Les chutes chez les personnes âgées sont fréquentes et ont des conséquences importantes sur leur santé et, bien que les causes soient multifactorielles, l’état général joue un rôle important. Le “Timed Up and Go test” (TUG) (qui mesure le temps mis à se lever d’un fauteuil, marcher trois mètres, se retourner, revenir et s’asseoir à nouveau) est de réalisation facile en pratique quotidienne. Il est donc intéressant de savoir si les chutes peuvent être prédites à l’aide de ce test afin de bien cibler la prévention.
Une équipe norvégienne a réalisé une étude rétrospective sur 414 hommes et 560 femmes de 74 à 89 ans (moyenne = 77,5 ans ; déviation standard DS = 2,3 ans). Les antécédents de chutes au cours des douze derniers mois ont été recherchés par un auto-questionnaire validé par un entretien et un Timed Up and Go test a été effectué. Les autres données recueillies étaient l’âge, le sexe, les antécédents et les problèmes de mobilité en rapport avec la santé.
Pour les hommes, le temps moyen au TUG était de 11,2 secondes (DS = 2,5) pour les “non-chuteurs” et de 13,0 secondes (DS = 7,8) chez les “chuteurs”, soit une différence de 1,9 s (intervalle de confiance à 95 % IC95 = 0,9-3,0). L’OR pour que les “chuteurs” soient dans le quartile supérieur (des mesures du TUG) était de 2,1 (IC95 = 1,4-3,3). Après prise en compte des autres variables, l’OR était de 1,8 (IC95 = 1,4-3,3).
Chez les femmes, on mesurait respectivement 13,0 secondes (DS = 5,74) pour les “non chuteuses”, 13,9s (DS = 8,5) pour les “chuteuses”, soit une différence de 0,9 (IC95 = 0,3-2,1). L’OR pour qu’elles soient dans le quartile supérieur était de 1,0 (IC95 = 0,7-1,4). L’aire sous la courbe ROC était de 0,50 (IC95 = 0,45-0,55) pour les femmes et de 0,56 (IC95 = 0,50-0,62) pour les hommes.
Il y a une corrélation statistique entre le score au TUG et les chutes uniquement chez l’homme, mais en pratique elle n’est pas suffisamment forte pour permettre de repérer les chuteurs à l’aide de ce test.
