La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) organise son premier congrès francophone, du 28 au 30 juin à Lyon. Alors que le Programme national de développement des soins palliatifs arrive à échéance en 2012 et que la progression des soins à domicile suscite quelques inquiétudes, la SFAP mise sur ces échanges internationaux pour dynamiser la réflexion, notamment sur l’avenir des réseaux de soins.
CONGRÈS francophone sur les soins palliatifs, qui devrait réunir au moins 2 300 participants, sera une première, bien qu’il s’inscrive dans le cadre du 17e congrès national de la SFAP. « L’idée d’élargir le rassemblement national aux pays francophones a germé en 2008, de rencontres informelles avec les Canadiens et les Suisses », explique le Dr Anne Richard, présidente de la SFAP et ancien chef de service de soins palliatifs au CHU de Saint-Étienne. Toutes les facettes du soin palliatif seront abordées, des pratiques médicales aux législations, en passant par l’éthique, le bénévolat ou la réflexion sur la mort provoquée. Le tout dans un programme divisé en cinq grandes thématiques et avec des ateliers accessibles en fonction de son niveau de connaissance. Il s’agit donc d’un congrès doublement charnière, puisqu’il propose de croiser les cultures existantes en matière de soin palliatif, et qu’il intervient dans la dernière ligne droite du Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012.
Fragilités.
S’il n’échappe à personne que ce plan prendra fin durant une année d’élection présidentielle – ce qui constitue en soi une source d’inquiétudes multiples pour les soignants –, celui-ci est loin d’être abouti, comme l’a souligné récemment le rapport du Pr Régis Aubry (« le Quotidien » du 8 juin). Or, entre autres explications, les contraintes budgétaires qui pèsent aujourd’hui sur les unités de soins palliatifs laissent peu d’espoir de progression d’ici à 2012. Le Dr Richard rappelle ainsi que certains crédits attribués au niveau national n’ont toujours pas été répercutés à l’échelon régional ou ont été amputés de 10 à 15 % de leur montant. « Or, le temps d’interpeller les autorités, explique ce médecin, il se passe facilement une année et ces crédits sont perdus. »
Par ailleurs, si le programme doit notamment se concentrer sur la diffusion de la démarche palliative « à domicile », comme le préconise ce rapport, « nous ne voyons pas encore clairement la politique de la direction générale de l’Offre de soins (DGOS) », affirme la présidente de la SFAP, qui estime que l’avenir des réseaux de soins palliatifs est fragilisé. Selon elle, un tiers des réseaux aurait vu leur financement diminuer. À Lyon, les participants seront donc invités à réfléchir aux mises en commun possibles avec d’autres réseaux, ceux centrés sur la prise en charge du cancer par exemple. Sans doute, ce congrès sera-t-il aussi l’occasion de quelques clarifications politiques, puisque la secrétaire d’État à la santé, Nora Berra, y est attendue, et que la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, a été « pressentie ».
