Comment réussir à concilier deux principes apparemment opposés, la liberté et la sécurité des patients dans les établissements sanitaires et médico-sociaux ? Le manque de moyens financiers et en personnel, formé à l’approche des personnes vulnérables, la rigidité de l’organisation dans certains cas et le manque de structures adaptées sont un frein réel à l’exercice de cette liberté. En même temps, la sécurité des malades et la responsabilité des soignants sont en jeu. Redéfinir le sens et la valeur de l’accompagnement comme condition qui permet d’exercer cette liberté d’aller et venir est une nécessité.
L’enquête HID (handicaps, incapacités, dépendance) de l’Insee, effectuée auprès de personnes vivant en établissements avec hébergement, et citée par la conférence de consensus sur la liberté d’aller et venir dans les établissements sanitaires et médico-sociaux de 20041, révèle que 120 000 personnes n’ont pas le droit de sortir ou les moyens d’exercer leur liberté de sortir, et 100 000 ne sortent en aucun cas, sans que l’on puisse savoir s’il s’agit d’une interdiction ou d’une impossibilité du fait de difficultés motrices ou de l’absence de toute aide humaine. Les recommandations issues de cette conférence précisent en préambule que « la restriction d’aller et venir […] n’est pas la conséquence de l’indifférence ou du manque d’humanité des personnels soignants, mais le résultat de contraintes que l’on ne saurait ignorer ».
Les patients âgés, confiés aux institutions de soins et qui, ponctuellement, échappent à la vigilance attentive des soignants, sont sources, pour ces derniers, d’une double inquiétude : celle de la sécurité des malades et celle de leur propre responsabilité.
