Bonjour,

Recherche rapide

Menu recherche

Bienvenue sur Alexandrie !
Fonds documentaire : Article
Titre 200 millions de diabétiques en 2010
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Archimède L
Date de parution 03/04/2006
Commentaire Un défi majeur pour les pays en développement La première conférence internationale de la Fondation mondiale du diabète, créée en 2002, qui s’est tenue à Hanoi, à l’invitation du ministère de la Santé du Vietnam, a été l’occasion de rappeler que la lutte contre le diabète constitue déjà un défi majeur à relever pour les pays en développement. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), le nombre de diabétiques devrait doubler en 2025, passant de 194 à 334 millions, dont 70 % au Sud. L’Asie abrite quatre des cinq pays les plus touchés. ON ESTIME que plus de la moitié des nouveaux cas de diabète seront diagnostiqués en Inde et en Chine», explique le Pr Pierre Lefèbvre, président de l’IDF (International Diabetes Federation) et directeur de la WDF (World Diabetes Foundation). Si les maladies infectieuses constituent encore la première cause de mortalité et de morbidité dans les pays en développement, les affections telles que le diabète, les cancers, les maladies cardio-vasculaires et respiratoires chroniques devraient, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), devenir, dans les vingt-cinq prochaines années, les principales pourvoyeuses de décès et d’invalidités. Déjà, l’épidémie de diabète touche majoritairement les régions les plus défavorisées : 123 des 194 millions de diabétiques dans le monde y vivent. En 2025, leur nombre devrait doubler et représenter plus de 70 % des 334 millions de diabétiques dans le monde. A elle seule, l’Asie compte quatre des cinq pays qui enregistrent la plus forte prévalence de diabète : l’Inde (33 millions), la Chine (23 millions), le Pakistan (9 millions) et le Japon (7 millions). En Afrique, on compte déjà 7 millions de diabétiques. Agir maintenant. «Nous devons agir maintenant», affirme le Pr Lefèbvre. La WDF a été créée en 2002 afin d’améliorer la prévention et la prise en charge des diabétiques dans les pays les plus pauvres, grâce au financement et au soutien technique de projets pérennes. La conférence organisée à Hanoi, avec le soutien du ministère de la Santé vietnamien, de l’OMS et de l’IDF, doit constituer, selon les voeux de ses organisateurs, la première étape d’une stratégie visant à mobiliser les experts mondiaux, les représentants des gouvernements et de la santé publique et à faire du diabète un objectif prioritaire de l’agenda international. «Les pays en développement ne doivent pas connaître la même explosion que les pays du Nord, notamment celle qui a vu le nombre de cas de diabète tripler entre 1990 et 2000 aux Etats-Unis», insiste le Pr Lefèbvre. Une évolution d’autant plus inquiétante que l’épidémie est largement silencieuse : la moitié des 19 millions de diabétiques ignorent leur maladie et on estime à 310 millions le nombre de sujets prédiabétiques qui souffrent d’une intolérance au glucose. Un autre fait contribue à la dangerosité de l’épidémie. «Le diabète de type2, jadis considéré comme une maladie de la maturité, touche aujourd’hui les enfants et les adolescents», insiste le président de la Fondation. Les causes sont avant tout socio-économiques, avec la disparition progressive de l’économie de subsistance au profit d’une urbanisation accélérée. Le changement rapide du mode d’alimentation (aliments manufacturés, fast-foods) et du style de vie (motorisation, télévision) s’accompagne d’une augmentation de l’obésité et d’une diminution de l’activité physique. «A New Delhi (Inde), par exemple, un enfant sur six est obèse», rapporte le Dr Anil Kipur, directeur adjoint de la WDF. Ce qui caractérise ces pays, c’est «que pauvreté et malnutrition coexistent avec l’obésité, d’où la difficulté des messages de prévention». De plus, «le