Recherche rapide

Menu recherche

Bienvenue sur Alexandrie !
Fonds documentaire : Article
Titre Aptitude médicale à la conduite : La responsabilité aux automobilistes
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Roy P
Date de parution 13/01/2006
Commentaire Les ministres de la Santé et des Transports demandent aux conducteurs de gérer eux-mêmes leurs aptitudes médicales à la conduite automobile, en prenant en compte un certain nombre de mises en garde formulées par la communauté médicale et après avoir consulté leur médecin traitant. A DEFAUT D’IMPOSER aux automobilistes des visites médicales obligatoires en fonction de l’âge, les pouvoirs publics ont choisi d’en appeler au sens de la responsabilité individuelle. Il revient à chaque conducteur de véhicule d’autoévaluer sa capacité psychologique et physiologique à pouvoir conduire. Une personne atteinte de troubles susceptibles de constituer un danger pour elle-même ou les autres usagers de la route doit mettre temporairement son véhicule au garage jusqu’à l’amélioration de son état de santé. Ce principe, qui s’inspire du code de la route (art. R.412-6), détermine la mise à jour de l’arrêté du 7 mai 1997 dans sa version du 21 décembre 2005, publiée au « Journal officiel » du 28. Le texte fixe la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis ou donnant lieu à la délivrance d’un papier rose provisoire. Cosigné par les ministres de la Santé et des Transports, il a été validé par l’ensemble des sociétés savantes d’addictologie, de cardiologie, de pneumologie, de neurologie, de somnologie, d’ORL ou encore d’ophtalmologie, sachant qu’il est le fruit du rapport Domont-Hamard de septembre 2004 sur les contre-indications médicales à la conduite automobile. «Faisant état des progrès de la science, il se montre plus permissif dans le cas de certaines pathologies, métabolique ou cardiologique, par exemple, et moins tolérant vis-à-vis de l’alcool et des drogues», dit au « Quotidien » le Dr Brigitte Lantz, membre du cabinet de Xavier Bertrand. «Ceux qui n’arrivent pas à se sevrer doivent renoncer à prendre le volant, tandis qu’il appartient aux médecins de les sensibiliser aux dangers qu’ils font courir et à la nécessité d’une prise en charge thérapeutique adaptée.» A l’inverse, le diabétique n’est plus systématiquement écarté. Le patient sous insuline, avec une injection le soir, présentant un «diabète bien équilibré (de type 2), une bonne hygiène, et suivi par son médecin», est autorisé à conduire le jour pour une durée limitée, renouvelable, de cinq ans s’il est âgé de moins de 60 ans, de deux ans entre 60 et 75 ans et d’un an au-delà de 75 ans ; et ce, aussi bien pour un professionnel de la route que pour un simple automobiliste. Face à un infarctus, qui, hier, était considéré comme incompatible avec la conduite, la route reste ouverte, là encore, pour une durée «sous surveillance», après passage devant une commission médicale départementale d’examen du permis de conduire pour les professionnels, composée de deux généralistes en première instance et d’un omnipraticien et d’un spécialiste en appel. Comme par le passé, les chauffeurs d’autobus, de cars et de poids lourds restent soumis à un contrôle obligatoire de l’aptitude médicale à conduire. Une expertise occasionnelle peut être également exigée par le préfet pour les auteurs d’infractions graves et les personnes qui ont fait l’objet d’une hospitalisation d’office ou d’une annulation du permis (arrêté du 8 février 1999). Pour les autres conducteurs, une déclaration sur l’honneur, au moment de la délivrance du permis, attestant une bonne santé, suffit. Au chapitre des troubles du sommeil, alors qu’aucune mise en garde ne figurait dans l’arrêté de 1997, la «somnolence excessive» de type comportemental nécessite une interruption temporaire de conduite, de l’ordre d’un mois, sous contrôle médical, suivie d’un bilan spécialisé avant toute reprise. Quant à l’épilepsie, associée elle aussi à l’interdit pour les seuls véhicules lourds (arrêté de 1997), elle n’est plus rédhibitoire : une conduite à durée limitée devient possible, comme pour les motos et les voitures. Une culture, un réflexe. «Dans tous les cas, c’est le principe de la responsabilité du conducteur qui prévaut, insiste le Pr Alain Domont. De même que le contractant d’une assurance automobile s’engage à faire réévaluer le risque s’il a un problème de santé, il est du ressort de chacun de gérer son aptitude à la conduite. Tout le dispositif de l’arrêté du 28décembre 2005 donne les moyens d’agir de la sorte avec le concours du médecin traitant.» En somme, à la première alerte de santé, l’automobiliste doit se sentir habité par la question «Est-ce que je peux conduire? » et s’en remettre à une commission médicale ad hoc. Certes, ces dernières ne sont pas légion. En Ile-de-France, il n’en existe qu’une, agréée par la préfecture des Hauts-de-Seine. Il s’agit de la «consultation de pathologies professionnelles d’aptitude au travail et à la conduite de véhicule automobile» du Pr Alain Domont, à l’hôpital Corentin-Celton d’Issy-les-Moulineaux (AP-HP)*, où les patients sont conseillés et, pour certains, repartent avec leur permis renouvelé. Alain Domont, professeur de médecine du travail, a créé à Paris-VI un module de formation continue consacré aux problèmes médicaux de la conduite. Cet enseignement de trois jours, reconnu par le ministère des Transports, est dispensé aussi à Bordeaux (2005) sous la responsabilité du Dr Pierre Philippe, du Laboratoire du sommeil. Depuis 1994, les médecins membres de commissions médicales du permis de conduire sont tenus d’avoir une formation. «Tout (ou presque) est en place» pour que la santé au volant devienne un réflexe, une culture, se réjouit le Pr Domont. «L’Ordre national a mis l’accent dans son bulletin mensuel de janvier 2005 sur l’implication des médecins de soins dans les contre-indications médicales à la conduite, aux côtés des commissions spécialisées; quelque 2500médicaments, sur 7000 spécialités, seront porteurs, d’ici à août 2006, d’un triangle jaune appelant l’automobiliste à la prudence, d’un triangle orange pour une sagesse redoublée ou d’un triangle rouge signifiant l’interdiction de conduire (arrêté du 2 août 2005); et, enfin, l’ensemble des sociétés savantes ont validé l’arrêté du 28décembre 2005 qui appelle à promouvoir, en quelque sorte, les capacités du conducteur à conduire dans une meilleure sécurité sur le plan médical.»
Mots-clés PREVENTION / ACCIDENT DE LA ROUTE / SECURITE ROUTIERE
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

Connexion

Identifiant
Mot de passe