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Fonds documentaire : Article
Titre Annonce d’un cancer
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Vuaille B
Date de parution 05/04/2012
Commentaire L’ANNONCE d’un diagnostic de cancer est assortie d’un niveau élevé de détresse et de symptômes psychiatriques. On s’en doute. Des études scientifiques l’ont confirmé. Le risque suicidaire est accru chez les patients souffrant de cancer, mais aussi le risque de maladies cardiovasculaires. Comme la plupart des résultats interprètent cela comme des conséquences du traitement ou du poids psychologique du vécu avec un cancer en progression, il était intéressant de considérer ce qui se passe juste après le diagnostic de cancer. « Le stress induit par cette annonce peut avoir de sérieuses conséquences », résument Fang Fang et Unnur Valdimarsdottir (Suède), qui ont utilisé le registre national des cancers et des causes de décès en Suède pour estimer le risque de décès par suicides et maladies cardiovasculaires chez les patients ayant eu un diagnostic récent de cancer. La cohorte est forte de 6?073?240 Suédois, et les résultats portent sur des données examinées entre 1991 et 2006. Par comparaison avec les personnes n’ayant pas de cancer, le risque relatif de suicide s’élève fortement au cours de la semaine qui suit un diagnostic de cancer (RR 12,6, IC 95 % 8,6-17,8). Ce risque décroît mais reste élevé au cours des douze mois qui suivent (RR 3,1?; IC 95 % 2,7 à 3,5). Pour ce qui concerne le risque relatif de décès cardiovasculaire, il s’élève aussi significativement. Au cours de la première semaine il est de 5,6 (IC 95 % 5,2 à 5,9) et de 3,3 pendant le premier mois. Ces surrisques, de suicide comme de décès cardiovasculaires, imputables à l’état psychique qui découle de l’annonce du cancer, diminuent rapidement au cours de la première année. L’hypothèse des étiologies partagées. Les auteurs s’interrogent « sur une explication alternative pour les associations observées, qui pourrait consister en une ou plusieurs étiologies partagées entre le cancer, le suicide et les maladies cardiovasculaires. » Les risques des deux issues fatales étudiées apparaissent immédiatement après un diagnostic de cancer. Ces risques sont partagés à parts égales entre les hommes et les femmes, remarquent les auteurs. Ils sont présents pour la plupart des cancers, et, parmi les cancers, les variations de risque suivent les mêmes schémas pour les morts cardiovasculaires et les suicides. « L’accroissement de ces risques est particulièrement marqué dans le cas des cancers de mauvais pronostic. » C’est pour le cancer de la peau qu’il est le moins important, même si les analyses plus fines montrent que l’annonce d’un mélanome est porteuse d’un excès de risque parmi les plus hauts. « Le schéma reflète vraisemblablement les variations de degré de stress psychologique chez les patients en fonction de la nature du diagnostic. » En résumé, l’enquête montre que les premières semaines qui suivent le diagnostic sont puissamment stressantes pour les patients. Qu’en est-il de l’effet de l’évolution des cancers et des traitements?? Comme les risques sont les plus élevés sont notés immédiatement après le diagnostic et diminuent en intensité au cours du temps, « cela écarte un effet important de la progression du cancer et des traitements dans nos résultats ». Des causalités partagées peuvent constituer une variable confondante résiduelle. Ainsi, le tabagisme est connu pour être associé à la fois au cancer pulmonaire et aux maladies cardiovasculaires. Enfin, en ne surveillant que les décès par suicide ou d’origine cardiovasculaire, on passe à côté de la charge de stress qui n’a pas abouti à ces issues fatales, et qui n’est pas négligeable. D’autres critères tels que les tentatives de suicide ou des événements cardiovasculaires graves mais non fatals, peuvent encore être explorés.
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