surpoids est souvent associé à l’image de la prospérité», précise-t-il. Cécités et amputations. Les conséquences de l’épidémie sont pourtant dramatiques. Un accès insuffisant aux soins fait que la maladie est diagnostiquée plus tardivement, avec des complications aiguës et chroniques (ulcères du pied, amputations, cécité, atteintes rénales et cardiaques) plus fréquentes. Alors que l’OMS estime que 40 % des diabétiques devraient être sous antidiabétiques oraux et 40 % sous insulinothérapie, seulement 3 % des malades du Sud bénéficient de traitements. La revue de 3 études réalisées en 1998, 2001 et 2003 dans 12 pays d’Asie (Bangladesh, Chine, Inde, Indonésie, Corée, Malaisie, Philippines, Singapour, Sri Lanka, Taïwan, Thaïlande, Vietnam), portant sur 46 473 diabétiques (respectivement 22 177, 8 567 et 15 729) pris en charge dans 655 centres, a mis en évidence l’insuffisance du suivi biologique ou clinique. Le contrôle glycémique optimal n’est atteint que pour 20 % des patients, celui de l’hypertension artérielle pour seulement 20 % également. Plus de 95 % d’entre eux souffrent d’un diabète de type 2 pour un IMC moyen (indice de masse corporelle) relativement faible (24 kg/m2). «C’est un paradoxe dans ces pays», note le Pr Lefèbvre. Le diabète n’est pas corrélé avec une forte obésité. L’accent «doit être mis sur la prise en charge. Sur les 20 à 50% de diabétiques diagnostiqués, seulement la moitié bénéficient d’un traitement, avec un contrôle optimal obtenu seulement pour 20% d’entre eux», insiste le Pr Clive Cockram, de l’u niversité chinoise de Hong Kong. Cependant, les traitements coûtent cher et doivent être pris au long cours. Or la plupart des pays n’ont pas de couverture sociale, ce qui fait que le diabète «entraîne les patients et leur famille dans la spirale des dettes et de la misère». La stratégie préconisée par l’OMS, la WDF et l’IDF se fonde sur une approche intégrée à la fois nationale et communautaire. Un programme au Vietnam. Au Vietnam, où l’épidémie atteint 2,1 millions de personnes, le programme diabète est un des volets importants du plan national de lutte contre les maladies non transmissibles adopté par le gouvernement en 2002. Une étude réalisée cette même année a montré que 4,2 % des personnes âgées de plus de 30 ans souffrent de diabète et que 7,3 % de la population présentent des anomalies de la tolérance du glucose (prédiabétiques). Une carte de la distribution du diabète de type 2 met clairement en évidence le parallèle avec le développement des zones urbaines. «La prévalence de la maladie a doublé dans les villes comme Hanoi depuis 1993», note le Pr Ta Van Binh, directeur de l’hôpital d’endocrinologie de Hanoi et responsable du programme diabète. Le changement de style de vie a été rapide et des problèmes de surpoids s’observent déjà en milieu scolaire (22 % des élèves). Dans le même temps, comme il a été déjà observé par ailleurs, la malnutrition touche 40 % des jeunes recrues de 16-17 ans. Deux projets pilotes ont été mis en place, grâce à un partenariat entre l’OMS, la WDF et l’IDF, l’un dans la région de Thai Binh, l’autre dans celle de Thanh Hoa. Ils visent à «sensibiliser la population sur les risques du diabète, à améliorer la formation des soignants et la qualité de la prise en charge, tout en assurant la formation et l’éducation des patients», explique le Pr Binh. «Parmi les 18000personnes touchées lors des campagnes de dépistage, près de neuf mille présentaient des anomalies de la tolérance du glucose et 1276 étaient diabétiques. L’objectif est d’étendre progressivement le programme à l’échelle des communes et, à terme, au niveau national», conclut-il. Un programme qui devrait servir de modèle pour la région du Pacifique ouest et celle de l’Asie du Sud-Est.
Mots-clés DIABETE / MONDE / SANTE PUBLIQUE
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

Connexion

Identifiant
Mot de passe
A la semaine prochaine !