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Fonds documentaire : Article
Titre L'utilisation de l'eau à l'hôpital
Source Inter bloc
Auteurs Honnart V
Date de parution 01/12/2008
Commentaire L’eau est essentielle à l’hôpital. Si, généralement, l’eau de ville, elle-même objet d’un traitemement chimique ou physique en amont, est utilisée, certains services plus sensibles aux infections nosocomiales bénéficient d’une eau retraitée en interne afin d’en assurer les qualités bactériologiques et physico-chimiques de cette dernière. Les conséquences de l’ensemble de ces traitements ont un impact conséquent sur l’environnement, tout comme l’important flux des eaux usées issues du milieu hospitalier. L’eau est présente partout à l’hôpital. Elle y est un bienfait, mais aussi une menace si ses qualités bactériologiques et physico-chimiques ne sont pas adaptées à l’utilisation qui en est faite. De façon générale, l’eau est issue du réseau de la ville. Les critères de qualité auxquels elle répond sont donc ceux d’une eau destinée à la consommation humaine. En cas de nécessité, l’eau mise à la disposition des utilisateurs peut subir des traitements spécifiques qui permettent d’en modifier les caractéristiques afin de répondre à des besoins particuliers. Il existe deux principales catégories de traitements d’eau dont l’impact vis-à-vis de l’environnement est plus ou moins important : les traitements physiques, qui induisent généralement de fortes consommations d’énergie ou la production de gaz à effet de serre. La production d’eau chaude sanitaire est la plus courante de ces applications. L’eau froide, fluide secondaire, est réchauffée par échange thermique avec un fluide primaire qui est lui-même maintenu en température (environ 80 à 90°C) grâce à une chaudière fonctionnant généralement au gaz. Ces traitements conduisent également à des rejets d’eau dont les caractéristiques peuvent êtres incompatibles avec celles des normes en vigueur (température,...). De plus, en fin de vie, certains de ces dispositifs engendrent d’inévitables déchets qu’il convient alors de traiter par des filières adaptées. On peut notamment citer les filtres terminaux à usages courts, dont la coque externe est en matériau plastique et les lampes UV, qui contiennent du mercure ; les traitements chimiques, qui nécessitent une adjonction de réactifs chimiques plus ou moins corrosifs ou nocifs pour l’environnement. Les principes actifs les plus couramment utilisés en milieu hospitalier sont ceux à base de chlore (eau de javel, dioxyde de chlore, etc.) et, depuis quelques années, ceux à base d’acide peracétique (APA). Du fait de la présence de sous-produits de stabilisation, ces réactifs ne présentent pas toujours un taux de biodégradabilité important. De plus, ces derniers, dont l’interaction avec d’autres matières actives utilisées en milieu hospitalier n’est rarement, voire jamais, étudiée, se retrouvent inévitablement dans les réseaux de collecte d’eaux usées, à des concentrations plus ou moins importantes. Sachant que l’objectif premier de ces produits est de lutter contre les bactéries, on peut alors facilement imaginer leurs effets sur les stations d’épuration “biologiques situées en aval de l’établissement. À l’hôpital, la prévention des infections nosocomiales repose notamment sur la gestion de la qualité bactériologique de l’eau. De fait, les dispositifs visant à assurer un tel objectif (filtration, chloration, système de purges automatiques,...) sont les plus connus des utilisateurs. Ces dispositifs sont généralement le propre de services dits “sensibles” (secteurs de néphrologie et d’hématologie,...) qui hébergent des patients fragilisés sur le plan immunitaire. Des dispositifs de traitement peuvent aussi être utilisés dans le cas d’une non-maîtrise de la qualité bactériologique de l’eau attribuée au réseau de distribution interne à l’établissement (vétusté des réseaux, mauvaise architecture hydraulique, etc.) . Les traitements d’eau visant à modifier les caractéristiques physico-chimiques de cette dernière (adoucissement, osmose inverse,...) sont, quant à eux, le propre de services spécifiques comme ceux de dialyse et de stérilisation. Les laboratoires et d’autres structures satellites telles que les blanchisseries ou les unités de production culinaire peuvent également être concernées par la mise en œuvre de ce type dispositif. Ces techniques de traitement utilisées à ces fins entraînent de fortes consommations d’eau. En effet, un adoucisseur consomme, lors des phases de régénération, de l’ordre de 7 litres d’eau par litre de résine. Un osmoseur a, quant à lui, un rendement épuratoire de l’ordre du tiers (un tiers de l’eau d’entrée est purifiée). Quelle que soit la technique de traitement mise en œuvre, les coûts de maintenance et d’exploitation directe et indirecte qui lui sont liés ne sont pas négligeables. Il convient donc d’étudier le bénéfice apporté par leur utilisation en privilégiant, dans la mesure du possible, leur mutualisation. Au-delà des besoins journaliers intrinsèquement liés aux activités de soins (toilette des patients, lavage de mains,...), ces techniques de traitement d’eau participent aux fortes consommations d’eau d’un établissement de santé : de l’ordre de 300 m3 par an et par lit pour un CHU. Le flux déversé dans le réseau d’eau usée est donc très important. Si les outils de traitement de l’eau d’entrée sont aujourd’hui bien maîtrisés, leurs impacts sur l’environnement ne font pas encore l’objet d’étude approfondie. La problématique liée aux eaux usées reste donc entière, d’autant plus que l’établissement héberge des activités sensibles telles que celles liées à la médecine nucléaire ou aux instituts médico-légaux. Sans traitement dédié, les fluides issus d’une autopsie d’un patient atteint de la maladie de Creutzfeld-Jakob se retrouvent dans les réseaux d’eaux usées. Après passage en station d’épuration (dont la filière de traitement n’est pas adaptée à un abattement de protéine), le prion peut donc se retrouver dans le milieu naturel. Sous l’impulsion des agences de l’eau et des collectivités, des conventions de déversement des eaux usées conduisent les établissements de soins à mettre en œuvre des unités de traitement spécifiques (cuves de décroissance de radioactivité, cuve de refroidissement,...) associées au suivi régulier d’indicateurs physico-chimiques. C’est notamment le cas du CHU de Nancy qui, depuis quelques années, travaille activement avec la Communauté Urbaines du Grand Nancy à un programme de surveillance de la qualité de ces eaux de rejets. La politique première d’un établissement de soins est d’assurer un haut niveau de qualité tant en matière de soins apportés que concernant la gestion des risques d’infections nosocomiales. L’eau comptant parmi les principaux vecteurs de ce type d’infection, les gestionnaires de réseaux privilégient donc la garantie d’efficacité des traitements mis en œvre à leur faible impact environnemental. Cependant, les récentes évolutions réglementaires (directive biocides,…), l’augmentation du coût du pétrole et des sous-produits qui lui sont liés (plastiques, gaz naturel, etc.) ainsi que la dynamique « Grenelle de l’Environnement » vont probablement conduirent à l’émergence de nouvelles techniques dites plus propres (production d’eau chaude grâce à l’énergie solaire, utilisation de chaudière type « biomasse », etc.) et surtout plus respectueuses de l’environnement (maîtrise de la quantité et de la qualité des rejets). Les techniques de traitement de l’eau « propre » étant aujourd’hui bien maîtrisées au sein des établissements de soins, reste à faire de même avec les eaux « sales ». Après la centrale de production d’eau interne à l’établissement, à quand la station de traitement des eaux usées ?
Mots-clés EAU / HOPITAL / INFECTION NOSOCOMIALE / POLLUTION
Nbre/N° de page pp. 275-276
Volume 27
4
Langue Français

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