Soumise mardi à ses administrateurs, la première partie du rituel rapport « charges et produit » (édition 2012) de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) fait un focus sur le poids croissant des ALD, diabète en tête, dans les dépenses d’assurance-maladie.
Le nombre de patients inscrits en ALD « a augmenté à nouveau de 4 % en 2010 ». La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) fait ce constat dans le premier volet de son rapport annuel « charges et produits » soumis mardi à ses administrateurs et qui sera jeudi au menu de son conseil de surveillance. La hausse observée du nombre d’assurés ainsi exonérés du ticket modérateur correspond à, note la CNAM, à « la tendance antérieure (entre 2005 et 2010 le taux de croissance annuel a été compris entre 3,5 % et 4,2 %) ».
Avec un effectif total de près de 9 millions de personnes (8 983 389 précisément) en ALD, le régime concerne « 15,5 % de la population en 2010 contre 13,5 % en 2005 ». L’assurance-maladie souligne que continuer à ce rythme signifie que les patients en ALD représenteront 17 % de la population en 2014.
Elle note également que, en termes d’effectifs toujours, « le diabète est devenu la première ALD », dépassant les cancers (avec 1 885 000 personnes enregistrées versus 1 860 000). Un début puisque la CNAM juge « probable que la prévalence du diabète va continuer de progresser » et rappelle que « l’ALD diabète représente à elle seule en 2010 un coût de l’ordre de 10 milliards d’euros ».
Plus encourageants paraissent les chiffres du cancer, la Caisse observant « un certain ralentissement de la croissance du nombre de personnes souffrant d’un cancer (+3,7 % en 2010) ». Dans le détail, elle constate que « les admissions en ALD pour cancer de la prostate ont diminué (-4,2 %) » et que « les cancers du sein chez la femme sont relativement stables (+1,5 %) ».
Pour la CNAM, la poussée des effectifs explique d’abord, bien plus que la hausse du coût moyen de prise en charge d’un patient en ALD, l’augmentation de la dépense liée au régime à 100 %. Ce qui la pousse à conclure : « Certes des gains d’efficience peuvent être faits dans notre système, y compris dans le traitement (des pathologies lourdes). Il n’en demeure pas moins qu’il y a de plus en plus de personnes qui sont soignées pour ces pathologies : c’est une croissance des besoins indéniable. »
