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Fonds documentaire : Article
Titre Accidents de la vie courante chez les moins de 15 ans : Le système de surveillance à revoir
Source Quotidien du médecin (Le)
Auteurs Bilhaut D
Date de parution 09/01/2013
Commentaire Chaque année en France, 236 enfants et adolescents de moins de 15 ans meurent d’un accident de la vie courante (AcVC). Si les principales causes de décès sont souvent connues, les circonstances de ces accidents le sont beaucoup moins, constate l’Institut de veille sanitaire qui propose d’expérimenter un nouveau mode de recueil des données au niveau national. L’INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE (InVS) a publié fin décembre les résultats de l’enquête « MAC-15 » sur la « mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 15 ans ». Avec 236 cas mortels recensés cette année-là, les accidents de la vie courante (AcVC) représentent la première cause de décès dans cette classe d’âge, devant les accidents de la route (122). Actuellement, les données collectées dans les enquêtes générales restent insuffisantes pour décrire avec précision le mécanisme de survenue de ces accidents et optimiser ainsi les actions préventives et réglementaires. L’enquête « MAC-15 » vise d’abord à améliorer sur la base d’études de cas, « la connaissance des circonstances et des facteurs de risque des AcVC provoquant des décès chez les enfants ». Ces travaux ont consisté en un recueil exhaustif des 76 décès par AcVC survenus en 2009 chez des enfants et adolescents de moins de 15 ans dans trois régions (Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur). Les informations sur les causes de ces décès étant systématiquement recoupées auprès des médecins certificateurs. « Les informations recueillies étaient détaillées pour plus de deux décès sur trois », précisent les auteurs de l’étude (Linda Lasbeur et Bertrand Thélot, InVS). Les garçons plus victimes. « C’est en région Provence-Alpes-Côte d’Azur que le taux d’incidence est le plus élevé avec 2,7 décès par AcVC pour 100 000 enfants de moins de 15 ans » contre « 1,9 en région Nord-Pas-de-Calais et 1,7 en Ile-de-France », précise l’InVS. Plus d’un tiers de ces accidents survient le week-end. La saison la plus meurtrière reste l’été (40 % des décès) du fait du poids important des noyades au cours de cette période. Les jeunes enfants de 1 à 4 ans représentaient plus de la moitié de ces décès, suivis des 10-14 ans (17 %), des 5-9 ans (16 %) et des moins de 1 an (11 %). La moyenne d’âge des enfants décédés par AcVC s’élevant à 4,2 ans. Quel que soit l’âge, les garçons étaient plus souvent victimes de ces accidents que les filles, avec un ratio de 1,6 (44 vs 27). D’après l’enquête, la noyade était la première cause de décès chez ces mineurs (22 cas dont 6 en piscine, 3 dans un bassin, 3 en baignoire et 3 en mare, en mer ou en rivière). Viennent ensuite les suffocations (20 cas dont 6 par pendaison, 3 par inhalation de corps étrangers, 2 strangulations par produit et 2 accidents de literie), les chutes (19 cas, dont 9 défenestrations, 3 chutes de plain-pied et 7 chutes diverses - d’une table, à cheval…) et les incendies (9 cas). Chez les 1-4 ans, les principaux cas mortels sont dus aux noyades. Avant 1 an et entre 10 et 14 ans, il s’agit surtout de suffocations (inhalations de corps étrangers pour les plus jeunes, pendaisons accidentelles pour les plus âgés). Les accidents ayant engendré un décès chez les moins de 15 ans se sont produits dans 77 % des cas au domicile des victimes (31 décès sur le lieu de l’accident, 22 à l’hôpital). En fonction du type d’AcVC, « la répartition des lieux de décès entre "lieu de l’accident" et "hôpital" est proche de 50 % pour les décès par chute (50 %-50 %), par noyade (55 %-45 %) et par suffocation (41 %-59 %), au contraire des décès par incendie (100 %-0 %) et des autres causes accidentelles (83 %-17 %) », souligne l’InVS. Circonstances détaillées. Au niveau des facteurs de risque, les trois quarts de décès par AcVC mettent en cause un manque de surveillance des jeunes enfants, « mentionné 6 fois sur 8 dans les décès d’enfants de moins de un an et dans 57 % des décès d’enfants de 1 à 4 ans ». Les autres causes récurrentes étant essentiellement liées à une « absence de prise de conscience » ou un « déni de risque » de la part de certains parents et à la « responsabilité directe de produits dangereux et/ou mal utilisés ». Grâce aux questionnaires soumis aux médecins certificateurs, l’enquête MAC-15 a permis d’aller plus loin dans le recueil des circonstances des AcVC ayant conduit à un décès par rapport aux informations tirées des certificats de décès. Ainsi, tandis qu’un certificat de décès électronique fait mention d’un cas de « polytraumatisme osseux et viscéral » et d’une « chute de grande hauteur », l’enquête MAC-15 a récupéré des informations plus détaillées sur les circonstances de l’accident : « chute du 6e étage (15 m) de son domicile vers 11 heures du matin. L’enfant est tombé d’une fenêtre sous laquelle était rangée une valise pouvant avoir facilité l’accès à cette fenêtre. Lors des faits, la mère de l’enfant et sa sœur âgée de 2 mois dormaient dans l’appartement ». La systématisation d’un recueil des décès par AcVC constituerait « la suite logique de cette première enquête » MAC-15 « dont la faisabilité a été montrée et pour laquelle les moyens investis sont restés modestes », indique l’InVS. L’élaboration d’un tel recueil au niveau national « apporterait des éléments de connaissances fins, et assurerait une surveillance épidémiologique détaillée dans ce domaine de l’accidentologie », ajoute l’institut qui suggère la mise en place d’une expérimentation de ce type dans les trois régions de l’enquête MAC-15.
Mots-clés ACCIDENT / ACCIDENT DOMESTIQUE / SANTE PUBLIQUE / ENFANT
Langue Français

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