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Titre
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Adoption à l'étranger, de l'éthique à la légalité
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Source
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Quotidien du médecin (Le)
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Auteurs
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Roy P
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Date de parution
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05/11/2007
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Commentaire
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Sur les quelque 5 000 enfants adoptés chaque année, les 4/5 le sont à l'étranger. La France est aujourd'hui le troisième pays d'accueil, après les Etats-Unis (premier) et l'Espagne.
«S'IL EXISTE BIEN un droit pour un enfant à avoir des parents, il n'existe pas de “droit à l'enfant”», écrivent le Dr Jean-Jacques Choulot et Me Hélène Diribarne-Somers dans leur « Guide de l'adoption », dont la deuxième édition vient de paraître*. Pour ces deux Palois, l'un chef du service de pédiatrie de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, l'autre membre d'Avocats sans frontières, le tourisme adoptif se conjugue parfois avec des pratiques illégales. Gare au trafic d'enfants (dix ans de prison, 1,5 million d'euros d'amende) qui, en échange d'une rémunération, est le fait de recruter une personne, de la transporter et de la transférer, pour la mettre à la disposition d'un tiers ! «Le désir d'enfant n'excuse pas de se dispenser des impératifs» légaux et éthiques.
Tchad, la porte étroite. Soudan, l'interdit de l'islam.
Au Tchad, seuls les couples mariés sans enfants sont acceptés pour une démarche d'adoption, tandis que l'Ethiopie, par exemple, s'ouvre également aux couples avec enfant(s) et aux célibataires. Au Soudan, en Afghanistan, en Algérie, en Arabie saoudite, à Bahreïn, au Bangladesh, au Brunei, aux Comores, dans les Emirats arabes unis, en Irak, en Jordanie, au Koweït, en Libye, au Maroc, au Pakistan, au Qatar, en Syrie ou encore au Yémen, l'adoption est prohibée. L'interdiction repose sur le verset de la sourate XXXIII du Coran, « Les coalisés » : «Dieu ne loge pas deux coeurs au-dedans de l'homme, est-il dit (...) non plus qu'il ne fait vos fils de ceux que vous adoptez.» En revanche, le droit coranique reconnaît la «kafala», ou recueil légal, qui ne crée pas de lien de filiation. «C'est l'engagement de prendre bénévolement en charge l'entretien, l'éducation et la protection de l'enfant.» Et qui dit légalité implique une demande d'agrément via l'Aide sociale à l'enfance et le conseil général (décret du 1er septembre 1998). En 2005, on comptait 23 000 titulaires d'agrément valide.
En outre, un peu partout dans le monde, le statut d'«enfant adoptable» renvoie à l'abandon, chaque pays précisant les circonstances qui entraînent la reconnaissance de la situation d'abandon. A ce stade, les auteurs attirent l'attention sur le risque d'hospitalisme. Un long séjour dans des pouponnières ou des orphelinats comme ceux des pays de l'Est (Roumanie, Bulgarie, Lettonie, etc.) peut entraîner un retard psychomoteur de deux ou trois ans.
Si le nombre d'enfants adoptés à l'étranger est en hausse en France (4 136 enfants en 2005 contre 2 700 en 1993), cela ne signifie pas que les pays étrangers, si pauvres soient-ils, constituent un «réservoir d'enfants adoptables», tiennent à souligner le Dr Choulot et Me Diribarne- Somers.
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Mots-clés
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ADOPTION /
ETHIQUE
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Langue
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Français
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