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Fonds documentaire : Article
Titre Accidenté du travail : Quelques réflexions sur la stratégie de prise en charge
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs CHEVREL G
Date de parution 26/01/2007
Commentaire La prise en charge d’un accidenté du travail est souvent source de difficulté. L’attention doit être attirée sur certains points importants ; en premier lieu, la présence d’une souffrance physique et morale chez nos patients accidentés. Documenter Une première difficulté vient de l’impossibilité d’obtenir des éléments objectifs pour des plaintes subjectives. Il est donc très important de bien documenter, si possible avec des examens morphologiques, toute anomalie. Cette évaluation doit être assez précoce. Elle évite que les patients se sentent victimes des médecins qui auraient retardé la mise en oeuvre des moyens diagnostiques. Elle pourrait être aussi nécessaire pour une éventuelle expertise. Cependant, on peut objecter que la multiplication des examens risque de montrer des anomalies qui n’ont aucun rapport avec le problème initial. La production d’images doit donc faire l’objet d’un avis auprès d’un spécialiste connaissant la pathologie incriminée. Reprise Pourquoi la reprise du travail est-elle parfois si difficile ? La reprise du travail après un accident du travail présente quelques particularités qu’il faut comprendre si l’on souhaite avoir un maximum de chance de succès, surtout en cas de pathologie peu grave. Les pathologies peu graves qui traînent et qui deviennent chroniques sont souvent difficiles à évaluer et surtout à guérir dans un temps raisonnable. Le bénéfice du statut d’accidenté du travail entraîne un effet paradoxal. Le salarié pris en charge dans le cadre d’un accident du travail aura « du temps » pour guérir sans être pénalisé financièrement, puisqu’il recevra des indemnités journalières proches de son salaire habituel. L’accidenté du travail qui est une victime souhaite légitimement retrouver son état antérieur à l’accident. Il s’agit d’un souhait conscient ou inconscient dont il faut tenir compte. Les échelles de temps médical, professionnel ou de l’assurance-maladie sont différentes. Il peut alors exister un moment où les intérêts de chacune des parties (salarié, employeur, assurance-maladie) sont divergents. Pour favoriser la reprise du travail dans ce contexte, les accidentés doivent savoir que le maintien de leur prise en charge en accident de travail n’est pas lié à un arrêt de travail. En cas de reprise du travail, le patient ne perd pas ses droits. Ceux-ci cessent uniquement en cas de consolidation ou de guérison. Nos patients doivent aussi savoir que leur employeur a un intérêt financier à une reprise rapide du travail. L’absence de conflit personnel entre le salarié et son employeur est alors une des conditions pour faciliter cette reprise. Il faut aussi bien rappeler que la prolongation d’un arrêt de travail au-delà de 6 mois augmente les risques de rupture du contrat de travail. En effet, la loi autorise un employeur à licencier un salarié lorsque la carence de travail dépasse 6 mois. N’oublions pas, enfin, que la « guérison » d’un accident du travail consiste dans la reprise du travail avec ou sans traitement, sur le même poste ou sur un poste adapté, ou après une reconversion professionnelle. Deuil de l’état antérieur Souvent, un arrêt de travail en accident du travail perdurant pendant de longs mois ne permettra pas d’obtenir une guérison. Plus le temps passe et moins il est facile de guérir nos patients, qui peuvent malgré tout finir par s’améliorer. Il existe donc une réelle difficulté pour déterminer le moment où les patients devront faire le deuil de leur état antérieur. En outre, les médecins doivent savoir constater l’échec de leur prise en charge pour pouvoir se concentrer sur le problème professionnel. Certaines difficultés viennent parfois compliquer la reprise du travail. La cessation d’une activité industrielle, un accident du travail pendant une période de licenciement ou une dépression réactionnelle n’aident pas à se projeter dans l’avenir. De plus, si le souhait conscient ou inconscient de nos patients est de retarder le plus possible la reprise d’un travail parfois très pénible, voire de cesser leur activité, le médecin a toutes les chances d’être mis rapidement en échec. Il faut alors éviter l’escalade thérapeutique et envisager des mesures administratives qui peuvent faire évoluer cette situation. Dans les cas difficiles, la reprise du travail ou la consolidation doivent parfois être décidées de manière autoritaire. L’expert tranchera alors les litiges. Un moment délicat Il est important de noter aussi que la reprise du travail est un moment délicat, principalement pour les travailleurs manuels. Il faut en effet qu’ils retrouvent des automatismes musculaires après une période plus ou moins longue d’inactivité. Un travail à mi-temps thérapeutique peut alors être proposé, mais, pour cela, il faut que le responsable de l’entreprise donne son accord et que le service médical de caisse primaire d’assurance-maladie accepte aussi cette solution. En pratique, un mi-temps thérapeutique n’est pas possible dans de nombreuses entreprises, en particulier dans le secteur du bâtiment. L’arrêt de travail doit toujours être mis à profit pour préparer la reprise sur le même poste ou sur un poste adapté ou pour envisager un changement professionnel. Il faut alors que le médecin du travail intervienne avant la reprise. Les mesures d’aide Les mesures d’aide (Cotorep, cellule départementale de maintien dans l’emploi, services sociaux) devraient pouvoir être mises en oeuvre avant la reprise ou la consolidation de l’accident du travail. Une collaboration étroite avec le médecin du travail est donc fondamentale pour gérer les difficultés qui ne manquent pas de survenir.
Mots-clés ACCIDENT DU TRAVAIL / PRISE EN CHARGE
Langue Français
URL http://www.quotimed.com

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