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Fonds documentaire : Article
Titre Alcool et grossesse : Une information encore insuffisante Selon une étude menée à Lille, les femmes sont encore souvent mal informées sur les dangers de l’alcool pendant la grossesse. La communication reste entravée par de nombreux non-dits.
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Quille F
Date de parution 30/03/2006
Commentaire DURANT cinq ans, l’équipe nordiste de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa) a mené une recherche-action avec Geneviève Cresson, sociologue de l’université de Lille-I, sur l’alcool, la grossesse et la santé des femmes. Une vingtaine de professionnels ont travaillé de manière pluridisciplinaire sur le syndrome d’alcoolisation foetale, sa prise en compte par les professionnels de santé, le ressenti des femmes et la prévention. Le fruit de cette étude approfondie vient d’être présenté à Lille, sous la forme d’un ouvrage de 160 pages, très documenté et appelé à une large diffusion. Premier constat : le problème de l’alcool pendant la grossesse est encore peu reconnu. En raison du tabou général qui empêche de parler de l’alcoolisme en France, mais aussi des images spécifiques véhiculées par l’alcoolisme féminin. «Les mères alcooliques sont doublement stigmatisées: d’abord comme faisant un “usage nocif” de l’alcool, puis comme mauvaises mères risquant éventuellement de voir leurs enfants placés», constate Liliane Dupont, directrice départementale de l’Anpaa 59. Les non-dits. Du fait de l’interdit social qui pèse sur l’alcoolisme féminin, la question de l’alcool durant la grossesse est encore peu prise en charge. L’enquête menée sur le sujet en 2004 par Marie-Pierre Jumel est révélatrice des non-dits qui entourent encore la question. Cette psychothérapeute de Béthune (Pas-de-Calais) a interrogé vingt femmes âgées de 22 à 37 ans sur leur relation à l‘alcool. Premier constat : les femmes ont des connaissances très partielles sur les effets de la consommation d’alcool pour le foetus. Elles évoquent les effets physiques, mais méconnaissent les effets neurologiques. Seulement deux d’entre elles ont entendu parler de « zéro alcool = zéro risque pour le bébé ». La consommation d’alcool est encore rarement abordée par les professionnels de santé : sur les vingt femmes, une seule l’a fait, par crainte d’avoir pris des risques. «Le message “zéro alcool” a été entendu et vécu comme une injonction à laquelle il ne fallait pas faillir. Il a renforcé l’angoisse de cette femme», souligne Marie-Pierre Jumel, qui évoque la peur chez les femmes d’être confrontées aux services sociaux, et donc la tentation de taire leur difficulté avec l’alcool. Un syndrome méconnu de certains professionnels. Autre constat de l’étude : malgré son importance numérique, le syndrome d’alcoolisation foetale reste méconnu des professionnels. «Actuellement, on compte tout juste quatre cohortes dans le monde sur le devenir à long terme de l’exposition prénatale à l’alcool, constate le Dr Thierry Danel, addictologue au Chru de Lille. L’épidémiologie est subtile car il faut pouvoir mettre en relation la pathologie de l’enfant avec la consommation antérieure de la mère.» Le spécialiste déplore la grande difficulté de faire passer au grand public les connaissances scientifiques sur le sujet : «En France, on communique encore sur les risques d’une alcoolisation régulière alors que les modes de consommation ont changé: aujourd’hui, l’alcoolisme est plutôt lié à des “cuites” épisodiques mais tout aussi dangereuses pour le foetus.» Certains professionnels de santé jugent les recommandations d’abstinence totale trop culpabilisantes pour les femmes et estiment plus judicieuse l’attitude adoptée par plusieurs pays (notamment le Danemark et la Nouvelle-Zélande) de tendre vers l’absence d’alcoolémie plutôt que l’absence d’alcool.
Mots-clés ALCOOLISME / GROSSESSE / SANTE PUBLIQUE
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

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