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Fonds documentaire : Article
Titre A l'hôpital, la greffe peine à prendre
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Delahaye C
Date de parution 01/12/2005
Commentaire Une charte des bénévoles à l'hôpital, un article de la loi Kouchner sur les droits des patients et des conventions passées à l'intérieur des établissements encadrent les modalités du bénévolat au sein des hôpitaux. A l'AP-HP, 8 000 adhérents de 250 associations participeraient régulièrement à l'amélioration de l'accueil des soins et à la prise en charge des patients. Mais la synergie du monde associatif avec le personnel hospitalier, les médecins et les services administratifs produit des résultats encore très inégaux selon les établissements. La greffe du bénévolat y semble difficile à prendre. LA LISTE des activités associatives dans les établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris est longue : de l'accompagnement des patients et de leurs familles au soutien au deuil, elle comprend tous les volets sociaux (insertion, précarité, aide aux personnes défavorisées, lutte contre la maltraitance), culturels (enseignement, art, loisirs, bibliothèques...), informatifs (défense et droits des malades, soutien psychologique, conseils contentieux). Et comme le stipule la charte des bénévoles à l'hôpital (29 mai 1991), dans les « réponses spécifiques aux attentes des personnes accueillies », chaque association intervient « en complémentarité avec le personnel ». Une complémentarité qui signifie notamment qu'elles s'abstiennent d'intervenir dans le domaine médical, paramédical ou administratif. Mais la ligne de démarcation n'est pas toujours tracée au cordeau : « Prenez la radio de tel établissement, commente l'adjoint du directeur des affaires juridiques de l'AP-HP, Pierre Chevalier, elle ne remplit pas une mission de santé publique à proprement parler, donc elle est animée par des associatifs. Mais si elle venait à interrompre ses programmes, ce serait évidemment au détriment d'un certain confort des personnes hospitalisées et du niveau de prestation globale des soins hôtelière. » De même, les Nez rouges et autres animations de clowns ne constituent évidemment pas des soignants au sein des services pédiatriques, mais qui niera leur contribution au moral et au rétablissement des enfants ? Ou celle des bénévoles de Médecins du Monde qui se chargent d'organiser des promenades à l'extérieur des hôpitaux pour les jeunes patients ? Les exemples peuvent être multipliés et les frontières sont encore plus ténues quand s'enrôlent comme volontaires des médecins, retraités ou autres. Un monde mal délimité. Le monde associatif immergé dans le monde hospitalier n'est pas seulement mal délimité, il reste aujourd'hui largement sous-exploré. « Nous manquons de visibilité », reconnaît Pierre Chevalier. A telle enseigne qu'une mission d'évaluation vient d'être lancée par Laure Albertini, chef du bureau des associations et usagers, pour fournir des données aussi basiques que le nombre des associations et celui des bénévoles en activité à l'AP-HP. En attendant, les chiffres de 250 associations regroupant 8 000 bénévoles sont avancés aujourd'hui « à la louche ». Le premier et dernier annuaire du bénévolat à l'hôpital porte le millésime 1998 et il n'est pas prévu de le rééditer. On en saura plus en janvier, avec la publication de données chiffrées croisées avec la communauté interassociative d'Ile-de-France. Il faudra attendre septembre 2006 pour, en plus de ces données quantitatives, disposer d'une étude qualitative qui fera le point sur ce que les hôpitaux attendent des associations, et réciproquement. Car au siège de l'AP-HP, nul ne semble douter de l'intérêt qu'il y a à mieux valoriser le travail des bénévoles et à s'appuyer sur leur expérience de terrain pour améliorer le fonctionnement hospitalier dans son ensemble. La cause associative, dit-on, serait entendue depuis toujours dans la mémoire des établissements. La loi Kouchner a relancé le mouvement associatif. Si la charte a réactualisé la donne il y a quatorze ans, c'est surtout la loi du 4 mars 2002, dite loi Kouchner, qui a agi comme un événement moteur. Dans son article 17, elle stipule que « les établissements de santé facilitent l'intervention des associations de bénévoles qui peuvent apporter un soutien à toute personne accueillie dans l'établissement (...) ou développer des activités au sein de l'établissement, dans le respect des règles de fonctionnement des activités médicales et paramédicales ». La loi subordonne l'octroi de ces facilités à la conclusion avec les établissements concernés d'une convention qui détermine les modalités de l'intervention des bénévoles. Une circulaire (en date du 4 octobre 2004) apporte une « mesure de référence » au plan Cancer : « Mieux reconnaître et organiser la présence de bénévoles et des associations de patients et de parents d'enfants au sein des structures de soins. Elle prévoit à cet effet d'ouvrir aux bénévoles l'accès à des formations continues qui sont actuellement réservées aux professionnels, et d'appuyer, à l'inverse, la formation des personnels médicaux et soignants sur l'expérience vécue au sein des associations. » A côté du pouvoir médical et du pouvoir administratif, serait-on sur le point d'assister à l'avènement d'un troisième pouvoir ? « Le mot est sans doute trop fort », nuance Pierre Chevalier, qui préfère parler d'« une force de proposition et d'analyse en train de se structurer à la place de l'antique système D, avec une démarche qualité qui se généralise un peu partout. » Car ce paysage reste très éclaté et les performances associatives sont inégales, selon les directeurs d'établissement, plus ou moins enclins à jouer le jeu participatif, question de tempérament ou de génération. Certains, en particulier parmi les médecins, entretiennent des relations très ambivalentes avec le monde associatif, redoutant des manœuvres de cheval de Troie. Sur le terrain, c'est, quoi qu'il en soit, avec l'implication des bénévoles que s'instaure la démocratie sanitaire, le dialogue et l'échange permettant de liquider pas mal de contentieux. « On se bagarre pour mettre le malade au centre de l'hôpital, c'est un changement des mentalités qui est en train de s'opérer », estime Laure Albertini, qui, après avoir organisé au cabinet de Bernard Kouchner les états généraux de la santé, préludes à loi de 2002, consacre désormais ses efforts au suivi de la manœuvre, en aval. « Plus que jamais, avec le vieillissement de la population et la chronicisation des maladies, plaide-t-elle, les relais associatifs sont indispensables. » L'AP-HP semble résolue à les aider à monter en puissance. Une réunion était organisée le 20 novembre au ministère de la Santé pour expliquer l'intérêt des conventions passées avec les associations ; en janvier prochain, des rencontres sont programmées avec le collectif interassociatif d'Ile-de-France, le groupement des associations familiales et des associations de personnes âgées. Objectif : que la greffe associative prenne partout.
Mots-clés GREFFE / ASSOCIATION / HOPITAL / AP-HP ASSISTANCE PUBLIQUE HOPITAUX DE PARIS
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

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