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Fonds documentaire : Article
Titre La patience et l’inquiétude, pour fonder une éthique du soin
Source Soins cadres
Auteurs Svandra P
Date de parution 01/02/2006
Commentaire C’est à un cheminement philosophique parfois difficile, mais particulièrement stimulant que nous convie Michel Geoffroy dans son ouvrage “La patience et l’inquiétude, pour fonder une éthique du soin”. Faisant part de son expérience de médecin responsable d’une unité de soins palliatifs, l’auteur rappelle l’importance que revêt le “temps qui reste” à la fois pour les malades, leurs proches et les soignants. Un temps qu’il qualifie de “compacté”, où l’on observe une “condensation de sens”, une intensité de relation. Un temps où le questionnement éthique fait partie intégrante de la pratique quotidienne. Analyse philosophique. Faisant œuvre d’historien et d’épistémologue, Michel Geoffroy dresse dans la première partie de l’ouvrage une remarquable analyse philosophique d’un tableau bien connu peint par Brouillet en 1886, intitulé “Une leçon clinique à la Salpêtrière”1. On y voit Jean-Martin Charcot, père de la neurologie moderne, présentant à un public de médecins avide de connaissances une femme en état de “grande hystérie”. L’auteur analyse le regard des différents protagonistes de la scène. Il montre comment les médecins réunis autour de Charcot considèrent la malade comme un simple objet d’étude. Ils oublient ainsi que l’identité des malades se déploie d’abord dans le temps. Si Michel Geoffroy reconnaît que la science médicale peut s’accommoder – et même parfois nécessiter – qu’à un moment donné le corps du malade soit l’objet d’une relation sujet-objet, il précise, en revanche, que l’éthique soignante ne saurait en aucun cas s’en satisfaire. Patience. L’auteur rappelle dans une deuxième partie du livre que la temporalité du malade, particulièrement en fin de vie, n’est pas le temps de la science, mais un temps intérieur, un temps vécu, une durée qui ne se divise pas en instants. Seule la patience, en laissant advenir le temps de l’autre, peut permettre alors la rencontre. Selon Michel Geoffroy, c’est elle qui transforme le soignant, lui, le puissant, en serviteur des faibles et l’oblige. Comme par inversion des rôles, le soignant devient ainsi patient. Inquiétude. Car cette patience, insiste Michel Geoffroy dans la dernière partie du livre, est aussi inquiétude pour l’autre, celui qui m’oblige par sa faiblesse même. Éthique du temps. C’est à partir de ces deux vertus, la patience et l’inquiétude, que Michel Geoffroy fonde une véritable éthique du temps de la relation de soin. Il rappelle avec justesse que si l’ordre de la connaissance s’appuie sur l’instant, celui de l’éthique demande une durée. La cohabitation de l’un avec l’autre n’est pourtant possible qu’à la condition de s’appliquer chacun à leur domaine propre et « donc d’accorder au Bien une autre origine que le Vrai ».
Mots-clés PHILOSOPHIE / ETHIQUE
Nbre/N° de page pp. 16-17
Volume 15
57
Langue Français

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