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Fonds documentaire : Article
Titre Art-thérapie et maladie mentale
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Bauche N
Date de parution 15/03/2007
Commentaire Comment l'art peut-il soigner la folie ? Lors d'une intervention à l'occasion du 30e anniversaire de l'Afratapem, Jean-Jacques Giraud a défendu le bien-fondé de l'art-thérapie pour intervenir auprès de patients déments. Comment revoir les pratiques psychiatriques à l'aune de l'art. L'ART-THÉRAPIE pourra-t-elle s'imposer comme une alternative dans les soins de la folie ? C'est en utilisant les productions artistiques des aliénés comme des supports de diagnostic, mais aussi en instrumentalisant la pratique du théâtre, de la musique, etc. chez les patients, que l'art-thérapie «stabilise la maladie mentale, insiste Jean-Jacques Giraud, professeur à la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers et vice-président de l'Afratapem (Association française de recherches et applications des techniques artistiques en pédagogie et médecine), qui a célébré son 30e anniversaire par un congrès international, dont les actes viennent d'être publiés*. Car on ne sait pas guérir la folie, si on entend par là une incapacité totale ou partielle à communiquer et ainsi à s'enfermer dans un délire. Alzheimer, anorexie et autisme compris». Longtemps laissée aux marges des milieux cliniques et psychanalytiques, l'art-thérapie a investi les hôpitaux à la faveur d'accords entre les ministères de la Culture et de la Santé – le programme « Culture à l'hôpital » a été renouvelé en janvier 2006 avec le soutien réitéré des entreprises et des fondations réunies dans le Cercle des partenaires. Certains artistes sont même invités en résidence pendant plusieurs années dans des établissements de soins. Mais cette victoire a été obtenue à l'arrachée : aucune étude statistique n'a été menée jusqu'à maintenant pour déterminer son efficacité sur une population donnée. Alors même que le Conseil national de l'Ordre des médecins exige une preuve de sa validité pour reconnaître l'art-thérapie. «Nous en sommes encore aux balbutiements, analyse le Pr Giraud. Il y a encore très peu d'art-thérapeutes en France.» Et si les hôpitaux sont de plus en plus friands de ces traitements alternatifs, les fonds leur manquent pour embaucher ou former du personnel compétent. La profession souffre ainsi du manque de coordination et de réglementation hexagonale. Le statut d'art-thérapeute n'est pas protégé, ce que tentent de pallier l'Afratapem en délivrant un DU labellisé (deux ans de formation), et la Fédération française des art-thérapeutes en contrôlant les normes de formation et de pratique. La France à la traîne. Mais dans le domaine de l'art-thérapie, la France est à la traîne : dans les années 1950, Marie Revai ouvrait le premier service entièrement dédié à l'art-thérapie à l'hôpital Royal Victoria de Montréal. Comparativement, l'Afratapem pourvoie l'Hexagone de 140 nouveaux art-thérapeutes par an depuis 1976, année de sa création. Le statut scientifique de l'art-thérapie est contesté dès que l'on s'attache au traitement des maladies mentales. On compte, au rang de ses défenseurs, le psychiatre Jean-Pierre Klein, directeur de l'Institut national d'expression, de création, d'art et de thérapie (Paris/Barcelone), qui insiste sur le processus psychothérapeutique en jeu. Grosso modo, l'art-thérapie permet la mise en mouvement de multiples identités du patient à travers des formes artistiques imaginaires (in « l'Art-thérapie », PUF, coll. « Que sais-je ? »). «Une art-thérapeute a fait faire son portrait à une jeune fille anorexique», raconte le Pr Giraud. Ce qui ne convainc guère certains praticiens : «Comment peut-on affecter ces succès à l'art-thérapie?, rétorque une psychanalyste qui préfère garder l'anonymat. Quand on traite des pathologies aussi lourdes que la démence, les soins sont pris dans un processus global. Pour chaque patient, il y a plusieurs interlocuteurs, des psychiatres, des psychomotriciens…» Certains cercles, les psychanalystes en tête, ont du mal à admettre le bien-fondé d'une cure sans la parole. Pourtant, «il existe des cas où le psychologue échoue et où l'art-thérapeute réussit», rappelle le Pr Giraud.
Mots-clés ART / THERAPEUTIQUE / SANTE MENTALE
Langue Français

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