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Fonds documentaire : Article
Titre Près d'un enfant sur cinq est en situation d'exclusion sociale, revèle l'Unicef
Source Editions ASH
Date de parution 19/11/2013
Commentaire Une consultation nationale "exceptionnelle, par son ampleur, comme par la méthodologie choisie" : remis mardi 19 novembre à la veille de la journée internationale des droits de l'enfant à Dominique Bertinotti et George Pau-Langevin, respectivement ministres déléguées chargées de la famille et de la réussite éducative, le rapport de l'Unicef France sur la consultation menée de février à juillet dernier auprès de 22 500 enfants âgés de 6 à 18 ans est en effet inédite. son ambition : "Renforcer la participation citoyenne des enfants et apporter un éclairage sur leurs expériences vécues tant dans leur famille, que dans leur quartier, leur commune et leur école". Quatre axes Cette consultation nationale a été présentée aux enfants selon un découpage en quatre axes : "J'ai des droits" : connaissance de leurs droits et des institutions, mais aussi respect de ces droits dans les différents endroits qu'ils fréquentent (l'école, leur quartier, leur ville, leur pays…) ; "Ma vie de tous les jours" : les questions ont porté ici sur "la possession de biens dont on peut juger qu'ils sont fondamentaux et sur les conditions de la vie à la maison", sur les usages courants (ordinateur, Internet, télévision) et enfin sur "ce qui se joue dans la vie du quartier ou de la ville de l'enfant" ; "Mon éducation, mes loisirs" : conditions de la vie scolaire, activités en dehors de l'école et loisirs à la maison ; "Ma santé" : équilibre alimentaire journalier, hygiène dans son quartier, sa ville ou son école, possibilité d'être soigné près de chez soi et prévention des risques. Situation préoccupante A partir des résultats bruts, qui en eux-mêmes "apportent déjà un éclairage intéressant sur les expériences vécues des enfants", l'Unicef a élaboré un "indicateur d'intégration sociale" prenant en compte quatre dimensions (famille, école, quartier, participation à la vie de la collectivité) et comportant 28 items. D'après cet indicateur, la moitié environ des enfants connaît une bonne intégration et un autre tiers une "assez bonne intégration". Restent cependant "près de 18 % des enfants dont la situation peut être jugée préoccupante", dont 7 % "très préoccupante". L'analyse par genre et par tranche d'âge révèle par ailleurs que les filles sont globalement mieux intégrées socialement (52 % ont une bonne intégration contre 47,3 % pour les garçons), comme les enfants de 12 à moins de 15 ans (55,2 % sont bien intégrés contre 47,1 % pour les 6 à moins de 12 ans et 51,6 % pour les 15 ans et plus). Mesurer la privation L'objectif a ensuite été de définir si les difficultés d'intégration sociale constatées étaient "corrélées aux privations auxquelles les enfants sont confrontés dans leur vie quotidienne" et si elles se traduisaient également par des problèmes de dégradation du cadre de vie. L'Unicef a donc construit un indice pour mesurer la privation selon lequel "8,7 % des enfants sont dans une situation de grande privation et 5,8 % connaissent une extrême privation, soit au total 14,5 %". Un autre indice a lui permis de mesurer la qualité du cadre de vie : 13,1 % des enfants évoluent dans un cadre de vie précaire et 6,3 % dans un cadre de vie très précaire. Autre indicateur : 6,3 % des enfants ont un très faible accès à la santé et aux soins et 7,6 % en ont un accès faible, soit au total 13,6 % "dont on peut dire qu'ils sont confrontés à un risque potentiel de dégradation de leur santé". Enfin, a également été estimée la "confiance dans l'entourage" qui révèle que 13,6 % des enfants font très peu confiance ou peu confiance à leur entourage et que plus les enfants sont pauvres, moins ils ont confiance dans leur entourage. Echec des politiques publiques Au final, l'analyse des résultats de cette consultation montre que 50 % des enfants qui y ont participé connaissent une situation très favorable sur tous les plans ("très bonne intégration") et qu'environ un autre tiers sont "proches de l'intégration assez bien assurée". En revanche, 10 % des 6-18 ans sont "proches de l'intégration précaire" et 7 % de "l'intégration très précaire", soit au total près d'un enfant sur cinq (17 %). Les 7 % qui "sont en situation d'exclusion extrême" sont "déjà pris dans un processus de disqualification sociale", comme l'explique Serge Paugam, sociologue reconnu pour ses travaux sur la pauvreté, qui a été chargé d'effectuer l'analyse sociologique des résultats. "Plus grave encore" : le lien entre privation et exclusion sociale, les 6-18 ans vivant dans la précarité se percevant "plus en difficulté à l'école ou dans leur famille, plus éloignés du système de soins, plus marginalisés dans leur quartier, plus en insécurité dans leur environnement proche mais aussi moins associés à la vie de la collectivité que les autres enfants". Cette consultation met ainsi en lumière "l'échec des politiques publiques à protéger une proportion importante d'enfants". L'Unicef appelle donc "à nouveau" à la mise en oeuvre d'une politique en faveur de tous les enfants, qui "soit globale et transversale, du plus jeune âge à la fin de l'adolescence". L'organisation demande également "un plan d'actions faisant clairement de la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale des enfants et des adolescents une priorité" et plaide pour une "nécessaire cohérence entre les politiques nationales et locales". Le rapport sur la consultation nationale des 6-18 ans, "Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire ! L'intégration sociale des enfants : de fortes inégalités", sera prochainement en ligne sur le site de l'Unicef. La version résumée est déjà disponible.
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