Sexe et genre : on ne naît pas infirmier.e, on le devient !
L’égalité entre les femmes et les hommes est un droit fondamental. Pourtant notre société ne la garantit toujours pas et ce dans toutes les tranches de la vie des femmes et des hommes : au travail, au domicile, dans la vie publique, etc. L’appareil législatif se dote de plus en plus de mesures visant à atteindre cette égalité, mais les différences les plus culturellement ancrées sont difficiles à déraciner. Quelles sont les origines de ces inégalités ? Touchent?elles la profession des infirmier.e.s ?
Comment lutter pour l’égalité entre les femmes et les hommes en tant qu’étudiant.e.s en soins infirmiers ?
SEXE ET GENRE ?
Dans les unités d’enseignement traitant de sociologie, les étudiant.e.s en soins infirmiers abordent de nombreux concepts. Pourtant, il est rare que soit proposée une réflexion sur le genre et son influence dans les soins.
Dans les médias, l’utilisation de l’expression “théorie du genre” a été largement répandue. Pourtant, il ne s’agit pas d’une théorie, mais d’un concept ou d’un prisme sociologique qui fait l’objet d’études depuis les années 60, beaucoup plus nombreuses dans le milieu universitaire anglo?saxon que français. L’enseignement français ne transmet à aucun moment cette notion, si bien qu’elle peut encore rester floue aux yeux de la société, voire dangereuse car souvent détournée et utilisée dans des débats politiques.
Le mot “genre” est une traduction directe du terme “gender” utilisé en anglais. L’utilisation de ce mot en français peut être confondante puisqu'il est également employé en grammaire pour qualifier le genre des mots (féminin ou masculin), distinction inutile en grammaire anglaise. Pourtant le genre, excepté dans le contexte grammatical, ne peut être qualifié de féminin ou de
masculin.
La notion de genre permet de créer une distinction fondamentale avec le sexe. Le terme de sexe se rapporte aux différences biologiques et anatomiques entre les femmes et les hommes, tandis que le genre se rapporte aux différences sociales qui existent entre ces deux groupes. Étudier le genre, c’est tenter de comprendre ce qui distingue les femmes et les hommes, non pas dans leurs différences naturelles et fondamentales, mais à travers la dimension culturelle qui régit leurs comportements sociaux.
Le genre peut être illustré par la fameuse phrase de Simone de Beauvoir, dans Le deuxième sexe, “On ne naît pas femme, on le devient”. Si l’on voulait la pousser plus loin et l’universaliser, on pourrait dire “On ne naît ni femme, ni homme, la société nous le fait devenir.” Les études de genre mettent en exergue des rôles sociaux et culturels différenciés entre femmes et hommes, donc des inégalités.
Si ces inégalités sont réputées pour être plus défavorables aux femmes qu’aux hommes, du fait de la valorisation du rôle social que tient l’homme dans notre société, elles touchent pourtant ces deux groupes sociaux. Dans la sphère familiale, on peut par exemple déplorer pour les femmes qu’elles passent plus de temps que les hommes à s’occuper des tâches ménagères, mais aussi pour les hommes qu’ils prennent moins fréquemment de congé parental que les femmes lors de la venue d’un nouvel enfant.
Les inégalités dans le milieu professionnel restent très prégnantes : temps partiel subi, difficulté d’accès à des postes à responsabilité, écart salarial, mais également division sexuée de l’orientation et donc des secteurs d’activité.
Mots-clés
IFSI - INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS / FORMATION INFIRMIERE / UNIVERSITE / INEGALITE / HOMME / FEMME
