées pour informer les patients et les médecins : portes ouvertes dans les écoles de l'asthme, mesures du souffle, témoignages, manifestations sportives, tables rondes... Enfin sort en librairie « Asthme, guide à l'usage des patients et de leur entourage » (éditions Bash, 15 euros), rédigé par la Société de pneumologie de langue française, Asthme & Allergies et le Comité national de lutte contre les maladies respiratoires.
Le comité annonce la mise en place d'un observatoire auprès d'enfants d'écoles primaires afin de sensibiliser parents et enseignants à l'importance d'un dépistage précoce. Un prétest est en cours auprès d'élèves de CM1 et de CM2 de Marseille, réalisé par le Pr Denis Charpin. Il s'agit d'attirer l'attention sur l'existence de symptômes évocateurs, notamment avec un test de course, et de promouvoir la mesure du souffle.
