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Fonds documentaire : Article
Titre Après 25 ans de combat, un soutien plus que nécessaire
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Archimède L
Date de parution 26/03/2008
Commentaire FAITES LE 110. Le numéro d'appel aux dons, ouvert depuis le 17 mars, ne se refermera que le 11 avril. Mais les organisateurs espèrent que durant les trois jours du Sidaction**, du 18 au 30 mars, les promesses de dons dépasseront largement les 6 millions de l'année dernière. Car, plus que jamais, le soutien aux programmes de recherche est nécessaire. Après 25 ans de combat – le terme « sida » apparaît pour la première fois dans le monde médical en mars 1983 et le virus identifié en avril de la même année –, les scientifiques cherchent toujours la faille d'un ennemi particulièrement retors. Petit virus de seulement neuf gènes et quinze protéines, il est passé maître dans l'art «de détruire les systèmes censés le détruire» et se comporte comme une «taupe (ou plutôt une armée de taupes) infiltrée au sein même de notre organisme. Il se fait d'abord passer pour un membre de la famille, malgré la méfiance qui l'environne, et il sème ensuite la panique à tous les étages en détraquant les systèmes qui gèrent la sécurité de notre santé!», confie Simon Wain-Hobson,directeur de l'unité rétrovirologie moléculaire de l'Institut Pasteur. 3,7 millions d'euros en 2007. Pourtant, depuis l'identification du virus, la riposte s'est organisée autour des principaux organismes de recherche français (CNRS, INSERM, Institut Pasteur, IRD) et de l'ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida), créée en 1992. Sidaction est la seule association française de lutte contre le VIH-sida qui finance la recherche en attribuant 50 % des fonds collectés tant à la recherche fondamentale qu'à la recherche clinique ou aux sciences sociales. En 2007, elle a accordé 45 aides aux équipes et 33 bourses de recherche pour un montant total de 3,7 millions d'euros. Tous tentent de comprendre les différentes stratégies mises en oeuvre par le virus pour tenter d'échapper à la réponse immunitaire. «Les premières semaines de l'infection sont capitales», explique Anne Hosmalin, directeur de recherche à l'institut Cochin (CNRS-université Paris-V-INSERM). C'est à ce moment que «s'installe un équilibre entre le virus et le système immunitaire, vital pour le patient». Dans son laboratoire, elle étudie notamment le rôle des cellules dendritiques dans la présentation des antigènes du VIH aux lymphocytes T tueurs CD8. Les lymphocytes CD4 sont néanmoins la cible n°1 du virus. Le sida survient au moment où l'équilibre est rompu : le nombre des CD4 s'effondre (moins de 400/mm3), de même que la réponse des CD8, tandis que la virémie augmente. «Les patients contrôleurs de la cohorte ANRS –patients infectés depuis plus de dix ans et qui semblent bien contrôler l'infection– ont beaucoup à nous apprendre, souligne-t-elle. Les études montrent qu'ils gardent une charge virale indétectable et des taux de CD4 élevés sans traitement. L'activation de leur système immunitaire semble plus efficace, de même que la réponse CD8. Contrairement aux patients virémiques, il n'y a pas d'hyperactivation et d'épuisement du système», poursuit-elle. Olivier Schwartz, responsable de l'unité virus et immunité à Pasteur (CNRS), étudie, lui, les bases moléculaires impliquées dans l'infection et la dissémination du virus. Tout est passé au crible : les mécanismes d'entrée du virus dans la cellule, son passage d'une cellule à l'autre, les protéines virales, afin de comprendre comment le virus «modifie le comportement normal de la cellule». Une des cibles thérapeutiques étudiées dans son laboratoire consiste à bloquer «non pas le virus, mais ses effets sur la cellule», via en particulier la protéine Nef, un composant du VIH qui perturbe la réponse immunitaire. Une cible thérapeutique qui bénéficie d'ailleurs du soutien de Sidaction et qui vient s'ajouter aux cibles connues, inhibiteurs de la transcriptase inverse, inhibiteurs de la protéase, inhibiteurs d'entrée et, plus récemment, inhibiteurs d'intégrase. «Les cliniciens disposent aujourd'hui de plus de 25molécules qu'ils peuvent utiliser en association. La recherche française est importante dans le domaine», indique-t-il. Le vaccin, le seul moyen de contrôle. Les stratégies thérapeutiques sont de plus en plus nombreuses et efficaces, mais, affirme Frédéric Tangy, directeur de recherche à l'Institut Pasteur, «seul un vaccin permettra de contrôler le sida. Jusqu'à présent, les grandes pandémies virales n'ont pu être contrôlées que par ce moyen». Le chercheur rappelle que la vaccination représente «le plus grand succès du siècle dernier, un succès essentiellement dû à une recherche empirique», qui a permis d'éviter «30milliards de décès infantiles». Il milite en particulier pour que la recherche vaccinale, qui tente de devenir aujourd'hui une recherche plus fondamentale, plus ciblée, moins empirique, s'appuie sur cet héritage. Selon lui, le futur candidat vaccin devra pouvoir être disponible rapidement dans les pays en développement, là où vivent 90 % des personnes infectées, à un coût très peu élevé. La stratégie développée depuis 7-8 ans par l'Institut Pasteur-CNRS est fondée sur le vaccin de la rougeole, un vaccin que reçoivent 120 millions d'enfants chaque année. La rougeole, comme le sida, provoque une immunosuppression, certes transitoire – elle dure un mois, un temps relativement court, mais qui suffit à provoquer des décès dans les pays en voie de développement. De plus, le vaccin est capable d'induire une réponse immunitaire au niveau des muqueuses : «Au cours des quatre dernières années, on s'est aperçu que dans les quinze jours qui suivent une primo-infection les individus infectés perdaient 90% des lymphocytes CD4 de leurs muqueuses (poumons ou autres surfaces en contact avec l'extérieur) et ne les récupéraient pas au cours du temps.» La personne infectée perd ainsi «toutes les réponses aux antigènes contre lesquels elle avait été immunisée au cours des années précédant l'infection». Malgré les récents échecs de la recherche vaccinale, Frédéric Tangy, on l'aura compris, reste confiant. «Nous n'avons pas encore un vaccin qui protège, mais les premières réponses sont intéressantes», conclut-il.
Mots-clés SIDA / MASS MEDIA
Langue Français

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