Pour la 45e année consécutive, le mouvement français des Alcooliques anonymes (AA) célébrera la sobriété, au cours de son congrès annuel, à Versailles, les 19 et 20 novembre.
C'EST EN 1960, à la suite d'un reportage de Joseph Kessel paru dans « France-Soir » sur les Alcooliques anonymes, que la France s'ouvre au rassemblement mondial d'aide aux buveurs par des buveurs repentis, né aux Etats-Unis en 1935. Aujourd'hui, la France compte 620 groupes, accueillant quelque 15 000 membres*. Comme le précise la définition du mouvement, le but principal des AA est de rester sobre et de soutenir d'autres alcooliques à parvenir à la sobriété. Leur 45e congrès, qui se tiendra à Versailles (Yvelines), les 19 et 20 novembre, sera l'occasion de dire à tous ceux qui ont besoin d'un accompagnement que les Alcooliques anonymes sont « bien portants et disponibles ».
La seule condition pour devenir membre est d'avoir envie d'arrêter de boire. Aux AA, il n'y a ni cotisation ni droit d'inscription. Le mouvement, qui n'est affilié à aucune secte, confession ou parti politique, est financé par ses propres contributions. A l'instar de l'Organisation mondiale de la santé, AA assimile l'alcoolisme à une maladie et l'alcoolique à un malade « dans son corps (et) dans son esprit ». « S'il ne cesse pas de boire, son alcoolisme ira de mal en pis. » Chaque membre se présente comme étant un alcoolique. Même quand il n'a pas bu depuis plusieurs années, il ne se dit pas « guéri ».
Un esprit sain et des émotions équilibrées.
« Plutôt que de jurer de ne jamais boire ou de s'inquiéter de savoir s'ils seront sobres demain, les AA s'efforcent de ne pas boire aujourd'hui, expliquent les animateurs du mouvement. En ne consommant pas d'alcool, les nouveaux venus prennent soin d'une partie de leur maladie. Leur corps a une chance d'aller mieux. S'ils veulent demeurer sobres, ils ont besoin d'un esprit sain et d'avoir des émotions équilibrées. Ils commencent alors à mettre de l'ordre dans leur façon confuse de parler et à se défaire de leurs sentiments malheureux en suivant les "douze étapes" de rétablissement AA. »
Les Alcooliques anonymes, c'est aussi une main tendue aux proches, avec les groupes Al-Anon, pour les familles, et Alateen, destinés aux adolescents dont les parents boivent. Dans tous les cas, AA ne mène pas de campagne de recrutement et ne donne pas d'avis médicaux ou psychiatriques.
Enfin, comme son nom l'indique, AA repose sur le principe de l'anonymat. Le visage de ses membres ne doit pas apparaître en clair à la télévision ou dans les journaux.
Dans le monde, 2 100 000 personnes font partie du mouvement.
Mots-clés
ALCOOLISME / ASSOCIATION
Notes
Campagne choc en Grande-Bretagne
Le gouvernement Blair lance une campagne contre l'alcoolisme, une semaine avant l'entrée en vigueur d'une loi permettant à certains pubs d'ouvrir 24 heures sur 24. Sur une affiche, on voit un homme uriner dans un caniveau, son urine se transformant en argent. Sur une autre, un trottoir est maculé par une mare de vomi dans laquelle on peut lire 80 livres (118 euros). Dans les deux cas, le message vise le portefeuille des buveurs.
Avec la nouvelle loi, la police pourra faire fermer pendant six mois un pub pris sur le fait en train de servir de l'alcool à un ivrogne. De même, donner à boire à un mineur sera passible de 7 425 euros. Enfin, une personne connue po
